Panama Papers : Messi et Platini cités dans le plus gros scandale d’évasion fiscale de l’histoire ?

C’est un énorme scandale (potentiellement beaucoup plus important que Wikileaks) qui est sur le point d’éclater. Le Monde révèle ce dimanche avoir eu accès, comme 106 médias de 76 pays, à des millions de documents révélant la fuite d’avoirs cachés de personnalités influentes dans des paradis fiscaux. Des documents secrets obtenus à l’origine par le journal allemand « Süddeutsche Zeitung », provenant des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, et que le quotidien ne pouvait pas traiter seul. France 2 diffusera lui un numéro exceptionnel de Cash Investigation, mardi soir, consacré à cette affaire. Une enquête menée conjointement avec Le Monde.
Platini, administrateur d’une société offshore ?
Selon le quotidien français, toutes les sociétés offshores évoquées par les « Panama Papers » (nom attribué aux données ayant fuité) ne seraient pas illégales. Mais la grande majorité servirait d’écrans pour dissimuler des avoirs. Parmi les personnalités incriminées, des leaders politiques, des chefs de réseaux criminels, des milliardaires mais aussi de grands noms du sport. Notamment Lionel Messi, quintuple Ballon d’Or et attaquant star du FC Barcelone, ou Michel Platini, président de l’UEFA suspendu six ans de toute activité liée au football par la Fifa.
Si rien n’a filtré concernant Lionel Messi, Le Monde a publié ce dimanche soir dans la foulée une enquête concernant l’ancien n°10 des Bleus. Selon le journal, Michel Platini se serait appuyé sur le cabinet panaméen Mossack Fonseca pour administrer une société offshore créée le 6 décembre 2007 au Panama et nommée Balney Enterprises Corp. Une société qui serait toujours active et détiendrait un compte dans une banque suisse (Eric Sturdza). Il se serait vu offrir un « pouvoir général et permanent » sur cette société le 27 décembre 2007. Une date qui suit de onze mois son élection à la tête de l’UEFA.
Platini affirme que "l'intégralité de ses comptes et avoirs sont connus de l'administration fiscale suisse"
Michel Platini a refusé de répondre aux sollicitations du Monde, mais s'est exprimé dans un communiqué : « Suite aux informations diffusées dans le cadre de l'enquête dite des Panama Papers, Michel Platini tient a faire savoir, comme il l'a indiqué à maintes reprises aux journalistes en charge de cette enquête, que l'intégralité de ses comptes et avoirs sont connus de l'administration fiscale suisse, pays dont il est résident fiscal depuis 2007. » Le triple Ballon d'Or dit également réserver « tous ses droits quant à d'éventuelles fausses informations, allégations ou propos diffamatoires qui seraient publiés ». La banque suisse Eric Sturdza n’aurait pas eu connaissance de cette société offshore avant l’appel du journal. Tout comme l’avocat de Michel Platini, qui rappelle que son client est « résident suisse ».
Valcke également cité
Le nom de Jérôme Valcke, ancien secrétaire général de la Fifa, serait lui aussi cité dans les « Panama Papers » pour avoir été l’unique actionnaire d’une société offshore domiciliée aux Iles Vierges britanniques, Umbelina SA. Une société semble-t-il créée en 2013 pour acheter un yacht enregistré aux Iles Caïman et dont le prix est estimé à 2,8 millions de dollars. « Le bateau que j’ai acquis d’occasion était sous pavillon des Iles Vierges et je l’ai donc laissé ainsi, a expliqué Jérôme Valcke dans un email envoyé au Monde. La société n’existe plus et n’a jamais eu de fonds propres, n’a jamais détenu de compte bancaire et n’a jamais eu d’activité commerciale. Me prenez-vous vraiment pour un truand ? Ce bateau est tout ce qu’il y a de plus légal, déclaré dans le cadre de biens que je possède. »