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Atteinte de spondylarthrite ankylosante, Vimala Heriau voit le badminton comme un "remède contre la maladie"

Vimala Heriau en 2020

Vimala Heriau en 2020 - ICON Sport

A 23 ans, Vimala Heriau, joueuse de badminton, est atteinte de la spondylarthrite ankylosante, une maladie qui lui provoque des inflammations chroniques dans les articulations. Sa carrière de sportive de haut niveau a radicalement changé.

Cela faisait quatre mois. Quatre mois que Vimala Heriau ne s’était pas entrainée à l’Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) avec l’équipe de France. "Je suis fatiguée mais ça fait plaisir de voir que je peux jouer à ce niveau-là", confie-t-elle alors qu'elle vient d’enchaîner deux sets en double dame. "Je suis bien revenue physiquement. Mais au niveau du cardio c’est dur. Il y a encore trois mois, je pouvais juste marcher et faire du yoga. Et là je suis explosive sur le terrain", lâche Vimala grand sourire. Une petite victoire pour la joueuse.

Car il y a deux ans, elle a enchaîné les semaines de questionnements, de douleurs. Avant qu’on lui détecte une spondylarthrite ankylosante, maladie qui provoque des inflammations chroniques dans les articulations . "J’avais des lésions au niveau des adducteurs, on a essayé de les guérir. Mais en reprenant tranquillement l’entrainement, après un mois, on a refait une imagerie et j’avais trois nouvelles lésions, alors que j’avais fait très peu de sport", raconte la joueuse.

Incompréhension pour la badiste de 22 ans à l’époque: "Au final, on a refait une imagerie. Ça c’était aggravé. Après plein de prises de sang, on a découvert cette maladie." Il a fallu encaisser cette annonce. "On m’a vite rassurée en me disant qu’il y avait un traitement qui me permettrait de vivre normalement", précise Vimala Heriau. La spondylarthrite ankylosante lui provoque d’importantes douleurs, principalement au niveau de la colonne vertébrale et du bassin. "Je dois faire des injections de mon médicament toutes les deux semaines. Et ça pendant toute ma vie maintenant", raconte la joueuse.

"J’avais des douleurs dans tout mon corps, je ne pouvais plus bouger"

Alors que Vimala allait mieux, il y a justement quatre mois, en pleine préparation pour les championnats du monde, elle a poussé son corps à ses limites. Et les douleurs sont réapparues. Une rechute. "Une crise s’est déclenchée. J’avais des douleurs dans tout mon corps, je pouvais plus bouger. Il a fallu trouver un nouveau traitement pour revenir et refaire du sport", relate la badiste.

Une reprise en douceur. Avec du yoga notamment. Et des séances de kiné, avec Laurence Promé, qui suit la joueuse depuis six ans. "C’est dur de voir une athlète qui performe se retrouver du jour au lendemain avec une maladie invalidante." Alors, il a fallu adapter les séances explique la kiné de l’INSEP: "On est sur une reprise du sport de haut niveau mais il faut rester à l'écoute car des poussées peuvent arriver, sans prévenir. Et rester vigilants par rapport aux coups de fatigue et les douleurs qui pourraient s’installer plus rapidement que chez un athlète qui n’est pas atteint de cette maladie chronique."

"Maintenant je fais du sport pour me faire plaisir et plus pour autant performer"

C’est une nouvelle vie pour Vimala Heriau: "Il faudra que je sois toujours active, ma maladie me raidi. Il faudra que je fasse du sport au quotidien, avoir un corps mobile. Cette maladie est un malheur parce qu’elle m’empêche de faire des choses. Mais, elle a un paradoxe, c’est qu’il faut bouger, faire du sport. Quand tu bouges tu as de moins en moins mal. Le sport est finalement un remède."

Le sport devient vital pour la joueuse. Sa carrière de sportive de haut niveau, la joueuse de badminton la voit différemment aujourd’hui: "J’ai vachement changé maintenant je fais du sport pour me faire plaisir et plus pour autant préformer." 

Léna Marjak