Réforme de la Ligue des champions: Quillot réclame un "consensus" et la prime au "mérite sportif"

La réunion organisée par l'association des clubs professionnels (European Leagues) à Madrid s'est terminée vers 18h. Elle a débouché sur ce que tout le monde attendait: la majorité des clubs présents ont rappelé qu'ils étaient contre la première version de la réforme de la Ligue des champions prévue pour 2024, s'apparentant à une Ligue fermée.
Javier Tebas, président de la Ligue de Football Espagnole et Didier Quillot, directeur général de la LFP en France, ont mené les discussions en réaffirmant leurs positions sur le sujet. "Il faut constater la forte mobilisation des clubs européens aujourd'hui, nous a indiqué le directeur général. Il y avait 250 clubs présents, dans une ambiance très constructive. On a présenté beaucoup de données chiffrées sur les conséquences des différentes réformes de la Ligue des champions depuis 26 ans. On est arrivé à la conclusion qu'il y a un déséquilibre économique dans tout le système du football européen. Les clubs étaient désireux de comprendre ce déséquilibre. Ensuite, a été évoquée la vision au delà de l'UEFA et de l'ECA."
Des craintes concernant les calendriers et les droits TV
Ce qui fait craindre le pire aux ligues domestiques est la présence, pour la première fois, de l'UEFA dans les discussions avec les plus grands clubs pour élaborer "ce qui ressemble au début d'une ligue totalement fermée" explique-t-on. Les ligues qui ont fait le déplacement à Madrid ont pointé du doigt plusieurs problèmes concernant la version du projet proposé par l'ECA et l'UEFA.
"On va rappeler deux choses: premièrement que les projets doivent se faire avec un consensus concernant l'ensemble des parties prenantes, à savoir les clubs, les ligues et les fédérations, pas seulement quelques grands clubs qui décident entre eux de l'avenir du football européen ; deuxièmement, on va rappeler des problèmes importants pour nous avec le calendrier, résume Didier Quillot. On ne veut pas de matchs de Ligue des champions le week-end, on ne veut pas d'une Ligue fermée de facto, on veut que seul le mérite sportif permette d'accéder à la Ligue des champions. On va rappeler aussi que les droits TV européens ne peuvent pas croître à l'infini et que toute déstabilisation sportive a pour conséquence une déstabilisation économique qu'il faut éviter."
Nouvelle réunion mercredi, avec l'UEFA
Présents à Madrid, Edwin Van der Sar et Andrea Agnelli, directeur général de l'Ajax et président de la Juventus Turin, ont eu de nouveau expliqué leur volonté de voir la Ligue des champions réformée. Tout en assurant que rien n'était acté et que les discussions venaient à peine de débuter et qu'elle seraient menées avec tout le monde. "Ils ont rappelé tous les deux qu'il fallait qu'on travaille ensemble pour aboutir à ce consensus que nous réclamons, précise le directeur général de la LFP. On va prendre ces bonnes paroles. Agnelli a rappelé qu'il voulait que le projet soit élaboré en commun, donc avec un accord de toutes les parties prenantes." Une nouvelle réunion est prévue mercredi, en Suisse cette fois-ci, avec l'UEFA. Didier Quillot sera présent.
La décision de réformer la Ligue des champions - avec le format adopté le cas échéant - sera prise lors du comité exécutif de l'UEFA fin 2019 ou début 2020. Ce sont les fédérations, via la commission des compétitions (Florence Hardouin représente la France) qui auront le pouvoir d'accepter les propositions faites. La LFP, de son côté, va réunir tous les clubs professionnels français le 15 mai pour une assemblée générale extraordinaire sur le sujet. "L'ensemble du football français est concerné", rappelle Didier Quillot. Les prochains mois s'annoncent encore animés.