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Huit choses à savoir sur Vardy, le nouveau phénomène du foot anglais

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Meilleur buteur de Premier League, Jamie Vardy, l’attaquant de Leicester City, est en train de mettre l’Angleterre à ses pieds. Une consécration pour ce joueur de 28 ans, neo-international, qui travaillait à l’usine et évoluait en cinquième division il y a encore quelques années.

Mieux qu’Agüero, Giroud et Sanchez

Quatorze matches, quatorze buts. Jamie Vardy est en mode « perfect » depuis le début de la saison. L’attaquant anglais, élu meilleur joueur du mois d’octobre, trône seul en tête du classement des buteurs de Premier League. Loin devant Romelu Lukaku (10), Olivier Giroud (7), Sergio Agüero (7) ou Alexis Sanchez (6). Son association avec l’Algérien Riyad Mahrez terrifie les défenses du royaume et Leicester, deuxième du classement derrière Manchester City, en profite pour bousculer la hiérarchie.

Un record en Premier League

Bournemouth, Aston Villa, Stoke City, Arsenal, Norwich, Southampton, Crystal Palace, West Brom, Watford, Newcastle et Manchester United. Soit plus de la moitié de la Premier League. En marquant contre ses onze équipes d’affilée, Jamie Vardy est entré dans l’histoire du football anglais ce week-end. Jamais un joueur n’avait réalisé une telle série outre-Manche. Il s’agit même de la troisième meilleure performance de l’histoire des grands championnats européens, derrière Lionel Messi (21 buts avec Barcelone en 2012-13) et Serge Masnaghetti (13 buts avec Valenciennes en 1962-63). A égalité avec Gabriel Batistuta (11 buts avec la Fiorentina en 1994). Et ce n’est peut-être pas fini.

En D4 il y a cinq ans

Ascension fulgurante. Le terme est parfois un peu galvaudé. Pas pour Jamie Vardy. Il y a cinq ans, le natif de Sheffield s’engage avec Halifax Town en Conference (cinquième division). Dans l’anonymat ou presque après quelques coups d’éclat à Stocksbrige Park Steels, deux échelons plus bas. En une saison, il claque 31 buts en 36 matchs et tape dans l’œil de Leicester. Les Foxes, qui évoluent alors en Championship (deuxième division) déboursent 1,2 million d’euros pour s’offrir ses services. Record absolu pour un joueur de D5. La suite, on la connait.

Employé dans une fabrique d’attelles

« Pour être honnête, même dans un million d’années, je ne m’attendais pas à ce que cela arrive ». Jamie Vardy est comme tout le monde. Il regarde son parcours et doit se pincer pour y croire. Il faut dire qu’avant de devenir la plus fine gâchette de l’Angleterre, le bonhomme a galéré. Il y a quelques années encore, alors qu’il évoluait dans les divisions amateurs, Vardy travaillait à temps plein à l’usine. Le talent de l’ombre était employé dans une société spécialisée dans la fabrication de prothèses médicales. « La meilleure chose dans le fait d’être un joueur de Premier League, c’est de ne plus devoir se lever à 7h tous les matins », confiait-il récemment dans la presse britannique.

Insultes, bagarres et bracelet électronique

Jamie Vardy est surnommé « The Canon » pour son côté impulsif. Il faut dire qu’il part souvent au quart de tour. Ce client japonais d’un casino de Leicester a pu s’en rendre compte en juillet dernier. Après s’être pris la tête avec Vardy, il voit le footballeur foncer vers lui et lâcher un « Yo Jap, walk on ! (toi le Japonais, casse-toi !) ». Déplacé et raciste. Malgré la présence de sa femme, Rebecca Nicholson, qui a tenté de le dissuader, le buteur de Leicester City vient de déraper. La scène est filmée. Le Sun se la procure et la balance sur le net dans la foulée. Vardy s’excuse comme il peut et écope d’une amende. Un moindre mal comparé au milieu des années 2000 lorsqu’il était obligé de se promener avec un bracelet électronique pour avoir participé à une violente rixe dans un bar. Une sanction, assortie d’une assignation à résidence dès 18h30, qui l’obligera à écourter plusieurs de ses matches.

La vitesse d’un sprinter

Tous les défenseurs qui ont croisé la route de Jamie Vardy sont unanimes : c’est l’un des joueurs les plus rapides d’Angleterre. Une pointe de vitesse qui lui permet de prendre l’espace comme personne et de slalomer avec aisance entre ses adversaires. Recalé par le centre de formation de Sheffield Wednesday pour sa supposée petite taille, l’attaquant de 28 ans a mis longtemps à exploiter son potentiel de sprinter. Avec son 1,78m, il n’a aujourd’hui plus rien d’un gringalet. Et son accélération se marie à merveille avec son sens du but.

Le joker de l’Angleterre

Roy Hodgson ne pouvait pas ignorer plus longtemps le phénomène Jamie Vardy. Le sélectionneur de l’équipe d’Angleterre lui a offert sa première convocation en mai dernier pour deux matches face à la Slovénie et l’Irlande. Le n°9 de Leicester compte désormais quatre sélections et une passe décisive délivrée à Raheem Sterling début octobre contre l’Estonie (2-0). En attendant son premier but chez les Three Lions. Avec en ligne de mire : l’Euro 2016 l’été prochain en France.

Bientôt un film sur sa vie ?

Le petit anglais qui bosse dans une usine de fabrication d’attelles avant de gravir les échelons et de devenir un footballeur international. Hollywood n’aurait pas imaginé plus beau conte de fées. Le destin de Jamie Vardy pourrait d’ailleurs prochainement faire l’objet d’un film. « C’est le genre d’histoire que les gens auraient du mal à croire si vous l’écrivez », a confié au Sun Adrian Butchart, le co-scenariste de « Goal, naissance d’un prodige ». Ce qu’il a accompli est incroyable. Battre ce record de buts en Premier League en marquant contre le plus grand club du monde (Manchester United) a fait de lui une priorité pour nous. C’est le genre de rôles dont rêvent les acteurs ». Reste à savoir qui pourrait incarner la nouvelle star du football britannique à l’écran.

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport