PSG: Halilhodzic accuse le club d’emplois fictifs à l’époque de Ronaldinho

Lancé en Europe sous le maillot du PSG, Ronaldinho n’a finalement passé que deux saisons sous le maillot francilien avant de rejoindre Barcelone à l’été 2003. Tout juste nommé comme entraîneur de l’équipe première, Vahid Halilhodzic pensait pouvoir en profiter en D1. Mais le technicien a finalement appris le transfert du futur Ballon d’or 2005 quelques semaines après son arrivée à Paris. Interrogé cette semaine sur 'Ronnie', en marge de l’aventure du Maroc au Mondial 2022, 'Coach Vahid' a vidé son sac.
"En arrivant à Paris, lorsque j'ai demandé aux dirigeants si on gardait Ronaldinho, ils m'ont répondu que c'était moi qui décidais, a raconté le bouillant entraîneur auprès de So Foot. Et une semaine après, je me suis retrouvé devant le board de Canal+ qui m'expliquait qu'ils étaient obligés de le vendre. Mon rêve était de l'associer à Pauleta, mais ils m'ont dit que si on faisait ça, le club serait relégué par la DNCG."
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Halilhodzic: "Il y avait même un joueur qui n’existait pas"
Au-delà de la frustration de ne pas pouvoir associer le buteur portugais et le meneur de jeu auriverde, Vahid Halilhodzic a dénoncé le montage financier et la création d’emplois fictifs au PSG pour rémunérer Ronaldinho et ses proches.
"Je me suis fâché pendant dix jours, jusqu'à ce qu'ils me montrent le contrat de Ronaldinho, a encore balancé celui qui est ensuite passé par le Japon, le Maroc ou le FC Nantes. Il était prêté au PSG par une société qui s'appelait Sportfive pour une belle somme d'argent, et en plus du sien, le PSG payait cinq salaires. Sa sœur, son frère, etc. Dans l’effectif, il y avait même un joueur qui n’existait pas. Il s’appelait Rabiu Baïta, un joueur fictif qui servait à en payer d'autres! Quand tu arrives et que tu découvres ça, tu te demandes si tu dois rester."
Baïta a bien existé mais…
L’entraîneur franco-bosnien semble avoir gardé un mauvais souvenir de ce dénommé Rabiu Baïta, mais les supporters parisiens n’ont pas eu le plaisir de le voir jouer. Et pour cause, si le site Transfermakt fait bien état de son transfert au PSG en juillet 2002, il semble avoir été prêté dès le lendemain à Mons, club partenaire de Paris en Belgique à l’époque, avant un passage de six mois à la Gantoise par la suite.
Mais contrairement aux accusations de 'Coach Vahid', Rabiu Baïta a bien existé et compte même une cape avec le Nigeria lors des éliminatoires du Mondial 2002. Mais là où Vahid Halilhodzic semble avoir raison, c’est que le cas du jeune attaquant pour lequel le PSG a déboursé environ 2,6 millions d'euros a fait l’objet d’une enquête de la part de la justice belge.
Le PSG déjà condamné par la justice
Plutôt que sa relation financière avec le clan Ronaldinho, les enquêteurs d’outre-Quiévrain se sont intéressés au rôle plus ou moins direct de Rabiu Baïta vis-à-vis de Jay-Jay Okocha, son compatriote nigérian parti du PSG vers Bolton pendant l’été 2002. Lorsque la justice l’a interrogé, l’ancien directeur financier du PSG, Pierre Frelot avait alors estimé que "l'indemnité de Baita a été surévaluée de 2 millions pour solder les dettes du club envers Okocha".
Mais que les détracteurs du PSG se rassurent, les révélations de Vahid Halilhodzic n’en sont pas vraiment. En France aussi, le club francilien a déjà eu affaire à la justice pour ses montages financiers troubles au début des années 2000. En avril 2018, Paris avait perdu sa dernière bataille légale devant la cour de cassation et avait été condamné à verser, avec d'autres, près de 5,5 millions d'euros de dommages et intérêts à l'Urssaf pour des compléments de salaire non déclarés versés à des joueurs du club.