Riolo : "Le pire tirage pour le PSG !"

Retour sur le tirage au sort des quarts de finale la Ligue des champions, avec PSG-Barça et Monaco-Juventus.

« Il paraît que prendre Monaco, c’était pas bien. Pas deux clubs français en quart. Ça fait pas Coupe d’Europe, expliquait Laurent Blanc et beaucoup d’observateurs. Et bien là, le Barça, ça va sentir bon l’Europe ! Ça va même sentir très fort ! Et avec match retour au Camp Nou en plus. Soyons clair, pire, c’était impossible.

Après le match aller de la phase de poule (victoire 3-2), on s’en souvient, dans un élan d’enthousiasme démesuré, le président du PSG avait lâché que c’était la plus belle victoire de l’histoire du club. Les médias avaient suivi en faisant des sauts de cabri. On avait inventé des classements. Ridicule.

Si le PSG réussit l’exploit en quart de Ligue des champions dans un mois, c’est un dictionnaire entier de superlatifs qu’il faudra inventer. Car le Barça, depuis quelques semaines, c’est un Everest. Emmené par un Messi en feu, cette équipe semble être revenue à son sommet des années 2009 ou 2011 !

Mais ce match, il faudra bien le jouer. Et il faudra bien y croire, un peu. Après avoir ‘‘tapé’’ un gros, Chelsea, c’est le favori qui s’approche. Et une qualification ferait passer le PSG dans un autre monde, celui justement d’un potentiel vainqueur.

Selon la formule, sur le papier, ça semble injouable. On peut toujours comparer les défenses. Ok. On peut même pousser jusqu’au milieu de terrain, pourquoi pas. Encore que sans Verratti… Mais le secteur offensif ? Messi, Suarez, Neymar, c’est le trio magique, c’est sans équivalent. On peut retourner le problème dans tous les sens, avec ou sans Ibra. On peut même imaginer au retour, un Ibra aussi fort que contre Bastia ou Sochaux en L1, rien n’y fait, ce n’est pas comparable.

Prendre ce Barça dans le jeu, je n’y crois pas. Se résoudre à envisager la rencontre comme l’ont fait dans un passé récent, Chelsea (2009, 2012) et l’Inter (2010), c’est mieux. Il faut un esprit négatif, façon Atletico, pour écarter ce monstre. Il faut vouloir lui faire mal. D’abord envisager l’intensité, le combat puis la technique. Il faudra de tout. Le modèle, c’est le match de septembre 2014. Sauf que Messi n’était pas en forme. Et Suarez n’était pas là…

Avec qui accomplir cet exploit ? Ibra et Verratti absents, peut-on imaginer, comme contre Chelsea, David Luiz au milieu ? Peu probable. S’il monte d’un cran, le Brésilien pousse Motta plus haut. Une position qu’il n’aime pas et dans laquelle il a peu brillé avec la sélection italienne. Sauf une fois, notable, le très bon 1-1 au premier tour de l’Euro 2012 face à l’Espagne. Un match qui pourrait servir d’autre modèle. Mais tactiquement, Blanc sera-t-il prêt à tout changer comme l’avait fait Prandelli ? Et puis, il y a un match retour. Et si on continue avec ce modèle-là, le retour, c’est la finale de l’Euro. Une raclée !

Et puis David Luiz au milieu, ça veut dire Van der Wiel titulaire ! Face aux attaquants du Barça, autant dire que c’est all-in avec 7 et 2 ! Alors comment ? En renforçant le milieu. Matuidi, Motta et X. Cabaye, blessé, reste Rabiot. Après tout, en 2013, contre le Barça, le PSG a bien joué avec Chantôme et Beckham au milieu. Avec ce trio, Pastore en 10 et devant, un duo Cavani + X. Lavezzi ferait bien de se préparer dès maintenant. Lucas ne devrait pas être rétabli.

En 2013, en quart déjà, le PSG était sorti très dignement. Ancelotti avait bien préparé son coup tactiquement. A ce moment-là, le Barça était dans un creux. Messi était absent au retour, puis était entré et avait tout changé. Le Barça a progressé depuis cette époque. Et le PSG ?

Pas facile de mettre en avant des éléments pour positiver avant cette rencontre. Il nous reste trois semaines pour en trouver…

Pour Monaco, c’est donc la Juventus. Des deux côtés, on doit être content. On doit se dire que ça pouvait être pire. Monaco va continuer dans son rôle de ‘‘petit’’ qu’on n’attend pas. Et la Juve va voir là, une occasion énorme d’aller en demies et donc de signer un vrai retour dans l’élite du foot européen. Ne pas passer devant Monaco, serait une grosse déception pour le champion d’Italie. Pas pour l’ASM, déjà en surperf’ !

Assurément, la Juve va prendre note du point fort monégasque, sa défense. Ou plutôt son système défensif. Sauf que la Juve ne va pas comme Arsenal se jeter naïvement à l’attaque pour se faire manger en contre. Ce n’est pas le genre. On peut donc s’attendre à un match tactique, voire fermé. Sans Pogba, avec un Pirlo pas au top, la Juve sera favorite, mais ça me semble presque pus jouable pour l’ASM que pour le PSG ! » 

Daniel Riolo Journaliste RMC Sport