Jeux d’hiver en Arabie saoudite: "C’est dramatique pour notre sport", peste Johan Clarey

L’annonce a provoqué un véritable tollé. Le Conseil olympique d'Asie (OCA) a annoncé ce mardi que l'Arabie saoudite organisera les jeux asiatiques d'hiver de 2029 à Neom, une mégapole futuriste en construction dans le désert montagneux du nord-ouest du riche état pétrolier du Golfe. Très vite, de très nombreuses voix se sont élevées pour condamner cette décision.
"C’est super étonnant. Je ne comprends pas, Je ne connaissais pas cette compétition, a de son côté indiqué Johan Clarey, contacté par RMC Sport. Sur les Jeux asiatiques, peu de skieurs sont concernés, je pense que tout le monde va s’en foutre un peu malheureusement. Il y a peu de couverture médiatique. Mais c’est sûr qu’à l’avenir il faut qu’on se mobilise pour avoir des compétitions internationales dans des pays de ski, avec des infrastructures adaptées et ce qu’il faut pour faire du ski de compétition dans les meilleures conditions écologiques possibles."
"C’est encore un gros coup de pétrodollars, de corruption et de mauvaises intentions"
Alors que l’attribution des derniers Jeux olympiques d’hiver à la Chine avait déjà fait beaucoup parler sur le plan climatique, Johan Clarey regrette que l’image de son sport soit de nouveau écornée: "C’est dramatique pour notre sport. Ça a déjà été compliqué avec la Chine, là on atteint un niveau… Je crois que l’Arabie saoudite n’a jamais été un pays auquel on pensait pour aller faire du ski, je ne vois pas quel message ils veulent envoyer. C’est encore un gros coup de pétrodollars, de corruption et de mauvaises intentions et ça c’est dommage."
"C‘est un très mauvais signal envoyé, a poursuivi le skieur français, médaillé d’argent en descente aux JO de Pékin en février dernier. Je pense que le ski peut être pratiqué de manière beaucoup plus responsable. Je pense que chaque skieur sera déçu et ne comprend pas ce genre de décision. Je me demande à quoi cela va ressembler, ça va être dramatique. La neige artificielle c’est nécessaire même en Europe, chez nous, à 3000 mètres d’altitude donc ça à la limite c’est un faux débat. Mais produire de la neige à faible altitude, dans un pays aussi chaud que l’Arabie saoudite, même si c’est dans les montagnes, ça me paraît quand même très surprenant de faire ça sans utiliser des produits très polluants… ça risque d’être très compliqué."