Ligue Europa: Pourquoi Rennes peut y croire face à Arsenal

Rennes aborde le 8e de finale aller de la Ligue Europa face à Arsenal dans la peau du petit poucet, ce jeudi (18h55, en direct et en clair sur RMC Story). Mais les Bretons ont quelques raisons de croire à l’exploit.

Un engouement hors-norme

Il y eut le Rennes-Juventus de 1999 en Coupe Intertoto ou les trois finales de Coupes en cinq ans (2009, 2013 et 2014). Mais l’engouement autour de Rennes-Arsenal semble avoir dépassé ces rendez-vous marquants de l’histoire moderne du club. Par le pedigree de l’adversaire mais surtout le stade de la compétition (8e de finale de Ligue Europa), il s’agit même du plus gros match de l’histoire du club.

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Le club breton a indiqué avoir reçu 90.000 demandes de billets pour un stade d'un peu plus de 30.000 places et les interminables files d’attente autour du Roazhon Park les heures précédent l’ouverture de la billetterie attestent de cette folie hors-norme. L’ambiance sera évidemment incandescente face aux Gunners comme elle le fut déjà en 16e de finale aller face à Séville, mais aussi au retour en Andalousie. Rennes sera porté par un stade entier (ou presque à l’exception des supporters anglais) et jouera donc avec l’énergie d’un novice à ce niveau de la compétition.

"On est content de tous ces gens qui nous suivent, a confié Julien Stéphan, entraîneur rennais en conférence de presse. Certains ont fait des efforts incroyables pour avoir leur place au match. Ce sont des comportements et des attitudes extraordinaires. Bien sûr qu’on en a conscience. On se doit de produire le plus grand spectacle pour les remercier de leur investissement et de leur fidélité."

Un statut d’outsider incontestable

Rennes s’avance évidemment avec l’étiquette d’outsider, voire de petit poucet des 8es de finale de la Ligue Europa. A ce titre, les Bretons auront moins à perdre qu’Arsenal, prétendant à la victoire finale dans cette compétition qui offre un billet direct pour la prochaine Ligue des champions. Par leur communication, les Gunners refusent de tomber dans l’excès de confiance, à l’instar de Laurent Koscielny ou d’Unai Emery, qui ont rappelé le talent des Bretons. 

Lacazette absent, Aubameyang moins bien

Expulsé en 16e de finale aller face à BATE Borisov, Alexandre Lacazette a écopé de trois matches de suspension et manquera donc les deux matches face aux Bretons. Une absence de poids pour les Gunners alors que le Français traverse la meilleure période de sa saison (6 buts, 1 passe décisive en 9 matches de Premier League en 2019). 

Troisième meilleur buteur de Premier League, Pierre-Emerick Aubameyang (16 buts) mènera l’attaque londonienne. Mais le Gabonais n’est pas dans une forme étincelante ces dernières semaines. Il a manqué un penalty dans les arrêts de jeu du derby du nord de Londres face à Tottenham (1-1), qui aurait pu permettre aux Gunners de s’imposer. Il n’a marqué que deux fois lors des six derniers matchs de Premier League et semble dans le dur, même s’il conserve un bon souvenir du Stade Rennais. Il a inscrit quatre buts et délivré deux passes décisives (dont une lors de la victoire de Saint-Etienne en finale de la Coupe de la Ligue 2013, 1-0) en six matches face à Bretons dans sa carrière.

Les Rennais frais et pas timorés

Gargarisés par leur succès sur le terrain du Betis Séville, les joueurs rennais veulent croquer un peu plus dans la compétition, surtout face à une équipe de ce calibre. Benjamin Bourigeaud a promis que ses coéquipiers ne seraient pas timorés face aux Gunners alors que Julien Stéphan aborde, comme toujours depuis sa prise de fonction, cette rencontre d’une façon froide et méthodique face à une équipe qu’il redoute énormément et dont il trouve une nouvelle consistance défensive.

Malgré les suspensions très préjudiciables d'Hamari Traoré et Mbaye Niang, il pourra compter sur le bon état de fraîcheur de ses troupes dispensées de match le week-end dernier après avoir obtenu le report du déplacement à Nîmes. Pendant ce temps, Arsenal bataillait dans un derby âpre face à Tottenham.

"La fin de la semaine dernière a permis à ceux qui avaient beaucoup joué ces dernières semaines de couper un petit peu, a expliqué Stéphan. Il y a de la joie, pas d'excitation. Je trouve qu'il y a de la mesure, forcément de la concentration, de l'ambition de vivre ce genre de match-là et puis aussi beaucoup de plaisir dans la préparation parce que c'est un vecteur essentiel quand on prépare ce genre de match."

Nicolas Couet