Qui est Saïd Dorbani (Pieds Carrés), l’entraîneur-youtubeur le plus suivi de France?

Saïd Dorbani (Pieds Carrés) lors de la Kings League France, au printemps 2025 - Kings League France
Lorsqu’il se balade près de chez lui, entre Rhône et Saône, Saïd Dorbani est régulièrement sollicité pour une dédicace ou un selfie. Au-delà des mots d’encouragements, certains lui confient avoir débuté le football grâce à ses contenus. D’autres expliquent s’être lancés dans le coaching en regardant ses vidéos. "Ce sont les plus beaux compliments qu’on puisse me faire", apprécie l’entraîneur-youtubeur le plus suivi de France. Avec près de trois millions d’abonnés sur ses différents réseaux, le créateur du compte Pieds Carrés inspire aujourd’hui bien au-delà de sa région, entre séances sportives, événements prestigieux et collaborations avec des personnalités du monde du streaming, de la musique ou du ballon rond. Après avoir posé les bases de sa réussite loin des projecteurs, le jeune trentenaire a su imposer son style, avec pédagogie, humour et bienveillance. Jusqu’à devenir une référence dans son genre.
Né à Lyon, dans le quartier vallonné de la Croix-Rousse, Saïd a grandi dans la commune d’Oullins, à quelques kilomètres plus au sud. Issu d’une famille algérienne, originaire de Batna, près de Sétif, il a été élevé par sa mère avec ses deux frères et ses deux sœurs. "J’ai eu une enfance heureuse, on n’a manqué de rien", résume le quatrième de la fratrie, poussé vers les études et plutôt doué en classe. Après avoir sauté une classe, il a obtenu son bac ES avec mention bien à l’âge de 17 ans, avant de décrocher une licence en économie-gestion et un master en marketing-communication. Le tout en effectuant une année en Angleterre et une autre aux Pays-Bas. De quoi devenir parfaitement bilingue.
Soutien à l’OL et virées au stade Gerland
Le foot est entré dans sa vie sans qu’il s’en rende vraiment compte, dans les pas de ses grands frères qui l’emmenaient jouer entre les tours de leur quartier. Avant internet et les réseaux, lorsque les enfants passaient la majeure partie de leur temps à se dépenser dehors. Sa mère leur achetait dès que possible des chaussures et des maillots pour qu’ils puissent dribbler, tacler et frapper du matin au soir. "Elle nous a toujours mis bien pour qu’on profite de notre passion", glisse Saïd. "On était les seuls de la famille à avoir tous les abonnements télé, dont Canal +, donc les dimanches soirs, les cousins venaient à la maison pour regarder le match. Et quand on avait de la chance, on enchaînait même sur L’Équipe du Dimanche. On a passé des supers moments."
C’était la grande époque de l’OL, qui planait sur la Ligue 1 avec Juninho, Sidney Govou ou Karim Benzema et enchaînait les épopées européennes. "Mes frères étaient plus hipsters, ils suivaient les stars de Serie A comme Pavel Nedved ou Andreï Shevchenko. Mais moi, j’aimais bien les joueurs de Lyon. Le premier maillot que j’ai eu, c’est celui de Sonny Anderson. Quand j’étais petit, je lui ressemblais un peu physiquement. Je ne pouvais pas louper un seul match. J’organisais même mon planning en fonction de ça." Habitué à venir voir des entraînements à Tola-Vologe, Saïd se rendait aussi régulièrement à Gerland, l’ancien stade des Gones: "Mon premier match, c’était contre Nantes. Je ne comprenais pas grand-chose mais je me rappelle qu’à chaque but, on me portait sur les épaules pour célébrer!"
