
Premier League: on en sait plus sur les (lourdes) sanctions possibles contre Manchester City
Depuis le communiqué de la Premier League lundi, les scénarios se multiplient sur le sort réservé à Manchester City, accusé d’avoir enfreint à plus de 100 reprises les règles du fair-play financier en Angleterre. L’instance a mené une enquête pendant quatre ans sur le période 2009-2018 mettant en avant de nombreuses brèches sur des informations financières tronquées, des manquements sur les détails de la rémunération du manager Roberto Mancini, ou pour avoir enfreint les règles sur les transferts de joueurs mineurs. Le club ne s’est, par ailleurs, pas montré coopératif dans la fourniture de documents pendant l’enquête, désormais confiée à une commission indépendante.
Pas de prescription, ni de possibilité de recours au TAS
Déjà sanctionné par l’UEFA pour avoir enfreint le fair-play financier européen, City s’en est sorti en appel. Cette fois, l’heure semble plus grave car les Citizens ne pourront pas faire appel d’une éventuelle sanction devant le tribunal arbitral du sport (TAS, comme l’avait fait City sur la scène européenne). Autre point noir pour City, la prescription n’existe pas pour ce genre de faits dans le règlement de la Premier League.
"La principale différence entre la Premier League et l'UEFA est que l'UEFA a un délai de prescription, ce qui limite la disponibilité des preuves à cinq ans, explique Kieran Maguire, expert financier du football, à Sky Sports. La Premier League n'a pas cela. L'UEFA a des règles concernant l'origine des preuves et elles ne peuvent pas provenir de sources illégales. En Premier League, la source des données et des preuves n'est pas pertinente en ce qui les concerne. Je soupçonne que certaines des preuves qui seront présentées par la Premier League à la commission indépendante proviendront des Football Leaks, de Der Spiegel et du pirate informatique portugais, car elles étaient assez complètes."
La sanction pourrait ne pas intervenir cette saison
Si la commission indépendante déclare le club coupable, City pourrait alors écoper d’une déduction de points qui serait effective pour la saison au cours de laquelle la sanction tomberait. Si elle tombe par exemple avant fin juin, les Citizens pourraient être pénalisés sur l’exercice en cours. Selon Sky Sports, une décision n’est pas attendue aussi rapidement après une enquête aussi longue.
Le panel des sanctions est en fait très large pour la commission indépendante: empêcher le club de jouer des matches de championnat, déductions de points, recommander au conseil d'administration de la Premier League que les matchs de championnat soient rejoués, recommander au conseil d'administration de la Premier League que le club soit exclu du championnat, annuler ou refuser l'inscription des joueurs, condamner le club à payer des indemnités…
Les concurrents veulent une sanction forte et immédiate
Les autres clubs de Premier League sont très attentifs aux suites de l’affaire et semblent même pressés de voir les sanctions tombées. "Si ces accusations sont prouvées, il doit y avoir une sanction appropriée, et la seule appropriée est qu'ils soient relégués, lance en off au Sun un dirigeant de club. Nous parlons d'une décennie d'abus présumés et nous voulons que la Premier League fasse ce qu'il faut."