Manifestations contre la police, couvre-feu, billetterie… vive inquiétude avant la Coupe du monde des clubs aux Etats-Unis

La nouvelle version de la Coupe du monde des clubs va débuter samedi (14 juin-13 juillet) dans un climat de colère aux Etats-Unis. La compétition de 32 équipes organisée par la Fifa de Gianni Infantino, fervent admirateur de Donald Trump, intervient en plein cœur des protestations contre les raids policiers organisés contre les sans-papiers par les services d’immigration (Immigration and Customs Enforcement, ICE) sur les ordres de l’administration Trump.
L'Atlético logé en pleine zone de couvre-feu
À Los Angeles, des manifestants s’opposent à ce que certains qualifient de "rafles" - en pleine rue, devant des magasins ou des écoles - d’habitants en situation irrégulière vivant dans la deuxième plus grande ville des États-Unis depuis de nombreuses années. Alors que Trump avait promis de viser uniquement les criminels, l’indignation saisit une part de la population face aux profils bien loin de cette réalité des personnes arrêtées (travailleurs, père ou mère de famille emmenés sous les yeux de leurs enfants).
Face aux nombreuses manifestations, l’administration a répondu par le déploiement de 2.000 militaires réservistes de la garde nationale et 700 marines, prérogative normalement dévolue aux États fédérés. Des heurts ont éclaté et la maire démocrate de la ville, Kren Bass, a décrété un couvre-feu dans le quartier de Downtown de mardi à 20 heures à mercredi matin (6h) et sera renouvelé plusieurs jours.
Le PSG jouera ses matchs de poules dans des villes gagnées par la gronde
L’Atlético de Madrid, adversaire du PSG dimanche au Rose Bowl Stadium de Los Angeles, a choisi un hôtel cinq étoiles dans la zone ciblée pour le couvre-feu. Les Espagnols sont arrivés au luxueux établissement Conrad mardi quatre heures avant le début du couvre-feu. Les hommes de Diego Simeone devront se soumettre au respect de la mesure puisqu’ils ne font pas partie des exceptions autorisées à circuler (policiers, personnel médical, personnes se rendant au travail, journalistes accrédités).
Et la colère ne gronde pas seulement dans la mégalopole californienne. Les manifestations contre la politique migratoire de Trump et le déploiement de forces armées gagnent d’autres villes américaines. C’est notamment le cas à New York, Seattle et Atlanta, trois des onze villes hôtes de la compétition. Le PSG disputera ses trois matchs de poule dans des villes concernées par cette colère populaire: les deux premiers à Los Angeles (contre l’Atlético, 15 juin, et Botafogo, 20 juin) et le dernier à Seattle face aux Sounders, club de la ville (23 juin).
La billetterie, l'autre sujet sensible
Devant un public nombreux? C’est l’autre sujet sensible. Décriée pour son format et sa programmation au cœur d’une saison interminable, la compétition n’attire pas les foules sur place. Selon The Athletic, moins de 25.000 billets ont ainsi été vendus pour le match d’ouverture entre l’Inter Miami de Lionel Messi et les Egyptiens d’Al-Ahly, samedi (dimanche à 2h en France), sur les 64.767 du Hard Rock Stadium.
La Fifa a ainsi opéré une troisième réduction des prix depuis décembre en baissant des tarifs de 84% pour ce premier match. Ce scepticisme et le climat hostile régnant dans une partie du pays jettent le trouble sur ce Mondial des clubs, considéré comme une répétition générale un an après la Coupe du monde 2026 conjointement organisée par les Etats-Unis, le Mexique et le Canada.