"On me comparait à Vikash Dhorasoo"
Aujourd’hui, le fondateur de Pieds Carrés reste connecté à son club de cœur via des marques partenaires comme Adidas, avec qui il collabore régulièrement. L’OL l’a déjà invité en bord de terrain, il a aussi reçu un maillot à son nom. "Mais j’essaie de ne pas trop m’identifier à un club pour ne pas me fermer la porte avec d’autres", précise-t-il. "Même si je suis supporter de Lyon, je ne le crie pas sur tous les toits et je n’ai aucune animosité envers les autres clubs français. J’ai fait aussi plusieurs vidéos avec l’OM, le PSG, Lens ou Amiens."
Saïd a lui aussi connu, au niveau amateur, l’adrénaline des matchs importants sous les couleurs du Cascol FC, un club réputé de la région Rhône-Alpes, qui a vu passer des joueurs comme Eric Abidal ou Sabri Lamouchi. "Je jouais n°10, j’étais pas mal. Il y a eu quelques articles sur moi dans la presse locale, ma mère les a conservés précieusement. Je n’étais pas le plus fort, mais j’étais un joueur cérébral, complet, qui perdait peu de ballons et faisait souvent les bons choix. Je n’étais pas le plus impressionnant, mais j'étais très endurant et je jouais toujours titulaire. On me comparait à Vikash Dhorasoo parce qu'on se ressemblait un peu. Je rêvais d’être footballeur, mais avec du recul, j’en étais loin. Pour aller plus haut, il me manquait de la puissance et du talent. Aujourd'hui, il faut être archi complet pour être footballeur, la concurrence est trop rude!"
Une expérience d’arbitre, une ambition de journaliste
Vers l’âge de 13 ans, il a dû stopper sa petite carrière en raison d’une blessure au bras de son grand-frère qui a nécessité plusieurs mois de rééducation. Sa mère ne pouvait alors plus l’emmener au foot. Malgré sa déception, Saïd n’a pas fait d’histoire, en continuant à jouer entre potes, dans la rue ou au five. Avant la pandémie de Covid, il a repris une licence en District, puis il a tenté de revenir au futsal, mais sans grande motivation. En marge de son parcours en crampons, le jeune Lyonnais a officié comme arbitre durant une dizaine d’années. Jusqu’à un bon niveau chez les jeunes. En tant qu’assistant, il a vu éclore des talents comme Amine Gouiri, Delphine Casacarino ou Selma Bacha.
Au début de ses études, Saïd Dorbani voulait devenir journaliste. Passionné par l’actualité sportive, il se débrouillait pour récupérer de la presse spécialisée au kiosque d’à côté: "Dès que mes potes avaient 2 euros, il les mettait dans des paquets de bonbons, moi je les mettais dans des magazines." Pendant que ses grands frères jouaient à la PlayStation à la maison, ils lui demandaient de commenter leurs matchs. "En fait, c’était une carotte pour pas que j’ai la manette, mais je prenais du plaisir à le faire", s’amuse-t-il en y repensant.
Une page Facebook et une première équipe U13
Finalement, le futur créateur de contenus n’a pas intégré d’école de journalisme en raison des coûts d’inscription trop élevés. Mais il a tout de même effectué un stage au Montpellier Hérault Sport Club durant six mois, entre l’association et le service communication. Il devait ensuite être embauché par le RC Lens au pôle digital, mais c’est finalement tombé à l’eau. En 2013, Saïd a alors lancé sa page Facebook avec du contenu décalé autour du football. Le début de l’aventure Pieds Carrés. Il a d’abord débattu avec ses proches, avant d’échanger avec des inconnus et de fédérer toute une communauté. Au fil des années, il s’est installé sur d’autres réseaux, comme Twitter et Instagram, en érigeant les fondations de son succès à venir grâce à des publications originales. L’Euro 2016 en France, puis le sacre des Bleus à la Coupe du monde 2018 lui ont permis de décoller. Jusqu’à commencer à vivre de son activité en postant des articles sur un site d'infos sportives, avec une rémunération annexée sur le nombre de vues.
