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Le nouveau Brest de la Ligue des champions: Qarabag, "l’intrus" inattendu du Top 6 venu de l'autre bout de l'Europe

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Avec deux victoires en deux matchs, Qarabag s’est invité dans le Top 6 du classement de la Ligue des champions aux côtés de cadors européens. Une grosse surprise pour le club de l’ancien Lensois Abdellah Zoubir, buteur contre Copenhague.

Plus de 5.000 kilomètres et un continent sépare les deux clubs. Mais Brest peut se retrouver un peu dans le début de parcours inattendu de Qarabag en Ligue des champions. Après avoir créé la sensation de la première journée en s’imposant sur le terrain de Benfica (2-3), le club azerbaïdjanais a signé une deuxième succès face à Copenhague (2-0), mercredi. Un 6/6 qui permet, comme Brest la saison dernière, de prendre place dans le Top 6 provisoire du classement de la plus prestigieuse des compétitions de clubs.

Un adversaire récurrent des clubs français

Mais la ressemblance s’arrête là. À l’inverse de Brest, Qarabag n’est pas un nom inconnu en Europe. L’équipe est une habituée des qualifications de Ligue des champions, dont elle est sortie pour la deuxième fois de son histoire cet été, huit ans après être devenue le premier représentant azerbaidjanais à participer à la phase de poule de la C1. En 2017, l’aventure s’était arrêtée par une dernière place derrière l’AS Roma, Chelsea et l’Atlético de Madrid mais deux points récoltés face aux Espagnols.

Depuis, Qarabag est devenu un habitué des autres coupes européennes où elle a croisé plusieurs clubs français ces dernières années (Saint-Étienne, Monaco, Marseille, Nantes, Lyon). Intégrée à son championnat national depuis 1992, elle est vite devenue la plus titrée du pays (12 titres) sous la présidence du président Tahir Gözel, homme d’affaires azerbaïdjanais dans l’agriculture et les télécommunications qui a fait ses études en Angleterre mais aussi en France après avoir grandi en partie en Turquie.

Historiquement originaire d’Agdam, le club du bout de l'Europe (mais pas le plus lointain, la palme revenant aux Kazakhs d'Almaty) évolue dans la capitale du pays, Bakou, en raison du conflit avec l’Arménie dans le Haut-Qarabag qui a entièrement détruit la ville au début des années 1990. "Nous affronterons des équipes comme Chelsea et Liverpool, jouer contre des clubs portugais me procure un immense plaisir", se réjouissait l’homme fort du club. "Naples est aussi un symbole de la lutte du peuple opprimé d'Italie. Qu'un tel club joue contre Qarabag est une grande fête. Quand les gens à l'étranger l'apprennent, ils m'accueillent chaleureusement. Ils nous aiment déjà, nous acceptent et se réjouissent."

"On ne va pas se mettre à cinq derrière contre Chelsea"

Ce n’est peut-être pas le cas de Benfica et Copenhague, tombés contre les troupes de l’indéboulonnable entraîneur Gurban Gurbanov, sur le banc depuis 2008. Le club n’a pourtant pas fait de folie cet été avec le recrutement de joueurs méconnus en provenance de divisions inférieures portugaises, du Brésil (Pedro Bicalho) ou du Rayo Vallecano (Joni Montiel). Un joueur, connu en France, incarne les progrès de Qarabag: Abdellah Zoubir (33 ans qui avait quitté Lens en 2018 pour connaître les frissons de la Ligue des champions? il a finalement attendu sept ans pour découvrir les poules et il y brille déjà avec une passe décisive contre Benfica et un but face à Copenhague.

Devenu meilleur buteur et meilleur passeur de l’histoire du club, l’ancien joueur de futsal porte les ambitieux de jeu élevés de cette équipe qui avait frait trembler l’invincible Bayer Leverksuen de Xabi Alonso, en 8es de finale de la Ligue Europa en 2023-2024 (2-2, 2-3). "On joue haut contre n'importe qui, on ne va pas se mettre à cinq derrière contre Chelsea", a-t-il récemment promis dans L’Equipe. "À l'entraînement, je vous assure que la charge physique est pire que lors d'un match de Coupe d'Europe."

Le natif de Lille, le capitaine aurait pu changer d’air cet été mais il se sentait proche de son objectif. "J'ai reçu des belles offres oui, mais j'ai surtout un rêve d'enfant à réaliser. Découvrir la Ligue des champions à bientôt 34 ans, vous imaginez? Il y a 10 ans, j'en aurais rigolé." Surtout s’il avait regardé le classement de la Ligue des champion après deux journées.

NC