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PSG: "la guerre contre Mbappé, ce n’était pas une bonne idée", lance Riolo

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Daniel Riolo, journaliste-éditorialiste de RMC Sport, salue la fin de la guerre froide entre le PSG et Kylian Mbappé. Selon lui, cette décision "cynique" du club permet de sortir la tête haute des deux côtés.

Une grosse éclaircie est subitement apparue au-dessus du ciel parisien, dimanche. Après trois semaines et demi d’une situation orageuse et intenable, Kylian Mbappé est sorti du loft pour réintégrer le groupe principal du PSG à l’entraînement. L’attaquant, privé de tournée en Asie et de la première journée de Ligue 1 pour avoir signifier son choix de ne pas lever l’année optionnelle à l’issue de la saison, est désormais ouvert à une prolongation. Un réchauffement bienvenu alors qu’un avis de tornade planait si les situations restaient figées, selon Daniel Riolo, journaliste-éditorialiste de RMC Sport et membre de la l’After.

"Quand on est une institution, il faut parfois être cynique"

"La seule chose qui m’étonne, c’est que ça arrive aujourd'hui (dimanche, ndlr), a-t-il confié dans les Grandes Gueules du Sport. Je m’attendais plutôt à ce que ça arrive dans une dizaine de jours. Quand l’affaire a éclaté le 21 juillet - quand Mbappé a été écarté -, j’avais toujours dit que Mbappé serait au PSG cette année, qu’il n’y aurait pas d’offre. Derrière, il a été dit qu’il serait écarté. On ne peut pas faire prévaloir l’institution si c’est à ses dépens. Dans une guerre, il faut parfois être intelligent parce qu’on se dirigeait vers une guerre qui aurait fait des ‘morts’ des deux côtés. Au final, ni le camp Mbappé, ni le camp de l’institution n’aurait été gagnant. Il fallait sortir par le haut de cette histoire. Puisqu’il a un contrat et qu’il faut le respecter, quand on est une institution, il faut parfois être cynique et se dire: ‘de toute façon, on va être perdant, il l’a son contrat, il est prêt à rester sur le banc, on va être le club qui va s’afficher comme celui qui a mis un tel joueur sur le banc, alors que l’entraîneur Luis Enrique veut le faire jouer’."

"Après avoir vu le match (face à Lorient, 0-0, samedi), si vous êtes dirigeant, de façon cynique, vous vous dites: ‘peut-être qu’avec Dembélé à droite et Mbappé à gauche, cette équipe a une autre allure’, ajoute-t-il. On a vu une volonté et une détermination qu’on n’avait pas vues pendant un an sur le terrain. Pendant un an, on s’est largement embêté avec une équipe du PSG amorphe où rien ne se passait. Il a manqué des buts et peut-être que des joueurs comme Dembélé et Mbappé vont faire cette différence. Il faut que les deux parties jouent la diplomatie. Si on continuait avec Mbappé en tribunes au 31 août, c’était intenable. De toute façon, tu vas être coincé, autant être cynique et tu te sers du mec."

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Mais qu’a-t-il pu se passer pour justifier cette sortie de crise aussi abrupte? Les mises à l’écart de Neymar et Marco Verratti, poussés vers la sortie, peuvent-elles être un facteur explicatif? "J’aime bien cette idée, répond Daniel Riolo. Ça fait probablement plaisir à Mbappé parce qu’il avait envie de ce renouvellement l’année dernière. Mais au fond, encore en milieu de semaine, la situation était extrêmement tendue et les deux côtés étaient prêts à une guerre sans fin avec des règlements de compte dans des conférences de presse avec des choses balancées. Est-ce que le message de Luis Enrique – avec des choix très forts envers deux joueurs emblématiques (Verratti et Neymar), et Marquinhos sur le banc – est reçu de façon positive? Ça j’y crois. Le message envoyé par Luis Enrique est fort."

Le Top de l'After Foot : Mbappé réintégré au groupe du PSG : qui en sort gagnant ? Le joueur ou le club ? – 13/08
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"Depuis le début, on est dans la morale avec des promesses qui n’ont pas été tenues, poursuit-il. On est dans une relation d’affect. Le message très concret a-t-il fait infléchir dans les dernières 48 heures au point qu’on se rapproche? C’est fort possible. Quand il y a une relation extrêmement tendue, il suffit parfois d’un geste, d’une main tendue pour qu’elle devienne plus courtoise. Mais il y a encore quatre jours, il y avait limite les couteaux et les armes la main."

Cette crise a aussi affirmé Nasser Al-Khelaïfi dans un rôle de président intransigeant, ce qui n’a pas toujours été le cas depuis sa prise de fonction en 2011. "Ça fait dix ans que je le réclame, clame Riolo. Mieux veut tard que jamais. Bien sûr que je veux que l’institution soit forte mais ça ne veut pas dire d’ajouter une énième connerie à toutes celles commises ces dernières années en se brouillant et sans trouver de solution à un conflit majeur comme tu n’as jamais eu au club. Il faut parfois faire preuve d’intelligence sournoise, cynique pour régler un problème et ensuite dire clairement: ‘là c’est terminé, les passe-droits, ceux qui déplaçaient les horaires d’entrainement, ceux qui arrivaient avec 4kg en trop à chaque reprise, c’est terminé’. Je suis très content si Nasser renvoie ce message de ménage dans le vestiaire, de la réintégration de Kylian Mbappé de façon intelligente. Beaucoup de supporters du PSG peuvent être heureux, je pense que la guerre contre Mbappé, ce n’était pas une bonne idée."

Daniel Riolo se tourne désormais avec appétit vers le terrain et la promesse de la réintégration de Kylian Mbappé aux côtés d’Ousmane Dembélé au sein d’u effectif aux intentions de jeu transformées par le nouvel entraîneur Luis Enrique. "Si vous mettez Mbappé d’un côté, Dembélé de l’autre, l’équipe n’avait pas la même allure face à Lorient conclut-il. Les deux doivent s’inscrire dans les demandes de Luis Enrique où il va falloir qu’ils courent, défendent, fassent du pressing. Je ne crois pas du tout que Mbappé soit réfractaire à ça. Ce qui faisait défaut ces dernières années, c’est qu’il y en avait trop avec Messi, Neymar. Tous les immenses champions ont été des égocentriques, des égoïstes qui n’avaient pas envie de courir si les autres ne couraient pas. Quand il voyait que Messi ne faisait rien, que Neymar ne jouait que 50% des matchs comme Verratti, il n’avait pas envie de se bouger si les autres ne le faisaient pas d’autant que c’est lui qui tenait l’équipe à bout de bras et qui mettait les buts. Je crois complètement qu’il se mette au diapason sous les ordres de Luis Enrique."

NC