RMC Sport

PSG: comment Thiago Silva a retrouvé son meilleur niveau

Encore impérial sur la pelouse de Galatasaray, mardi en Ligue des champions (1-0), Thiago Silva réalise un début de saison impressionnant avec le PSG. A 35 ans, le capitaine brésilien est au sommet de son art. Loin du joueur critiqué et moqué au lendemain de la remontada de Barcelone.

Le meilleur parisien actuellement

Si le début de saison du PSG est globalement positif, tout n’est pas parfait. Loin de là. Mais ce n’est absolument pas la faute de Thiago Silva. Le capitaine est irréprochable ces dernières semaines. Impressionnant même par moments. Il l'a à nouveau démontré dans l'antre de Galatasaray, mardi en Ligue des champions (1-0). Affûté, inspiré, dominateur, il rassure par sa simple présence sur le terrain. Le taulier brésilien colmate les brèches, enlève les ballons chauds, anticipe et relance proprement. Sans jamais se trouer. C’est clairement le Parisien le plus régulier. Et l’un des meilleurs défenseurs du monde actuellement.

La remontada du Barça est digérée

C’est un souvenir qui le hantera sans doute jusqu’à la fin de ses jours. Mais il a appris à vivre avec. En surmontant le traumatisme. Depuis le naufrage historique de Barcelone, le 8 mars 2017, Thiago Silva est passé à autre chose. Deux ans et demi plus tard, celui qui portait le brassard lors de cette impensable défaite (6-1) a retrouvé de la force loin du Camp Nou. Pour rebondir et sortir du cauchemar. Même si le couac de Manchester United, au printemps dernier, lui a forcément remis un petit coup au moral... 

Il n’a pas craqué mentalement

A sa place, beaucoup se seraient écroulés. Mais lui a tenu bon. Coupable désigné après la remontada, le défenseur carioca, incapable d’éviter la déroute de son équipe, a essuyé une salve de critiques particulièrement violente. La presse, les consultants et les supporters, tout le monde lui est tombé dessus. De quoi mettre les plus courageux à terre. Pas Silva. Souvent moqué pour sa faiblesse mentale et ses larmes versées, le joueur de la Seleçao a encaissé la tornade, droit dans ses crampons. En attendant que le soleil revienne.

Il a continué à travailler

Passé un certain âge, il n’y a pas de hasard au plus haut niveau. Pour être performant, il faut bosser plus que les autres. Arriver plus tôt à l’entraînement, multiplier les soins, renforcer ses points faibles, surveiller son alimentation et respecter des temps de repos précis. Une routine contraignante à laquelle Thiago Silva s’astreint parfaitement. Notamment chez lui, où l’ancien de l’AC Milan dispose d’un matériel dernier cri pour peaufiner sa musculature et son cardio. Résultat: alors qu’il vient de fêter ses 35 ans (le 22 septembre), "O Monstro" enchaîne les courses, les duels et les efforts. Comme à sa plus belle époque rossonero. 

La confiance de Tuchel

Si Thiago Silva semble aussi épanoui sur le pré, c’est aussi parce que son coach le met dans les meilleures dispositions. Malgré son passé au club et son étiquette de "loser" en Ligue des champions, Thomas Tuchel n’a pas enlevé le brassard à son défenseur central. Lors de son arrivée à l’été 2018, l’entraîneur allemand aurait très bien pu bouleverser la hiérarchie afin d’ouvrir un nouveau chapitre. Et de créer un électrochoc.

Mais il a choisi de maintenir le natif de Rio dans son statut. Une marque de confiance qui a forcément aidé Silva à remonter la pente. Déjà impeccable la saison passée (hormis une erreur à Naples), le Brésilien a disputé quasiment toutes les rencontres cette saison. Et ce n’est pas un hasard si Paris s’est écroulé face à Reims en Ligue 1 (0-2), lors du seul match où il a été laissé au repos.

ll se blesse moins

Son physique lui a souvent joué des tours ces dernières saisons. Au point de jeter un vrai doute sur sa solidité. Avec le PSG, Thiago Silva a enchaîné pas mal de blessures depuis son arrivée en 2012. Souvent musculaires, souvent avec de longues absences à la clé. De quoi ternir un peu son bilan et l’empêcher de briller dans la continuité.

Mais lors du dernier exercice, où il est clairement monté en puissance, celui qui a retrouvé une place de titulaire en sélection a passé moins de temps à l’infirmerie. Hormis un petit problème aux adducteurs en octobre et une blessure au ménisque en avril (un gros mois d’absence), le n°2 des Rouge et Bleu, qui sera libre en juin prochain, a traversé les compétitions sans pépin majeur. Après avoir remporté la Copa America 2019, il a profité de ses vacances et effectué une bonne préparation estivale. Sans aucune nouvelle douleur jusqu’ici. De quoi convaincre sa direction de lui offrir une prolongation de contrat?

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport