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Ligue des champions : le PSG coule face au Barça

Edinson Cavani

Edinson Cavani - AFP

Battu en toute logique par le Barça (3-1) ce mercredi soir au Parc des Princes, en quart de finale aller de la Ligue des champions, le PSG a grandement hypothéqué ses chances de qualification pour les demies. Il faudra un exploit au Camp Nou mardi prochain. Et un énorme…

En football comme ailleurs, les exploits possèdent une notion qui fait leur sel. La rareté. Difficile, voire impossible, de soulever montagne après montagne sans tomber sur un os. Surtout si elles grandissent un peu plus à chaque fois. Si le PSG veut atteindre les demi-finales de la Ligue des champions, il va pourtant devoir relever un nouveau défi de ce genre. Et tenter d’éliminer un autre « grand » d’Europe chez lui après un match aller défavorable. En huitième, à Chelsea, après le 1-1 de l’aller, il avait suffi de tenir la dragée haute aux Blues (2-2).

En quart, mardi prochain à Barcelone, le sommet s’avance bien plus infranchissable. Battu 3-1 au Parc ce mercredi soir (Neymar 18e, Suarez 67e et 79e ; Mathieu csc 82e), Paris n’aura pas le choix : pour franchir l’obstacle Barça, il faudra revenir du Camp Nou avec une large victoire et au moins trois buts marqués. A 3-0, le club de la capitale passerait. A 3-1, les deux équipes iraient en prolongation. Et à partir de quatre réalisations, deux buts d’écart suffiraient. Vous avez dit mission impossible ?

Les statistiques répondront que l’exploit reste, même de façon infime possible (98,5% de chances de qualification pour Barcelone), comme toujours dans le football. Mais elles ne disent pas tout. Elles ne racontent pas l’histoire d’un PSG aujourd’hui face à un froid constat. Celui d’une équipe pas encore à la hauteur de ses espérances continentales. L’élimination de Chelsea avait laissé dans l’air l’idée d’un cap franchi. Mais ce match aller contre les Catalans a atténué le constat. Même avec un Paris diminué par les absences.

Vers une troisième sortie consécutive en quart

Sauf absolu miracle (vous l’avez compris, on n’y croit pas, mais alors pas une seconde), les hommes du président Nasser Al-Khelaïfi vont sortir de la C1 par la porte des quarts de finale pour la troisième saison consécutive. Cela pose les bases d’une régularité. Cela tend aussi un peu au surplace. Dominé dans les grandes largeurs par Barcelone deux ans après avoir obtenu un nul contre cet adversaire au même stade de la compétition (2-2), à l’image d’une possession de balle de 66% pour les Catalans à la mi-temps (!), Paris n’a jamais semblé à la hauteur de son rendez-vous avec celui qui est « plus qu’un club ». Bon dans la récupération et la transmission vers l’avant, le double champion de France en titre (qui stoppe donc à 33 sa série de matches européens à domicile sans défaite entamée en novembre 2006) a pioché dans le dernier geste. Et que dire des prestations décevantes de Sirigu, Cabaye ou Lavezzi…

Pour naviguer dans les eaux barcelonaises, la marche à franchir reste haute. Et on ne voit aucune raison d’imaginer les choses se retourner en quelques jours. Surtout avec un Thiago Silva obligé de sortir sur blessure – remplacé par David Luiz – au bout de vingt minutes ce mercredi. Alors, bien sûr, certains chercheront encore quelques raisons d’espérer. Evoqueront les retours de suspension des précieux Ibrahimovic et Verratti ou le but tardif sur une frappe de van der Wiel déviée par Mathieu à l’aller pour continuer de rêver. Ils ne devraient pas.

Car l’exploit relève bien du fantasme. Imagine-t-on vraiment le PSG vu ce mercredi surclasser le Barça chez lui et inscrire trois buts en Catalogne ? Imagine-t-on une seconde Messi & co ne pas marquer sur le terrain XXL du Camp Nou après sa belle démonstration offensive du Parc ? Double réponse négative. Et avenir européen bouché pour les hommes de Laurent Blanc. Reste l’orgueil. L’envie de montrer un autre visage. Cela permettrait de sortir la tête haute. Il ne reste malheureusement plus que ça.

Alexandre Herbinet