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Comment Matuidi est devenu indispensable à la Juventus

Recruté en 2017 en provenance du PSG, Blaise Matuidi (31 ans) est devenu un maillon indispensable dans l’entrejeu de la Juventus qui affronte l’Atlético de Madrid, ce mercredi (21h, en direct sur RMC Sport) lors du 8e de finale aller de la Ligue des champions.

Il a quitté le PSG à l’été 2017 contre 25 millions d’euros, avec un palmarès bien garni accompagné d’une sorte de grosse tape sur le dos en guise de remerciement pour services rendus. L’idée qu’un départ de Blaise Matuidi était nécessaire pour apporter plus de clinquant dans l’entrejeu parisien (ou pour permettre à un jeune comme Adrien Rabiot d’éclore) fut souvent partagée. Et les limites sur sa capacité à s’imposer dans un club aussi prestigieux que la Juventus aussi. Près de deux ans plus tard, l’international français est un élément incontournable de l’entrejeu de la Vielle Dame où il prendra encore place ce mercredi lors du 8e de finale aller de la Ligue des champions sur le terrain de l’Atlético de Madrid, (21h, en direct sur RMC Sport). 

"Indiscutable" pour Allegri

Pour sa première saison, il fut l’un des joueurs les plus utilisés par Massimiliano Allegri (5e temps de jeu) qui en fait encore l’un de ses socles cette année (6e temps de jeu), tout en lui accordant du répit dans les matchs qui comptent moins. Il l’a d’ailleurs fait souffler le week-end dernier face à Frosinone (3-0) après avoir accusé un petit coup de moins bien physique, comme le reste de l'équipe, ces dernières semaines (le fruit du gros travail physique opéré par la Juve pendant la trêve hivernale).

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"Allegri le considère comme indiscutable, confirme Simone Rovera, spécialiste de l’Italie pour RMC Sport. C’est un joueur important. Il est revenu cet été avec le titre de champion du monde. C’est une pièce importante dans le milieu de terrain."

Il s'était fait une place dans le PSG des investisseurs qataris

Le plus souvent associé à Miralem Pjanic et Rodrigo Betancur, l’ancien Stéphanois s’est fondu rapidement dans l’effectif grâce à son profil de "vagabond", comme Allegri l’avait surnommé pour illustrer le fait qu’il "n’arrête pas de courir". Rien de surprenant pour celui qui avait déjà réussi à se faire une place dans l’effectif du PSG tout fraîchement passé sous pavillon qatari en 2011. Alors que son arrivée avait été anticipée les mois avant l’arrivée de QSI, elle avait été validée par les nouveaux dirigeants. Peu clinquant ou vendeur, le milieu avait réussi à se faire une place dans ce groupe de stars et à devenir également incontournable dans l’entrejeu. 

C’est aussi le cas en équipe de France (77 sélections) où Didier Deschamps a tenté des choses sans lui avant de refaire inéluctablement appel à ses services dans le onze, quitte à le faire jouer à un poste un peu contre-nature (milieu gauche). 

Un guerrier idéal pour Ronaldo

Le soldat Matuidi a tout pour correspondre au jeu et à l’identité de la Juventus qui s’apprête à livrer un combat énorme d’intensité face à l’Atlético. Son profil de travailleur colle aussi dans une équipe portée par une individualité aussi immense que celle de Cristiano Ronaldo, avec qui il semble assez complice. 

"Je ne trouve pas qu’il y ait quelque chose de plus spécial que ça (entre les deux joueurs, ndlr), tempère Rovera. Cristiano a des bonnes relations avec plusieurs joueurs. C’est plus simple de le laisser faire sa tâche offensive s’il y a derrière lui un guerrier comme Matuidi qui peut courir pour deux ou pour trois. Il peut être plus concentré sur son jeu offensif et pour marquer des buts et être décisif en Ligue des champions."

Matuidi: "Ici, on te met ça dans la tête: on veut tout rafler"

Ça tombe bien, c’est l’un des derniers objectifs de Matuidi (avec celui de réaliser le doublé Mondial-Euro 2020). "Ici, on te met ça dans la tête: on veut tout rafler, confie-t-il dans une interview au Monde. Toute l’Italie attend depuis vingt-trois ans que la Juve gagne cette Ligue des champions (dernier sacre en 1996, ndlr)."

"J’ai l’impression d’avoir deux ans de moins"

A 31 ans, Matuidi a encore du temps devant lui dans un pays qui laisse sa place aux trentenaires. Il s’en réjouit d’ailleurs. "J’ai la chance d’être dans un club qui, selon le dicton, allonge les carrières en général, souligne le joueur formé à Troyes. J’ai l’impression d’avoir deux ans de moins en étant à la Juve. On a un joueur qui a 37 ans, Andrea Barzagli. Et il est encore affûté. On va essayer de suivre son modèle."

Nicolas Couet avec Aurélien Brossier