Maradona, Cruyff, Ronaldinho… Avant Cristiano Ronaldo, d'autres légendes du foot ont connu une fin de carrière douloureuse

L’un des deux meilleurs joueurs du XXIe siècle pourrait bien être poussé vers la sortie avant même la fin de son contrat. Comme indiqué par la presse britannique, Cristiano Ronaldo, parmi les premiers cités dans l'insoluble débat du GOAT, pourrait être libéré par Manchester United après sa mise à l’écart du groupe professionnel consécutif à son coup de sang contre Tottenham mercredi. Un épisode de plus dans une saison en enfer pour le quintuple Ballon, dont la fin de carrière chaotique n’est pas sans rappeler celle d’autres légendes du jeu.
• Diego Maradona, rongé par les excès
Un long chemin de croix. En 1991, l'histoire d’amour entre Naples et Diego Maradona, l’une des plus passionnelles depuis que le football existe, s’est très mal terminée. L'Argentin quitte le club italien après avoir été condamné à quinze mois de suspension à la suite d’un contrôle positif à la cocaïne. El Pibe de oro tente bien de rebondir à Séville, mais, en surpoids et rongé par la cocaïne, il est à des années lumières de son niveau d’avant-suspension. En 1994, il est tout de même sélectionné pour disputer la Coupe du monde aux Etats-Unis.
Buteur lors du premier match contre la Grèce, l’enfant prodigue est porté aux nues par tout le peuple argentin. Ce sera finalement la dernière fois qu’il trouve les filets sous le maillot de l’équipe nationale, puisque, quelques jours plus tard, il est exclu de la compétition après un contrôle positif à l’éphédrine. Après sa retraite internationale, il retourne en Argentine, aux Newell’s Old Boys puis à Boca Juniors. Miné par les excès, il n’est plus que l’ombre de lui-même et raccroche définitivement en 1997.

• Johan Cruyff, la trahison qui ne passe pas
Après avoir étalé sa classe sous le maillot de l’Ajax Amsterdam puis le FC Barcelone, le triple Ballon d’or, toujours au sommet de sa gloire, veut se retirer des terrains en 1978. Mais les poursuites du fisc espagnol l’obligent à revoir ses plans et à s’exiler aux Etats-Unis, le nouvel eldorado des stars du football (Beckenbauer et Pelé ont notamment évolué à New York ces années-là), où il porte les couleurs des Aztecs de Los Angeles (1979-1980) et des Washington Diplomats (1980-1981). De retour en Europe en mars 1981, il pose ses valises pendant deux mois à Levante, en deuxième division espagnole, mais échoue à faire monter le club en première division, son objectif initial.
Quelques mois plus tard, sa signature à l’Ajax Amsterdam, le club de ses débuts, a tout de la belle histoire. En 1983, malgré un titre de champion des Pays-Bas et une saison à 14 buts, l’Ajax ne renouvelle pas son contrat. Furieux, Cruyff s'engage au Feyenoord Rotterdam, le club rival, avec qui il claque un doublé coupe-championnat. À l’issue de cette excellente saison, où il affiché un niveau encore très sérieux, il décide de prendre sa retraite. Pour les fans de l’Ajax, la dernière image de l’enfant du club sur un terrain de football sera donc avec le maillot de l’ennemi intime sur les épaules.

• George Best, fidèle à lui-même
Il a été fidèle à sa réputation. Jusqu’au bout. Autant connu pour ses performances sur le terrain que pour ses frasques en dehors du rectangle vert et ses punchlines ("En 1969, j'ai arrêté les femmes et l'alcool, ça a été les vingt minutes les plus dures de ma vie"), le Ballon d’or 1968 a moins soigné sa fin de carrière que son sens de la formule. À Manchester United, où il est une véritable légende, ses derniers mois sont ternis par de gros soucis extra-sportifs.
En 1974, le Nord-Irlandais quitte les Red Devils après de nombreuses amendes et suspension pour mauvaise conduite, dont des états d’ébriété manifestes pendant les entraînements. Après son départ de Manchester United, il entame un véritable tour du monde des clubs qui va le voir effectuer des piges en Afrique du Sud, en Ecosse, à Hong Kong ou encore aux Etats-Unis. Après des années à vivre comme un rock-star et plusieurs cures de désintoxication, le "cinquième Beatles" termine son road-trip en Australie, en 1983, où il met définitivement un terme à sa carrière.

• Ronaldinho, un long dernier tour de piste
Son goût pour la fête n’a jamais été un secret pour personne. Mais, s’il a longtemps réussi à rester un joueur hors norme malgré une hygiène de vie plutôt éloignée des standards d’un sportif de haut niveau, il a fini par être rattrapé par son manque de rigueur. Après avoir illuminé l’Europe lors de ses passages au PSG (2001-2003) et à Barcelone (2003-2008), Ronaldinho a connu une longue descente aux enfers après son passage à l’AC Milan (2008-2011), son dernier club européen.
Dans l’imaginaire collectif, le Brésilien a pris sa retraite il y a bien longtemps. Sauf que ce n’est qu’en 2018 qu’il a définitivement mis un terme à sa carrière. Pendant sept ans, entre son départ de Milan et l’officialisation de sa retraite, il a arpenté les terrains brésiliens (Flamengo, Atlético Mineiro, Fluminense) et mexicains (Querétaro). Il se distingue également en s'engageant avec un club de futsal indien et en disputant quelques matchs avec le Las Vegas FC. Existe-t-il plus "Ronaldinesque" que cette dernière phrase ?
• Michel Platini, la tête n’y était plus
À l’inverse des légendes précédemment citées, la fin de carrière de joueur de "Platoche" n’a pas été rythmée par les déboires extra-sportifs. Mais le niveau affiché par le triple Ballon d’or sur ses derniers mois est bien en deçà de ce qu’il a offert aux amoureux de football pendant 15 ans.
Lors de la saison 1986-1987, Michel Platini, 32 ans, est usé physiquement et n’inscrit que cinq buts buts en 44 matchs toutes compétitions confondues avec la Juventus Turin, son pire total en carrière depuis son explosion au plus haut niveau à Nancy, en 1974. Le corps ne répond plus… et la tête n’y est plus. "C'est fini... J'ai décidé de quitter le football... Je ne peux pas cacher que je suis triste... Mais je ne pourrais plus continuer, car le plaisir n'était plus au rendez-vous...", indique-t-il dans un communiqué au moment d’annoncer sa retraite. Pour son dernier match en carrière, près de 30.000 tifosi viennent lui dire adieu contre Brescia. Une fin en apothéose dont toutes les légendes mentionnées plus haut ne peuvent pas se targuer.