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Pourquoi l’AS Monaco peut encore y croire

Bernard Silva

Bernard Silva - AFP

Battus 5-3 à l’Etihad Stadium, les Monégasques vont devoir réaliser une grosse prestation lors du match retour en huitième de finale de la Ligue des champions pour renverser Manchester City. La tâche s’annonce ardue, mais pas impossible. Les hommes de Jardim ont des arguments à faire valoir.

De l’euphorie aux regrets : l’AS Monaco a longtemps pensé réaliser un gros coup mardi 21 février sur le terrain de Manchester City, en match aller des huitièmes de finale de la Ligue des champions. Mais les Citizens ont eu le dernier mot au terme d’un match fou (5-3). Pourtant, il est difficile, pour ne pas dire impossible, de trouver dans les rangs monégasques quelqu'un qui parle d’élimination.

Parce qu’ils ont le bon état d’esprit

"Il reste un match à jouer chez nous. Rien n’est fini" : ces mots sont ceux de Leonardo Jardim. Le coach de l’ASM ne peut se satisfaire du scénario (Monaco a mené deux fois et a manqué un penalty) et des erreurs défensives qui ont conduit à cette défaite. Mais Jardim a vu son équipe produire de belles choses à l'Etihad Stadium. "On a fait un gros match. J’ai félicité les joueurs", a-t-il déclaré.

A l’extérieur, les Monégasques ont montré un état d’esprit conquérant. Menés 0-1, ils ont répondu avec panache via Radamel Falcao et Kylian Mbappé avant la pause. Et même après son échec sur penalty, le Colombien a eu les ressources pour redonner l’avantage pendant un temps à Monaco d’un splendide lob. A Louis-II, il faudra être plus attentifs en défense et afficher la même envie… pendant 90 minutes (voire plus) cette fois, et non 70 comme hier. "On croit fermement qu’on peut faire mieux à la maison", jure Falcao.

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Parce qu’ils ont le potentiel offensif

La meilleure attaque d’Europe a fait parler la poudre à City. Monaco a assumé son statut avec la surprise du chef Jardim : là où on attendait Valère Germain, l’entraîneur a opté pour Kylian Mbappé d’entrée. Et, pour sa première en Ligue des champions, le prodige monégasque (18 ans) est entré dans l’histoire en marquant un but alliant anticipation, vitesse et sang-froid. Radamel Falcao a encore brillé avec un doublé. Dommage qu’il ait échoué sur penalty à un moment crucial… "El Tigre" en est tout de même à 44 buts en 48 matches européens dans sa carrière (0,91 but/match). Le reste de l’armada monégasque (Lemar, Silva, Moutinho) a déjà fait ses preuves.

"L’AS Monaco a encore une sérieuse chance de se qualifier", a martelé Jean-Michel Larqué, membre de la Dream Team RMC Sport, quelques minutes après le coup de sifflet final. Les buts marqués à l’extérieur sont un atout important dans la perspective du retour. Jérôme Rothen estime que le "jeu très spectaculaire" de Monaco "peut faire flancher cette équipe de City". Pep Guardiola, le coach des Sky Blues, ne le cache pas : il redoute la puissance offensive monégasque. "Si on ne marque pas au match retour, on sera éliminés", annonce-t-il.

Parce que City est friable en défense

Manchester City a bien du mal avec son arrière-garde cette saison. De tous les qualifiés pour les huitièmes, la défense des Citizens a été la plus perméable durant la phase de poules (10 buts encaissés, comme Benfica et le Real Madrid). Dans la cage, Claudio Bravo n’a pas convaincu, et son remplaçant Willy Caballero n’est pas irréprochable non plus. Contre Monaco, il a eu le mérite de bloquer le penalty de Falcao, mais sa relance ratée plus tôt a amené le premier but du Colombien.

Et que dire de cette charnière centrale composée du défenseur le plus cher de l’histoire, John Stones (acheté 55 millions d’euros à Everton en août dernier), et de Nicolas Otamendi (acheté 44 millions d’euros à Valence en 2015). Tous deux ont souffert face à la doublette Mbappé-Falcao. Les maux de City en Premier League sont les mêmes en Ligue des champions. A l’ASM d’en profiter.

Parce que Monaco l’a déjà fait

Remonter deux buts à domicile au match retour contre un prétendant au titre : un défi compliqué mais pas impossible, surtout avec l’avantage des buts inscrits à l’extérieur. Monaco connaît la chanson et le Real Madrid peut en témoigner. En quarts de finale de la Ligue des champions 2003-2004, les Galactiques s’étaient imposé 4-2 à l’aller à Bernabeu. Et le retour à Louis-II avait bien commencé pour eux quand Raul ouvrit le score peu après la demi-heure de jeu.

C’était sans compter sur la furia monégasque. Ludovic Giuly égalisa avant la pause. Puis, Fernando Morientes, prêté par le Real, donna très vite l’avantage à l'ASM au retour des vestiaires. Et Giuly, d’une belle Madjer, boucla l’affaire à 25 minutes du terme. Victoire 3-1 de Monaco, qualifié pour les demi-finales à la faveur de ses buts inscrits à l’extérieur. Falcao, Mbappé, Germain et consorts se rêvent en dignes successeurs le 15 mars prochain.

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Nicolas Bamba