Super League: "Pas plus de matchs, mais de meilleurs matchs", le PDG du projet expose ses arguments

Toujours espérée par le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus, la Super League sort progressivement de son sommeil profond. Bernd Reichart, fraîchement nommé PDG de la société promotrice de ce projet avorté en 2021, s'exprime en longueur dans une interview dévoilée samedi par AS. Une manière de préparer les esprits avant un avis consultatif très attendu le 15 décembre: celui de l'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne à Luxembourg (CJUE), avant une décision finale en 2023 sur la légalité de cette compétition. "Nous avons confiance dans les tribunaux de l'Union européenne et nous nous conformerons à leur jugement", déclare le dirigeant allemand.
En attendant, Bernd Reichart déroule son argumentaire pour convaincre l'opinion publique qui avait été prise au dépourvu lorsque la Super League avait été annoncée. Le raisonnement s'articule principalement autour de la qualité du spectacle actuellement proposé et de l'attrait du public.
"Le nouveau format de la Ligue des champions aggrave la situation actuelle"
"Nous devons trouver un équilibre car nous ne pouvons pas mettre en jeu la santé des joueurs, souligne Bernd Reichart. Il me semble que l'important n'est pas de parler de plus de matchs, mais de meilleurs matchs. Honnêtement, dans le nouveau format de la Ligue des champions après 2024, je ne vois pas que cela ait été pris en compte. Au contraire, cela aggrave la situation actuelle. Je vois plus de matchs sans importance. Le système doit être revu et redéfini car il a besoin de réformes majeures".
"Nous pouvons nous contenter que les jeunes regardent vingt secondes d'un match sur TikTok ou nous pouvons réagir et travailler pour améliorer les choses. Cela commence par la diffusion, semaine après semaine, de meilleurs matchs. Offrir le meilleur football doit être la locomotive du projet", avance-t-il aussi.
"Que pensez-vous du Tournoi des VI Nations, un tournoi réservé à vie à six sélections ?"
À ceux qui s'inquiètent d'une dévalorisation des championnats nationaux, Bernd Reichart répond que la Super League prévoit d'occuper les milieux de semaine, comme la Ligue des champions. Et à ceux qui s'inquiètent du modèle fermé ou semi-fermé de la compétition, le PDG assure qu'il n'est plus question de membres permanents et que le futur format n'est "pas défini".
Ce qui ne l'empêche pas de faire remarquer que le monde du sport européen s'accommode déjà très bien de certaines compétitions fermées comme l'Euroleague dans le basket: "Il y a plein d'autres exemples. Que pensez-vous du Tournoi des VI Nations, un tournoi réservé à vie à six sélections européennes à l'exclusion de toutes les autres? La seule question à débattre est de savoir si l'UEFA est un monopole".
Cette interview de Bernd Reichart survient au lendemain d'une campagne de communication offensive de la ligue espagnole. Pour LaLiga, présidée par Javier Tebas, la Super League mènerait une communication trompeuse avec pour objectif de créer un système dénué de méritocratie sportive.