Il y a sept ans, il montre pour la première fois son visage sur internet en réalisant des micros-trottoirs, filmés par sa femme et montés avec les moyens du bord. Il décide alors de produire une série plus ambitieuse, qui va le faire basculer dans une autre dimension. Fasciné par les causeries d’entraîneur, la préparation et les systèmes tactiques, Saïd Dorbani se lance dans le coaching en 2019. Avec un ami, il prend en main la deuxième équipe U13 du FC Franchevillois, à quelques kilomètres de Lyon. Sans pression du résultat, avec des enfants juste là pour prendre du plaisir. Un contexte parfait pour acquérir de l’expérience et affiner sa méthode de travail.
En immersion chez les U17 de Sainte-Foy-lès-Lyon
Après la pandémie de Covid, il s’installe sur le banc des U17 de Sainte-Foy-lès-Lyon, au sud de la capitale des Gaules. Féru de documentaires sportifs, il s’inspire d’un épisode de Transversales diffusé sur RMC Sport avec Emmanuel Petit et William Gallas dans un club de Seine-Saint-Denis pour élaborer son propre format. Avec l’envie de montrer les coulisses d’une équipe de jeunes amateurs, en créant un fil rouge sur sa chaîne YouTube, alors alimentée par quelques contenus avec des joueuses pro.
Sans grands moyens, avec un pote, une caméra et un micro, il lance sa série immersive en filmant les entraînements et les matchs de Sainte-Foy, sous le regard bienveillant des parents et des dirigeants du club. "C’était vraiment très authentique et c’est ce qui a marché", estime Saïd. Au fil des épisodes, les vidéos deviennent virales et cumulent plusieurs centaines de milliers de vues. Des personnalités les partagent. Rayan Cherki vient spontanément rencontrer les joueurs lors d’un entraînement. L’engouement grandit autour de Sainte-Foy-lès-Lyon, le public se déplace au stade, les licences s’accumulent et la notoriété du club explose sur les réseaux. Saïd Dorbani devient alors un visage familier et assoit sa réputation de créateur de contenus. De quoi lui ouvrir de nombreuses portes.
Du stade Jean-Bouin à Madrid avec AmineMaTue
L’une d’elles débouche sur le stade Jean-Bouin, à Paris. Fin 2022, AmineMaTue lui propose de prendre en charge l’équipe de France des streamers lors d’un match face à l’Espagne diffusé en live sur Twitch. "Je ne suivais trop le monde des streamers donc je ne connaissais pas Amine", confie Saïd. "Il cherchait un entraîneur et ses abonnés lui ont suggéré de me prendre. Martav a fait le lien et c’est comme ça que je suis arrivé dans cet univers." Sous sa houlette, Michou, Carlito, Zack Nani et Inoxtag s’imposent 2-0 face aux Espagnols sur la pelouse habituelle du Stade Français. Dans une ambiance incandescente. Deux ans plus tard, Saïd est encore de la partie pour la revanche perdue dans l’antre de l’Atlético de Madrid (2-0).
"C’est incroyable, j’ai vraiment apprécié cette chance-là, même si c’est dur de réaliser sur le moment. Je suis super reconnaissant envers Amine de m’avoir invité sur ces projets. Ce que je recherche avant tout, c’est l’aventure humaine. A Madrid, on a connu une ambiance hostile. En arrivant avec le bus, on a essuyé quelques gestes obscènes. Quand on est sorti du couloir, j’avais peur qu’on se prenne des projectiles, mais quand on a entendu les sifflets, ça nous galvanisés. Pendant le match, on n’arrivait pas à se parler. Il y avait tellement de bruit qu’on ne pouvait pas donner une consigne à dix mètres. J’ai compris que quand les coachs professionnels donnent des consignes sur le banc, personne ne les entend en fait (sourire). C’était quand même un bon souvenir, même si le match a été entaché par un incident raciste."
