OL-Juve: les dessous du coup tactique de Rudi Garcia

L'exploit de l'OL contre la Juve mercredi (1-0), en huitième de finale aller de la Ligue des champions, doit aussi beaucoup à la mise en place de Rudi Garcia. RMC Sport vous conte les dessous de ce coup tactique réussi et très préparé en amont.

Les mots viennent de l'un des consultants les plus exigeants en France. Après l'exploit de l'OL contre la Juve mercredi en huitième de finale aller de la Ligue des champions, Christophe Dugarry avait déclaré à Rudi Garcia: "Félicitations, tu as fait un très grand match. Ton organisation a été parfaite, ça a été une leçon tactique, tu as bouché tous les espaces. Bravo à toi et aux joueurs."

Le 3-4-3 acté depuis vendredi

Une performance qui avait été travaillée depuis plusieurs jours par Lyon. Rudi Garcia avait tranché concernant son système et son équipe dès vendredi. L’entraîneur français avait acté de jouer en 3-4-3 face à la Juventus, avec une volonté de créer le jeu. Le soir même, l’OL se présentera dans le même système face à Metz. Depuis plusieurs jours, le staff lyonnais travaillait fortement sur la manière de faire tomber la Juve. Le club italien a été supervisé directement au stade, à plusieurs reprises, et la cellule vidéo avait présenté plusieurs séquences importantes avec les failles du club italien.

Le pari Guimaraes, malgré des réticences en interne

Rudi Garcia a souhaité travailler cette rencontre en insistant sur trois points plus particulièrement. Malgré les doutes que certains avaient au sein du club sur l’état physique de Bruno Guimaraes, l’ancien coach lillois n’a pas hésité un seul instant sur le fait de le titulariser. "Rudi voulait avoir un milieu technique devant la défense, qui ressorte les ballons. Une sorte de 'centrocampista' (une sorte de sentinelle technique en italien, ndlr) qui pourrait permettre de récupérer le ballon et de vite se projeter vers l’avant. Le coach a beaucoup échangé avec Guimaraes", confie un membre du staff lyonnais. Le milieu de terrain brésilien aura parcouru d’ailleurs 13 kilomètres. Un match XXL. 

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Défensivement, l’OL, par la voix de son coach, avait beaucoup travaillé sur le rôle des joueurs de couloir, Maxwell Cornet et Léo Dubois. Le staff lyonnais souhaitait bloquer les couloirs et surtout les montées de Danilo et de Sandro, via les replis défensifs de Cornet et de Dubois, bien soutenus par les milieux de terrain. Par ailleurs, Rudi Garcia avait beaucoup échangé avec Houssem Aouar, en insistant sur son rôle dans le repli défensif pour bloquer Bentancur et pour avoir aussi une liberté totale offensivement. Le Français aura brillé offensivement mais aussi défensivement, Bentancur n’aura pas existé dans le milieu de terrain.

Lucas Tousart avait lui pour mission de travailler les plongées. Un travail qui entraînera d’ailleurs l’action de son but. Plusieurs fois dans la semaine, son coach avait insisté là-dessus auprès de lui. "Rudi et Lucas ont parlé de sa capacité à se projeter. Le coach lui a dit qu’il avait la force physique de pouvoir répéter les courses et d’être plus décisif. Il fallait qu’il aide à bloquer les joueurs de couloir sans le ballon (Alex Sandro et Cristiano Ronaldo ndlr) et qu'il aille vite dans la surface provoquer le surnombre quand Lyon avait le ballon", confie un proche du milieu de terrain.

Le rôle spécifique de Dembélé et Ekambi sur Pjanic

Le mardi à l’entrainement, les Lyonnais ont beaucoup travaillé les centres et notamment le fait de couper au premier poteau. Rudi Garcia avait insisté sur le fait que la Juventus était l'un des clubs de Serie A ayant encaissé le plus de but sur centre. Aussi la consigne était claire: chercher le plus souvent possible Moussa Dembélé ou Karl Toko Ekambi dans les airs quand l’OL était proche de la surface de réparation ou surtout chercher à chaque fois l’opposé, dans la création des actions. Ainsi à plusieurs reprises, on a vu Léo Dubois chercher Maxwell Cornet et inversement.

Dernier axe de travail, l’apport défensif de Karl Toko Ekambi et Moussa Dembélé. "La mission des deux étaient de bloquer Miralem Pjanic. Le coach leur a dit qu’il ne devait surtout pas relancer, qu’il était le maestro de cette équipe et que sans lui et sans ses transmissions, une grosse partie du travail serait effectuée. Qu’à deux, ils devaient finir le match épuisés mais qu’ils devaient gêner la première relance, qu’à chaque contrôle de Pjanic, il devait y avoir Karl ou Moussa", confie cette même source. Un travail qui aura été brillant de la part des deux joueurs en première période, mais plus difficile pour les deux en seconde, à cause de l’intensité de la rencontre.

La causerie de Garcia

La dernière réussite de l’entraîneur français se trouve dans sa causerie d’avant match. "Le coach nous a libérés. Il a eu des mots basiques mais qui ont été rassurants. Il nous a demandé de jouer chez eux, de prendre des risques et surtout d’aller presser chaque joueur, de ne pas leur laisser un mettre pour contrôler. Qu’on était chez nous et qu’il fallait faire vibrer et rêver notre public. Il a dit que s’ils ne marquaient pas rapidement, Dybala et Ronaldo se lasseraient de défendre et qu’il y’aurait plus d’espaces. Ça a eu lieu", confie un joueur de l’OL. 

Les compagnons de Houssem Aouar et Anthony Lopes devront réaliser le même exploit dans quelques semaines en Italie, pour le match retour le 17 mars prochain. Un exploit qui leur permettrait de s’offrir un des plus grands exploits de l’histoire du club rhodanien.

M.Bo