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Safonov, le plan de Luis Enrique, la prise de conscience de la direction: dans les coulisses de la défaite du PSG à Munich

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Le choix de titulariser Matvey Safonov dans le but, le plan de Luis Enrique au milieu de terrain et la prise de conscience de la direction. Les coulisses de la défaite du PSG à Munich (1-0), mardi en Ligue des champions.

C'est une scène qui rappelle étrangement celle du 8 mars 2023 après le huitième de finale retour de Ligue des Champions. Il est 23h10 mardi soir dans les couloirs de l'Allianz Arena quand Nasser Al-Khelaïfi quitte le stade. Le président parisien a le visage fermé et les yeux rivés sur son téléphone. Pendant la rencontre le dirigeant qatari a été la cible de plusieurs banderoles des ultras allemands. Le message: "Ministre, propriétaire de club, détenteur de droits TV, membre du comité exécutif de l’UEFA et président de l’ECA, tout en un? Le foot c’est moi? Fuck off plutocratic Al-Khelaïfi", avec une photo du visage de "NAK" barré. Le club ne commente pas les banderoles qu'il juge "abusives". Mais il se dit étonné que les fans allemands ne voient pas l’ironie du fait que le Bayern contrôle l’UEFA mais aussi l’ECA.

Le plan de Luis Enrique au milieu de terrain

Sur le terrain, les choix de Luis Enrique interrogent. En avant-match, tout a été fait pour que la composition d'équipe ne fuite à aucun moment. En alignant un 4-4-2, le coach espagnol veut en priorité bousculer la paire Goretzka-Kimmich. D'où le milieu de terrain renforcé avec les présences de Warren Zaire-Emery, Vitinha, Joao Neves et Fabian Ruiz. Mais dans le staff parisien, le constat est simple: Paris a trop rapidement perdu cette bataille du milieu. Ce qui a été l'élément déclencheur de la soirée cauchemardesque du club de la capitale. Pourtant, sur le bord du terrain, Luis Enrique s'est efforcé de demander à ses hommes de joueur plus haut. Sans succès.

Les coulisses de la titularisation de Safonov

Autre choix au cœur de toutes les discussions: la titularisation de Matvey Safonov. Dans la foulée de la rencontre face à Toulouse le week-end dernier, Luis Enrique restait vague sur un possible rôle de gardien numéro 1 pour Matvey Safonov. "Peut-il bousculer la hiérarchie? Peut-être que oui, peut-être que non", commente avec le sourire le coach parisien. Mais l'entraîneur espagnol ne change pas sa méthode en privé. Il accorde de l'importance à l'implication du joueur au quotidien au Campus PSG, à l'entraînement. Une seule question revient: pourquoi le poste de gardien échapperait-il à la concurrence? Ces dernières semaines, le portier russe se démarque. Dans le staff, on note des progrès dans le jeu au pied de l'ex-portier de Krasnodar. Il n’hésite pas à jouer court, à relancer rapidement, orienter le jeu. Face à un Bayern Munich prêt presser haut, Luis Enrique a donc estimé avoir besoin de ces qualités. Malgré une séance de veille de match sans grande indication, il est acté le jour-j que Safonov débute le match. À la mi-journée, l'entourage de Gianluigi Donnarumma avance que le portier n'est lui pas totalement remis de son virus intestinal qui l'a empêché de participer au match contre la France à San Siro. "Il a été malade et n'est sans doute pas complètement rétabli", confie un proche.

Une "évolution continue" prévue en janvier et l’été prochain

Ce nouvel échec place le Paris Saint-Germain en grande difficulté au classement avec une 26e place sur 36. Mais au-delà de l'avenir très incertain sur la scène européenne, le discours en interne reste inchangé: la déception est là mais impossible de paniquer. Dans la direction parisienne on répète qu'il faut de la résilience et surtout de la patience, élément indispensable dans le cadre du projet naissant. Les révolutions à la chaîne depuis 2011 suite à des mauvais résultats ne sont plus une approche stable et durable. Comme expliqué Nasser Al-Khelaïfi dans l’émission Rothen S’enflamme, l’entraîneur Luis Enrique garde le soutien de la direction qui assure qu’une évolution continue est nécessaire. Elle se produira à la fois en janvier et l’été prochain. La défaite contre le Bayern Munich a provoqué une prise de conscience que davantage de changements sont nécessaires. Reste à savoir si le mercato hivernal offre des opportunités au PSG. Au club, on explique que les transformations prennent du temps et que Paris ne peut pas changer de stratégie tous les trois mois. "NAK" sait avec certitude que le PSG doit encore évoluer en produisant un travail très important.

Arthur Perrot