Mondial : France-Espagne, pourquoi ce sera chaud

Michaël Guigou - AFP
C’est devenu un classique. Un vrai. A chaque compétition internationale ou presque, l’équipe de France croise sur sa route son homologue espagnole. Le Mondial qatari n’échappe pas à la règle, avec une demi-finale qui promet encore une fois de faire des étincelles. Ce vendredi (19h), l’affiche est peut-être même encore plus alléchante que d’habitude, avec une confrontation entre les champions olympiques et d’Europe français et les champions du monde espagnols. Du lourd ! Une finale avant l’heure même, puisque celui qui sortira vainqueur de cette rencontre partira forcément favori dans la conquête du titre, ce dimanche face à la Pologne ou au Qatar.
Habitué de ces rencontres face aux Espagnols depuis sa prise de fonctions en 2001, Claude Onesta attend ce rendez-vous avec envie plutôt qu’avec peur. « Jouer l’Espagne, c’est plutôt l’annonce d’un bon moment, estime le sélectionneur des Bleus. Ces bons moments sont rares et à chaque fois, on espère en revivre d’autres. Je suis plus content de jouer l’Espagne plutôt qu’un match de classement dans un gymnase vide. » « Si certains parlent de finale avant l’heure, c’est peut-être vrai », estime de son côté Michaël Guigou.
Onesta : « Une équipe exactement à notre niveau »
L’opposition entre deux équipes au style plutôt semblable, avec deux bases défensives très costaudes, risque en tout cas d’accoucher d’un match accroché, voire très tendu, comme lors de la demi-finale du dernier Euro, remportée de justesse par les Bleus (30-27). « Ça va être un bras de fer, très costaud physiquement, prévoit Claude Onesta. Il va falloir être fort dans les têtes pour ne pas douter dans les moments de faiblesse. On a les moyens de nos espérances mais je suis aussi très lucide sur le potentiel de l’équipe d’Espagne. Je le dis vraiment parce que je le pense, c’est une équipe exactement à notre niveau, avec des joueurs aussi confirmés que les nôtres, donc je ne vois pas pourquoi on serait sereins à l’approche d’un match comme celui-là. »
Intouchables depuis le début de la phase finale, les Bleus peuvent cette fois s’attendre à un adversaire d’un tout autre calibre, invaincu depuis le début de la compétition et qui aura envie de battre l’équipe qui l’a fait tomber lors du dernier Euro, mais aussi en quart de finale des JO 2012. « Pour moi et toute notre équipe, c’est une finale, lâche Antonio Garcia Robledo, l’arrière espagnol passé par le PSG. Parce qu’on va jouer contre la meilleure génération de l’histoire du handball. Pour nous, c’est spécial. On est champions du monde mais je pense qu’il n’y aura pas de favori, ce sera du 50-50. Ce sera un très bon match de handball. » Peut-être la seule certitude de ce classique plus que jamais indécis.
Comment les Bleus ont préparé la rencontre
Ce jeudi en fin d’après-midi, l’équipe de France s’est entraînée pour la première fois depuis le début de la compétition dans la salle de Lusail (15 500 spectateurs), lieu des demies et de la finale de ce Mondial. D’habitude chambreurs et un peu dissipés lors des séances de veille de match, les Bleus affichaient cette fois des mines beaucoup plus sérieuses. Visages fermés, regards déterminés, les champions olympiques en titre avaient déjà l’esprit tourné vers leur demi-finale face aux Espagnols, qu’ils ont croisés à l’issue de la séance et avec lesquels ils ont échangé quelques mots, notamment Cédric Sorhaindo et Nikola Karabatic, qui évoluent au Barça. Le plus détendu du groupe tricolore était finalement Claude Onesta, qui a réussi à faire rire Thierry Omeyer et Mathieu Grébille.