"A jamais les premiers" à la Kings League
A l’été 2024, Saïd Dorbani se rend au Mexique avec AmineMaTue, Samir Nasri et Jérémy Ménez pour gérer l’équipe Foot2Rue lors de la Kings World Cup, un tournoi de foot à sept lancé par Gerard Piqué avec des règle spéciales. Au départ, il doit seulement apporter son expertise aux entraînements mais il se retrouve finalement dans le costume du coach principal lors de la compétition. Après un début de parcours spectaculaire, les Français se font éliminer par les Argentins de Muchachos dans des conditions litigieuses. "C’était une superbe expérience, même si c’était dur parce que j’ai dû gérer beaucoup de logistique, d’égo et de pression. Mais je pense que je m’en suis bien sorti, malgré les résultats et les scénarios qui n’ont pas tourné en notre faveur."
Au printemps dernier, Saïd accepte de diriger l’équipe Panam All Starz de Pfut lors de la première édition de la Kings League France, en étant l’un des entraîneurs les moins expérimentés du casting. Et il remporte le trophée au terme d’une finale délocalisée à Turin face à la team Karasu de Kameto: "Dès le départ, je voulais la gagner. Je me suis dit: ‘Je vais travailler comme un chien, je vais étudier toutes les vidéos, regarder tous les matchs. Je vais être exigeant avec les joueurs’. Et ils ont accroché. Ça a été un souvenir incroyable parce qu’on a gagné la première édition, alors qu’on n’a pas été aidés. Certains ne voulaient pas nous voir gagner, mais on l’a fait quand même. On est à jamais les premiers." De quoi renforcer sa légitimité en tant que technicien.
Proche de Selma Bacha, Rayan Cherki et SDM
Au point de s’imaginer sur le banc d’un club important dans les prochaines années? "Entraîneur professionnel, c’est bouché, long et difficile. Ce n’est pas un chemin que je veux prendre", balaye Saïd Dorbani. "Je recherche d’abord la passion, le plaisir et le bien-être. J’ai des amis qui entraînent en N2 ou N3 et ils n’ont pas de vie. Ils travaillent sept jours sur sept. Ils ont une pression monstre de juillet à juin et ils ne sont pas rémunérés à leur juste valeur. Ce n’est pas ce que je veux faire de ma vie. La chance que j’ai, c’est que je peux vivre de ma passion, en entraînant de mon côté et en faisant mes contenus."
Des contenus, comme "Cauchemar en district" ou "Qui est le joueur pro?", qui lui ont permis de rencontrer du beau monde. Selma Bacha, avec qui il a tournée plusieurs vidéos, est devenue une amie. Il est également proche de Rayan Cherki, Adil Rami, Benoît Costil, Florent Sinama-Pongolle ou Maxime Gonalons, dont le fils joue à Sainte-Foy-lès-Lyon. Après l’avoir côtoyé lors du match des streamers, il a sympathisé avec le rappeur SDM. Il est aussi connecté avec l’humoriste Malik Bentalha, dont il était fan étant plus jeune.
Invité par la famille Zidane
Saïd est régulièrement invité à des événements caritatifs. Il a notamment participé à deux tournois avec Zinedine Zidane. "Forcément, tu es super impressionné face à lui. C’est Zidane, c’est le n°1. Même à 50 ans, il est vraiment trop fort, c’est choquant." La famille de l’ancien n°10 des Bleus l’a d’ailleurs personnellement convié lors d’un des events: "Après le match, je vais dans la loge des invités et des influenceurs, mais je ne trouve pas ma femme. Je l’appelle et elle me dit qu’elle est dans la loge n°1. Je lui dis: ‘Tu t’es trompé, nous on est dans la 2’. Et elle me dit: ‘Non, non, on est dans la 1, viens’. Du coup, je la rejoins et en fait, on était dans la loge de la famille Zidane. Il n’y avait que leur famille et nous…"
Lors d’une rencontre à Angers, l’entraîneur-youtubeur a aussi pu fouler la pelouse en compagnie de Ronaldinho, "un souvenir inoubliable". Il a également assisté à la cérémonie du Ballon d’or 2023 remporté par Lionel Messi et pu échanger avec des légendes comme Cafu, Luis Figo, Roberto Carlos, Claude Makelele ou Franck Ribéry, qui est l’un de ses joueurs préférés: "J’aimerais beaucoup le recevoir dans une vidéo, peu importe le concept."
