On vous dit tout sur « la petite musique » de la Ligue des champions

Le trophée de la Ligue des champions - AFP
« Ah la petite musique de la Ligue des champions… J’ai la chair de poule, j’adore, je kiffe… » Le commentaire n’est pas signé d’un ado fanatique de football qui pianote sur son clavier d’ordinateur ni même d’un joueur professionnel qui découvre la compétition, une compétition qui a fait son retour mardi soir. Non, cette déclaration, qui date de mai 2015, est l’œuvre de Jean-Michel Aulas. Le président lyonnais clame son amour pour l’hymne de la C1 aussi souvent qu’il le peut. En ce début de semaine encore, il se délectait d’avance de l’émotion qu’allait lui procurer la fameuse petite musique ce mercredi soir, avant OL–Dinamo Zagreb.
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Une commande de l’UEFA de 1992
L’air qui fait tant « kiffer » Jean-Michel Aulas a été joué pour la première fois à la fin du mois de novembre 1992. Quelques semaines auparavant, dans le cadre de la refonte de la Coupe des clubs champions et de la création de la Ligue des champions version moderne, l’UEFA commande un hymne qui doit véhiculer la grandeur et le prestige que souhaite donner l’instance européenne à la compétition. L’UEFA veut un une chanson classique, avec un chœur, qui doit représenter la montée en gamme de la C1 dans un contexte où les esprits sont marqués par les dérapages de hooligans qui ternissent l’image du football.
Un hymne écrit en deux jours
C’est Tony Britten, un compositeur britannique principalement connu pour ses jingles publicitaires, qui se charge de cette mission. Celui qui est davantage rugby que foot fait écouter plusieurs oeuvres classiques à ses interlocuteurs de l’UEFA, qui ont un coup de cœur pour « Zadok the Priest », du compositeur allemand Georg Friedrich Haendel. Banco. Tony Britten se contente d’arranger « Zadok the Priest », un hymne joué à l’occasion des cérémonies de couronnement outre-Manche depuis 1727 et, pour la dernière fois, lors de l’intronisation de la Reine Elisabeth II. Tony Britten met l’accent sur les montées grandiloquentes de cet air joué juste après l’entrée des joueurs sur la pelouse, alors que des enfants secouent de toutes leurs forces une bâche avec le logo de la Ligue des champions, au-dessus du rond central.
Malgré des paroles plutôt minimalistes (en français, anglais et allemand, les trois langues officielles de l’UEFA), l’hymne de la C1 transcende. Le morceau symbolise la crème de la crème du football mondial, le rituel qui précède les rencontres à haute intensité, l’affrontement entre les plus grosses écuries de la planète. Et ce, même si l’hymne retentira notamment avant Club Bruges – FC Copenhague lors de cette édition 2016-2017 de la Ligue des champions.
Des joueurs envoûtés
Gareth Bale, Emmanuel Adebayor mais aussi l’ancien défenseur nantais Nicolas Gillet se sont tous distingués par des sorties sur cet hymne qui fait frissonner l’ensemble des joueurs. Lors de la saison 2012-2013, pour le retour du PSG en Ligue des champions, Mamadou Sakho en avait carrément fait sa sonnerie de téléphone portable. La puissance marketing de l’hymne est telle que 98% des Européens identifient la composition, selon une étude de l’UEFA. Il faut dire que la « petite musique » est jouée près d’une centaine de fois chaque saison. Pour le plus grand bonheur des mélomanes, au premier rang desquels un certain Jean-Michel Aulas.