Premier League: le déclin se confirme pour Arsenal

La fin de l’ère Arsène Wenger n’aura pas inversé la tendance: Arsenal ne fait plus partie prenante du Big Four anglais. Le match nul des joueurs d’Unai Emery contre Brighton dimanche (1-1), point d’orgue d’une série de quatre matchs sans victoire dans le money-time de la saison, a confirmé la nouvelle incapacité des Gunners à se qualifier pour la Ligue des champions via son championnat. Un constat sec, aux antipodes du statut d’un club qui n’avait plus quitté les quatre premières places de 1997 à 2017…
Un bilan décevant contre les prétendants anglais à la C1
Cinquième à l’heure actuelle, Arsenal n’est pratiquement plus capable de revenir sur la quatrième place de Tottenham. Placé à trois points des Spurs, le pensionnaire de l’Emirates possède une différence de buts largement défavorable (-8) et devra étriller Burnley dimanche, puis espérer une défaite conséquente de Tottenham contre Everton, pour déposséder les partenaires d’Hugo Lloris du dernier ticket pour la Ligue des champions.
Autrement dit, Arsenal est en route pour une troisième saison sans C1 via la Premier League. Après vingt années de présence dans le gratin anglais. Abonné aux quatrièmes places de Premier League, et donc aux barrages de Ligue des champions, depuis leur dernier sacre national en 2004 (six sur les quatorze dernières éditions), la troisième meilleure attaque du championnat cette saison a déjà perdu à dix reprises. Et une nouvelle fois, son bilan est catastrophique contre les cadors du championnat.
Toutes compétitions confondues, Arsenal n’a battu que Tottenham (4-2), Chelsea (2-0) ou Manchester United (2-0). Le club londonien compte surtout neuf défaites contre ces prétendants aux places Ligues des champions. Deuxième en 2016, Arsenal n’a, comme un symbole, pris aucun point contre Manchester City, et a aussi subi la foudre de Liverpool le 29 décembre dernier (5-1).
La Ligue Europa peut tout changer...
A lire >>> l'hommage émouvant d'Arsenal à ses partants
Les Gunners seraient donc à leur nouvelle place, celle d’un club sevré de titres, seulement capable de lutter pour le bas du podium, mais cantonné aux places pour la Ligue Europa depuis bientôt trois saisons. Avec 50 buts encaissés, une première depuis 1983-1984, ils n’ont plus la réussite de la grande époque. Concurrencé par le retour au top du grand rival Tottenham, Arsenal n’a désormais comme seule perspective de briller en Ligue Europa pour balayer la morosité.
Comme le FC Séville, l’Atlético ou Manchester United dans un passé récent, le salut passe dès lors par un succès final en finale de C3 le 2 mai prochain à Bakou (en direct sur RMC Sport). Demi-finalistes et battus par le vainqueur final la saison passée, les Gunners sont toujours en bonne position après leur victoire contre Valence en demi-finale aller (3-1, match retour jeudi à 21h sur RMC Sport). Après avoir éliminé le BATE Borisov, Rennes et Naples, Arsenal est en course pour un second sacre en C3 après 1970. Il passera déjà par une victoire, en cas de finale, contre l’Eintracht Francfort ou Chelsea, qu’Arsenal, comble de l’ironie, a qualifié pour la prochaine Ligue des champions avec son match nul ce week-end.
Comment expliquer cette perte de vitesse? D’aucuns avaient pointé la fin de l’effet Wenger. Homme de toujours des Gunners (1996-2018), lauréat des Premier League 1998, 2002 et 2004, l’Alsacien a laissé sa place sous la pression des fans à Emery l’été passé. Pas plus capable de ramener les Gunners vers la C1, l’arrivée du Basque prouve au moins une chose: la crise est davantage sportive que financière chez les Gunners.
... mais le mercato pourrait faire des dégâts
Neuvième club du monde dans le classement Deloitte des revenus générés par saison (439,2 M€), Arsenal jouit aussi de la troisième plus grande enceinte d’Angleterre. Si son aura financière n’a pas d’égale avec Manchester United (qui peut passer devant Arsenal le week-end prochain), ni Manchester City, Arsenal est dans les clous de Liverpool (513,7M€), Chelsea (505,7M€) ou Tottenham (428,3M€), pour qui le nouveau stade devrait néanmoins changer la donne.
A court terme, le prochain défi se nommera forcément mercato pour Arsenal. Il pourrait faire des dégâts. Assuré de voir partir librement Aaron Ramsey à la Juventus, le club londonien va aussi perdre Danny Welbeck et Petr Cech. Mesut Özil n’est plus en odeur de sainteté, tandis que l’ensemble de la défense ne séduit plus. Alexandre Lacazette serait lui surveillé par le FC Barcelone. Autant de chantiers à mener qui, malgré une puissance financière certaine, seront sans nul doute freinés par le nouveau manque d’attractivité des Gunners sur la scène anglaise et européenne.