
Tottenham-Dortmund: Diallo, la grande révélation du Borussia

Abdou Diallo (BVB) - AFP
Il y a eu Matthias Sammer, Christian Wörns, Dedê, Mats Hummels. Dortmund, qui affronte Tottenham en 8e de finale de la Ligue des champions (mercredi à 21h, sur RMC Sport), s’enflamme désormais pour Abdou Diallo, son nouveau taulier défensif. Le Tricolore, choix de cœur de Lucien Favre et du BVB l’été passé, est arrivé en Rhénanie-du-Nord contre un gros chèque de 28 M€.
A 22 ans, le joueur né à Tours mais formé à Monaco, avec qui il a été champion de France en 2017, excelle en Bundesliga après un premier exercice réussi l’an passé à Mayence. Libéré contre 12 M€ par le club princier, où il ne jouait pas assez à son goût, le capitaine de l’équipe de France espoirs est en progression constante depuis qu'il a rejoint l'Allemagne. Et se fait remarquer sur la scène européenne avec le BVB cette saison.
Cinq matchs de C1 disputés, zéro but encaissé
Leader d’une jeune défense (24,6 moyenne d’âge), Abdou Diallo fait réellement ses premières gammes en Ligue des champions cette saison, en dépit d’un match joué comme latéral gauche face au Bayer Leverkusen en 2016. Titulaire dans cinq des six matchs de poule du Borussia, le garde-fou Diallo détonne de sécurité dans l’animation faite de prise de risque et de jeu vers l’avant des Allemands.
Un schéma qui ne perturbe pas le capitaine des espoirs français. Son bilan est même proche du parfait puisqu’il n’a jamais perdu ni même encaissé un but en 440 minutes européennes disputées (4 victoires, 1 nul). Plus parlant encore, le Tricolore était blessé lors de la seule défaite des siens, contre l’Atlético (0-2). Pour résumer, le Borussia a pris 2,60 points par match de C1 avec Abdou Diallo, 0 sans lui.
Chouchou de Lucien Favre
Fort de ce bilan, Abdou Diallo est sans nul doute le défenseur préféré de Lucien Favre. Mieux, le Tourangeau trône au 4e rang des joueurs les plus utilisés par le Suisse, avec 2127 minutes disputées en 25 rencontres toutes compétitions confondues (voir infographie). "Depuis qu'il est arrivé, il a joué à plusieurs postes différents et ça s'est toujours bien passé pour l'équipe", témoignait Lucien Favre, avant la première confrontation des siens contre l'Atlético Madrid en novembre (4-0).
Plus prompt à chiper le joyau de Mayence l’été dernier, le Borussia a fait valoir l’attrait Bundesliga, un championnat qu’il affectionne, pour l’empêcher de retourner en Ligue 1. "Pour ma part, ça ne s'est pas passé comme je l'aurais voulu en France. Et j'ai trouvé mon bonheur en Allemagne", confiait l’ancien Monégasque à France Football en octobre, faisant écho aux sollicitations de l’OL repoussées l’été passé.
Se montrer en C1 pour séduire Deschamps
Pour Abdou Diallo, le prochain écueil se nomme Tottenham, solide 3e de Premier League. Le club anglais, privé de Kane, fait valoir un beau bilan en C1 cette saison, après s’être extrait d’une poule dense qui comptait le Barça, le PSV et l’Inter Milan. Outre les fulgurances des attaquants allemands (Sancho, Reus, Alcacer…), les Londoniens vont aussi devoir se frotter à la paire défensive en vogue des Borussen, composée de Julian Weigl et du Tricolore.
Une double confrontation qui pourrait propulser le gaucher Diallo au rang d’aspirant au prochain rassemblement de l’équipe de France. Candidat à une place dans le dense axe gauche de la défense tricolore (en compagnie des Umtiti, Kimpembe, Lenglet, Laporte…), Diallo sait qu'il est surveillé.
"Je pense qu'il (Deschamps) suit tous mes matchs. C'est notre quotidien, on doit être performant chaque week-end, d'abord pour notre club et mon coach, et ensuite la cerise sur le gâteau, c'est la sélection", disait-il en décembre. Ses 60 capes dans les différentes équipes tricolores lui accordent l’étiquette de candidat maison, chère à la FFF.
Les Londoniens ne se rappelleront certainement pas que Diallo était resté sur le banc de Monaco lors de la double confrontation en phase de poules de 2016, l’année du parcours épique de l’ASM, stoppé en demi-finale par la Juventus. Abdou Diallo sera cette-fois titulaire. Il pourrait bien laisser un souvenir désagréable au public de Wembley.