
Riolo : "Labrune côté pile, côté face…"

Daniel Riolo - -
"Jean-Michel Aulas y est allé un peu fort. Qu’il dénonce l’attitude irresponsable de Labrune au sortir du match est une chose, qu’il le traite de guignol, une autre. Aulas devrait juste se poser et lire avec attention l’ITW du président de l’OM dans l’Equipe Mag de ce samedi. Qu’on partage ou non certains choix pourquoi pas. Mais force est de constater que l’analyse de Labrune des derniers mois de l’OM est pleine de bon sens. Sur Bielsa, le recrutement, le club, sa gestion, tout est clair. Encore une fois, certains aspects peuvent être contestés, la gestion du cas Bielsa par exemple, l’entrée de Doyen Sport aussi, mais le propos est clair et cohérent.
Le foot entre dans une période qui en termes éco et gestion n’est pas prête d’arrêter de nous surprendre, voire de nous écoeurer. Labrune est dans le foot moderne, c’est normal et son rôle. Sa vision du jeu est en outre remarquable et je ne peux que partager son analyse. L’ITW est donc bonne et intéressante. C’est celle d’un homme qui semble savoir où il va."
"Que Labrune se taise"
"Mais en une soirée, un OM-OL chaud, il pète un plomb en direct. Marqué par les discussions en coulisses, les querelles de présidents dans les salons parisiens, Labrune vient se ridiculiser en direct tout en laissant le beau rôle à Aulas. Tout ça pour caresser une frange imbécile de ses supporters ? C’est absurde. Que le public marseillais ait trop de pouvoirs, c’est un fait. Un fait social même. Il n’y peut rien, ok. Mais au moins qu’il se taise. Qu’il ne justifie pas la violence en déclarant que l’arbitre s’est trompé !
C’est dangereux, irresponsable, coupable. Qu’il laisse ça à des comiques comme Pascal Olmeta (cf. ses déclarations hallucinantes), aux partisans du « folklore », à ceux qui pensent qu’un match chaud en Turquie, en Grèce ou en Argentine (là ou les Ultras gèrent les stades), c’est bien."
"Labrune et le complot anti-OM"
"On l’a souvent dit, le foot rend fou. C’est banal, une phrase toute faite. Parfois elle revient et prend du sens. La passion tue la raison. Labrune a explosé parce qu’il est persuadé qu’Aulas et Le Graët fourbissent un complot anti-OM. Le Graët par le biais de Garibian, le boss des arbitres. C’est fou, mais c’est vrai. Labrune ne digère pas la saison dernière, ces histoires de pénos que l’OM n’a pas eu. Cette 4e place au lieu de mieux, si les arbitres…
Il est dans une parano terrible et en parle souvent. C’est d’ailleurs évoqué dans l’ITW de samedi. Au milieu du calme, quelques phrases ici ou là, annonciatrices du dérapage. Les supporters en colère, il comprend. Peut-être que lui même a eu envie de cogner Aulas, qui sait ?"
"La culture du foot..."
Les deux se sont donc cogner avec le verbe. Et bien sûr, ça va alimenter les polémiques, le ressentiment des supporters… qu’il faut toujours mettre dans sa poche. En difficulté chez lui, Labrune a opté pour le petit jeu de la démago. Avant lui, Aulas a tellement fait ça, en tapant sur l’arbitrage, en excusant trop souvent ses supporters, qu’il a bon dos de parler de « guignol ». On n’a quand même pas oublié les sorties de route du boss de l’OL quand même ?
Lui, les autres, les coachs, les joueurs… L’arbitre est coupable, évidemment. On ne parle pas de jeu, on parle d’arbitrage. On excuse la défaite, on la fait passer plus facilement. C’est la culture du foot. Ça existe partout. Mais est-ce une bonne excuse ?"