
Manchester United-PSG: quand le PSG éliminait Solskjaer en Coupe d'Europe
La France dansait au rythme de "La Macarena". La série X-Files cartonnait à la télévision. Au cinéma, Patrick Timsit et Fanny Ardant attiraient les foules avec "Pédale douce". Kylian Mbappé n’était même pas né. C’était une autre époque. Il y a plus de vingt-deux ans, le 8 mai 1996 très exactement, le PSG dominait le Rapid Vienne en finale de la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe (1-0), au stade du Roi Baudouin, à Bruxelles. Si elle aujourd’hui disparue, elle ne quittera jamais la salle des trophées du club de la capitale, dont le succès cette saison-là était venu récompenser un parcours exemplaire. Avant de faire tomber Trifon Ivanov et sa bande, Paris avait sorti le Deportivo La Corogne en demi-finales, Parme en quarts, le Celtic Glasgow en huitièmes et le Molde FK en seizièmes.
Certains se rappelleront qu’un certain Ole Gunnar Solskjaer évoluait alors dans les rangs du club norvégien. Oui, le même qui est désormais installé sur le banc de Manchester United et que le PSG va retrouver le 12 février et le 6 mars en huitièmes de finale de la Ligue des champions (à suivre en exclusivité sur RMC Sport). Il y a vingt-deux ans, Solskjaer n’avait évidemment pas les mêmes cheveux grisonnants qui tranchent aujourd'hui avec son sourire juvénile. Mais il avait déjà ce regard qui ne l’a jamais quitté au cours de sa carrière, lui faisant gagner le surnom "d’assassin au visage d’enfant". Au moment d’accueillir le PSG en seizième de finale aller de la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe, le 14 septembre 1995, à Oslo, le natif de Kristiansund - une ville située à l’ouest sur la carte de la Norvège - a encore peu de références au plus haut niveau.
Buteur à l'aller
S’il empile les buts en première division norvégienne, à 22 ans, il n’est pas encore international et s’apprête à disputer son premier match sur la scène européenne. Ses débuts sont idylliques. Face à une formation parisienne plombée par de nombreuses absences (Bernard Lama, Daniel Bravo, Alain Roche, Raï et Patrice Loko avaient tous dû déclarer forfait), il profite d’un ballon mal repoussé à l’entrée de la surface pour tromper Richard Dutruel et ouvrir le score à la 58e d’une frappe sèche du gauche à ras de terre. Grâce à des réalisations de Paul Le Guen, Youri Djorkaeff et Julio Dely Valdés, le PSG finira toutefois par s’imposer (3-2). Au-delà de son but, Solskjaer aura lui marqué par les esprits par sa fougue, son activité, sa faculté à tenter sa chance du gauche ou du droit, et son sang-froid dans le dernier geste.
De quoi logiquement pousser son entraîneur Age Hareide, l’actuel sélectionneur du Danemark, à le titulariser de nouveau pour le match retour au Parc des Princes. Un déplacement qui balaye les espoirs européens de Molde. Punis par un doublé de Pascal Nouma et un but de Djorkaeff (3-0), Solskjaer et ses coéquipiers s’arrêtent au stade des seizièmes. Pour Solskjaer, la suite passera par un transfert à Manchester United en juillet 1996 pour 1,8 million d’euros, après avoir inscrit 32 buts en 44 apparitions avec Molde toutes compétitions confondues. Il retrouvera son club de cœur en 2010 pour prendre en main l’équipe première, avec à la clé deux titres de champion de Norvège remportés en 2011 et 2012, et une coupe nationale décrochée en 2012.
Après un court passage par Cardiff en 2014, il est revenu en 2015 à Molde, qui l’a "prêté" à Manchester United en décembre dernier contre un chèque d’environ deux millions d’euros après l'éviction de José Mourinho. Pour le conserver à la fin de la saison, les Red Devils devront débourser huit millions d’euros supplémentaires. Un bon parcours en Ligue des champions devrait aider Solskjaer à convaincre ses dirigeants de lâcher cette somme, eux qui n’ont pas abandonné l’idée de s’offrir les services de Mauricio Pochettino, à en croire les médias anglais. Paris est donc prévenu. Son ancienne victime rêve aujourd’hui de devenir son bourreau.
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