PSG-Real: Madrid-Mbappé, un flirt de dix ans (pas encore concrétisé)

Ils se tournent autour depuis près de dix ans maintenant. Et ils pourraient enfin conclure leur pacte l’été prochain. En attendant, Kylian Mbappé (23 ans) portera les couleurs du PSG, mardi en 8e de finale de la Ligue des champions (21h, sur RMC Sport 1) face au Real Madrid. L’attirance est réciproque. Elle date de l’enfance du champion du monde qui a grandi en rêvant d’emboiter le pas de Zinédine Zidane ou le Brésilien Ronaldo, deux galactiques madrilènes. Le jeune Mbappé est ensuite tombé en admiration devant Cristiano Ronaldo. Les posters du Portugais avec le maillot madrilène (qu’il a porté entre 2009 et 2018) tapissaient les murs de sa chambre dans son appartement à Bondy.
Il a d’ailleurs très vite rencontrer CR7 en personne. Car le Real Madrid s'intéresse au prodige français depuis longtemps. Dès la fin de 2012, donc. Alors au centre de formation de l’INF (Institut National du Football) Clairefontaine depuis 2011, Mbappé attirait déjà les regards de l’Europe entière par ses prouesses et son talent éclatant. Le Real avait sorti les grands moyens en l'invitant à visiter les installations quelques jours avant ses 14 ans. Zinédine Zidane, conseiller du président Florentino Perez à cette époque, l’avait accueilli à l’aéroport et conduit dans sa voiture personnelle. L’anecdote est bien connue: impressionné, Mbappé avait demandé au champion du monde 1998 s’il devait retirer ses chaussures avant de s’asseoir sur le siège passager.
"J’avais peur, s’est souvenu Mbappé en décembre dernier. Je passe de Bondy à Zidane qui m’invite dans sa voiture. Je ne savais pas trop comment m’exprimer. Donc la première chose que j’ai sortie… (il s’arrête). Mais c’était un bon moment."
L’adolescent en avait pris plein les yeux lors de ce séjour dans la capitale espagnole: il avait assisté à un match (face à l’Espanyol) dans les tribunes de Santiago-Bernabeu avant de participer à un entraînement et à un match. Puis la cerise sur le gâteau: une rencontre avec son idole Cristiano Ronaldo, dont il a conservé un cliché bien connu désormais. Le package VIP n’avait pas suffi. Le Real avait proposé un contrat à Mbappé et ses proches. Ceux-ci avaient décliné, préférant une éclosion plus en douceur du côté de Monaco. Un échec qui n’avait pas enterré l’intérêt des Merengues.
Cinq ans plus tard, ils pensaient profiter d’une nouvelle aubaine. Lancé à 16 ans en Ligue 1 en 2015-2016, Mbappé avait explosé aux yeux du monde la saison suivante en participant au titre de champion de France à Monaco. Ce sont surtout ses performances en Ligue des champions qui avaient marqué les esprits avec des buts à chaque tour de Ligue des champions jusqu’à la demi-finale, perdue face à la Juventus. La meute de courtisans enflaient avec le Real en première ligne, bien sûr, mais aussi Liverpool et le PSG.
Madrid dégaine en premier en 2017, mais Paris rafle la mise
Madrid avait dégainé le premier avec une offre de 180 millions d’euros. Mais Paris, malgré les 222 millions d’euros investis sur Neymar, avait répliqué en s’alignant sur l’offre sous la forme d’un prêt avec option d’achat obligatoire. Pour la deuxième fois, le Real voit Mbappé lui filer sous le nez. Le joueur avait encore une bonne raison de retarder son départ vers l’Espagne, comme il l’avait confié à Vadim Vasilyev, alors directeur sportif de l’ASM. "Il m’a dit: 'Vadim, au fond de moi, je sens que c’est trop tôt. Je n’ai joué qu’un an dans mon pays. Je suis Parisien, je ne veux pas quitter mon pays comme ça. Je veux devenir un grand joueur ic. Le Real, ça attendra…C’est le feeling'", avait témoigné le dirigeant russe.
A Paris, Mbappé est entré dans une nouvelle dimension. Il est devenu champion du monde un an plus tard avec la France et enchaîne les buts. Il y a connu des déceptions aussi avec ces échecs répétés en Ligue des champions (dont un... face au Real en 2018, malgré un but à Bernabeu). Malgré Neymar et l’arrivée de Lionel Messi, l’international français s'est mué en meilleur joueur de l’effectif, en sauveur. Le tout alors que les questions sur son avenir agitent son quotidien depuis de très longs mois. Mais le joueur, porté par la soif de buts, de victoires et de titres, est resté imperturbable.
Le choc face au Real ne l'arrange pas
Il aurait pourtant pu tergiverser l’été dernier quand le Real Madrid est passé à l’action en fin de mercato pour le recruter un an avant la fin de son contrat. Paris a refusé mais Mbappé a continué de marquer. "J'ai demandé à partir, parce qu'à partir du moment où je ne voulais pas prolonger, je voulais que le club ait une indemnité de transfert pour avoir un remplaçant de qualité, avait-il expliqué dans Rothen s’enflamme en octobre. C'est un club qui m'a beaucoup apporté, j'ai toujours été heureux, les quatre années que j'ai passé ici, et je le suis encore. Je l'ai annoncé assez tôt pour que le club puisse se retourner. J'ai voulu que tout le monde sorte grandi, qu'on sorte main dans la main, qu'on fasse un bon deal, et moi j'ai respecté ça. J'ai dit, si vous ne voulez pas que je parte, je reste."
Il a tenu la parole et brille de mille feux. Cette fois, le Real ne compte pas perdre la nouvelle opportunité qui s’ouvre. Elle est en or avec une arrivée gratuite en perspective (sans compter une vraisemblable et importante prime à la signature). Le PSG ne perd pas espoir d’obtenir une prolongation même si la presse madrilène se montre optimiste sur une arrivée en Espagne la saison prochaine. D’ici là, Mbappé croisera la route de son possible futur club dans la peau d’un adversaire. Et cela ne l’arrange pas, comme il l’a clairement déclaré dans l’une de ses prises de paroles sans tabous
"Ma décision n’est pas prise, a-t-il assuré il y a dix jours. Le fait de jouer contre le Real Madrid, ça change beaucoup de choses. Même si je suis libre de faire ce que je veux à l’heure actuelle, je ne vais pas aller parler avec l’adversaire ou faire de genre de choses. Je suis concentré à gagner contre le Real Madrid, à essayer de faire la différence. Et après, on verra ce qu’il se passera." Après la drague, les plans de Madrid sont clairs: il faut conclure.