"Barcola regarde toutes mes vidéos"
Le 31 mai 2025, Saïd était à l’Allianz Arena de Munich pour assister au premier sacre du PSG en Ligue des champions. Invité par Canal +, il a pu suivre aux premières loges la victoire historique des joueurs de Luis Enrique face à l’Inter (5-0). Avec accès au vestiaire et au bord de la pelouse. "Je connais un peu Bradley Barcola, qui suivait l’équipe U17 de Sainte-Foy-lès-Lyon, avant même de devenir professionnel. Il envoyait des messages d’encouragements avant les matchs. C’est un passionné de YouTube, il regarde toutes mes vidéos, il interagit et il poste souvent des commentaires. Il devait venir commenter un match du Panam All Starz à la Kings League France mais comme Paris est allé au bout en Ligue des champions, ça n’a pas pu se faire."
Après avoir découvert il y a quelques mois le Campus de Poissy avec Marquinhos et Senny Mayulu, Saïd Dorbani pourrait prochainement tourner un format avec d'autres joueurs du PSG. En plus de ses collaborations ponctuelles avec des marques, comme Emirates, il aimerait réaliser plus d’interviews et se développer sur Twitch. Marié à une Néerlandaise depuis une dizaine d’années et père de trois garçons qui pratiquent le judo et le tennis (pas encore le foot), le créateur de contenus entend continuer le développement de la structure Pieds Carrés dans les mois à venir. A ses côtés, quatre autres personnes y travaillent à temps plein: un agent, deux monteurs vidéo et un homme à tout faire. Des prestataires viennent étoffer l’équipe lors des gros tournages. "J’aimerais faire des voyages pour montrer comment se joue le foot à l’étranger", souffle le chef d’entreprise rhodanien. "J’ai pu le faire une fois à Saint-Marin, dans le pays qui est dernier au classement Fifa. J’avais grave aimé. Quand j’aurais un peu plus de temps, j’aimerais le faire dans des coins reculés du monde, au Groenland ou dans des petits villages en Inde."
Il va revenir dans un club amateur de la région lyonnaise
En attendant, Saïd Dorbani devrait prochainement faire son grand retour dans un club amateur de la région lyonnaise, afin de relancer sa série à succès. Sans doute avec des U17 ou des U20 sur un nouveau cycle de deux ans: "J’ai envie de retrouver mon ADN et de reprendre du plaisir là où j’ai commencé. Si ça se fait, je repartirai sur une série avec toutes les coulisses. Forcément, il y aura plus de moyens au niveau des plans et du storytelling. Même si ma notoriété pose aussi d’autres problématiques vis-à-vis des joueurs, des parents ou des adversaires". Ce come-back ne l’empêchera pas de répondre présent si ses potes streamers font appel à lui dans le futur. Pour un projet foot ou autre.
Car comme beaucoup de footeux, Saïd a été emporté par la vague du padel ces dernières années. "J’ai toujours aimé les sports de raquette, le tennis de table, le squash ou le badminton. Et un padel, c’est plus facile à organiser qu’un five", explique celui qui a pu jouer avec Medhi Benatia, Clément Chantôme, Robert Pires ou Raïs M’Bolhi. Il a même remporté en septembre dernier un tournoi organisé par Domingo à Roland-Garros, en triomphant en double avec Sylvain Wiltord: "C’était un souvenir incroyable. Il y avait du public en tribunes. On a battu Adil Rami et Laure Boulleau en finale!"