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Monaco-Benfica: comment l'ASM a fait des coups de pied arrêtés sa botte secrète pour compenser le manque d'efficacité de ses attaquants

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À défaut d’avoir des buteurs prolifiques, l’AS Monaco peut s’appuyer sur les coups de pied arrêtés. Avec six buts marqués sur corner depuis le début de la saison, le club du Rocher compte sur cette arme contre le Benfica Lisbonne, ce mercredi (21h) en Ligue des champions.

Deuxième en Ligue 1 et troisième en Ligue des champions: tout semble rouler pour l’AS Monaco en ce début de saison. Et pourtant, le manque d’efficacité des "numéros 9" laisse un goût amer en Principauté. En atteste Breel Embolo, auteur de seulement deux buts en 14 apparitions cette saison, qui cristallise actuellement les tensions. Néanmoins, le club du Rocher possède plusieurs cordes à son arc, dont celle des coups de pied arrêtés, qui représentent huit buts monégasques sur les 16 rencontres officielles disputées depuis la trêve estivale.

Kehrer, principale menace sur corner

À Bologne, c’est en renard des surfaces que Thilo Kehrer a offert la victoire à l’ASM au début du mois: "On m’a dit que c’était un but à la façon de Pippo Inzaghi, mais je ne pense pas en être encore là (rires)." Le vice-capitaine monégasque est pourtant devenu une réelle menace avec désormais trois buts inscrits sur corner depuis le début de la saison.

En tout, Monaco en a inscrit six, et c’est loin d’être un hasard, reconnaît Adi Hütter: "On les travaille avec quatre personnes: un analyste vidéo et trois de mes adjoints. Ils y passent beaucoup de temps." L'entraîneur autrichien se justifie: "Les coups de pied arrêtés représentent 30% des opportunités de marquer. On a beaucoup de joueurs dangereux dans ce domaine: Kehrer, Singo, Salisu, Zakaria… On a cette qualité, c'est donc un élément important et on travaille cela à l'entraînement."

"Nous avons beaucoup de tireurs de qualité"

L’ASM dispose en effet de joueurs très athlétiques avec un bon sens du timing sur les ballons aériens, mais aussi de bons tireurs avec qui ils se coordonnent. Golovin, Akliouche, Ben Seghir mais surtout Camara et Caio Henrique sont en général à la baguette. Une variété précieuse selon le gaucher brésilien: "On est très fort sur les coups de pied arrêtés car nous avons beaucoup de tireurs de qualité. C'est important, car parfois les matchs sont compliqués, sont fermés, et sur un ballon, un coup franc, on peut gagner le match."

Sans oublier l’importance d’un joueur de plus petit gabarit, souvent Minamino, qui se positionne dans les six mètres pour perturber le portier adverse et faire aussi parler son sens du but. "Ça dépend de la stratégie de l’adversaire. Toutes les équipes ne défendent pas de la même façon", tempère Adi Hütter, qui ne souhaite pas dévoiler toutes ses cartes.

"Le danger peut venir de partout"

Il faudra ruser ce mercredi à Louis-II pour surprendre le géant Anatoliy Trubin et son presque double-mètre dans la cage du Benfica Lisbonne (21h, 5e journée de Ligue des champions). S’il espère un réveil de ses buteurs, Adi Hütter voit plutôt le verre à moitié plein: “Le plus important, c’est que nous avons plusieurs façons de marquer. Nous sommes effectivement une grande menace sur les coups de pied arrêtés. Offensivement on est parfois un peu malchanceux, mais peu m’importe qui marque. Que ce soit les attaquants, milieux ou défenseurs… C’est plus difficile pour notre adversaire de défendre contre nous, car le danger peut venir de partout."

Avec dix points après quatre rencontres, Monaco peut frapper un grand coup dès la cinquième journée et aborder plus sereinement les trois dernières rencontres face à Arsenal, Aston Villa et l’Inter Milan. Mais méfiance: le Benfica a lui-même inscrit quatre de ses sept buts en Ligue des champions sur phases arrêtées. Un sacré client également...

Maxime Tilliette