Thuram réagit aux affaires Matuidi et Griezmann

Lilian Thuram s'est exprimé sur les insultes racistes proférées à l'encontre de Blaise Matuidi lors d'un match de Serie A. L'ancien international français a déploré que l'arbitre n'ait pas arrêté la rencontre. Il est aussi revenu sur le blackface d'Antoine Griezmann.

Engagé de longue date dans la lutte contre le racisme et la discrimination, Lilian Thuram s'est exprimé sur la polémique qui agite le football italien depuis quelques jours en large d'un événement culturel. Le recordman de sélections en équipe de France de football (142 capes) a analysé les faits survenus le 6 janvier lorsque, pendant un match de la Juventus à Cagliari, Blaise Matuidi a été la cible de propos racistes proférés depuis les tribunes occupées par des supporters adverses.

"Pourquoi l'arbitre n'a pas arrêté le match?"

Lorsque Matuidi s'en est plaint à M. Calvarese, l'arbitre du match, et lui a demandé d'intervenir, ce dernier n'a pas réagi, provocant la colère du Français. "On n'aborde pas le sujet du racisme comme on devrait le faire. Pourquoi l'arbitre n'a pas arrêté le match? Pourquoi les joueurs de couleur blanche ne sortent pas du terrain quand Matuidi se fait insulter?", s'interroge Lilian Thuram.

L'ancien défenseur, qui dénonçait déjà ces dérives racistes lorsqu'il jouait en Serie A à Parme (1996-2001) et à la Juve (2001-2006), estime que "s'il n'y a pas de questionnement sur le sujet, ce sera la même chose dans 20 ans". "Lorsque vous ne subissez pas le racisme, vous avez tendance à croire que cela ne vous concerne pas. Pourtant, cela concerne tout le monde", ajoute-t-il.

"Le déguisement, ce n'est pas anodin"

Le champion du monde 1998 et champion d'Europe 2000 a également eu quelques mots sur le blackface d'Antoine Griezmann mi-décembre. L'attaquant français, fan de basket, s'était peint le corps en noir et coiffé d'une perruque pour ressemble à un Harlem Globetrotters, s'attirant beaucoup de critiques (voir les explications sur les origines du blackface). Le buteur de l'Atlético de Madrid s'en était rapidement excusé.

"Ce déguisement, ce n'est pas anodin. Un jeune Noir qui souhaite se déguiser en Superman ne se peint pas en blanc", déclare Lilian Thuram, qui ajoute: "Le déguisement, ça raconte aussi une histoire de domination."

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N.B avec AFP