JO 2021: le skate et le surf, déjà des déceptions ?

Les pratiquants présents à Tokyo insistent eux-même sur la différence entre leur pratique du skateboard et ce qui fonde l’esprit de l’olympisme. Incorporé pour la première fois de son histoire au programme des Jeux de Tokyo par le CIO, désireux d’ajouter à son calendrier une discipline spectaculaire, la plus à même de rajeunir son audience, le skateboard est confronté aux premières critiques émises par les profanes, en attente de compétiteurs affamés. Mais le spectacle télévisuel proposé n’a pas franchement convaincu le plus grand nombre.
"Je n’ai pas été convaincu parce que je pense que je n’étais pas la cible du skateboard, confie Stephen Brun sur RMC. Je pense que le CIO a décidé de mettre ça pour rajeunir le public et permettre à des jeunes passionnés de skate de se mettre devant la télé et regarder sa discipline. J’ai voulu m’y intéresser, me rendre compte de mes propres yeux, et je me suis ennuyé sur cette épreuve, d’attendre que les mecs fassent des figures et en passent une sur cinq. Le côté décontracté, les écouteurs sur les oreilles… Je n’ai pas accroché."
Dans l’épreuve de skateboard aux JO de Tokyo, écouter de la musique pendant la compétition est autorisé, notamment pour se concentrer. Une tradition pour ce sport peu en phase avec la philosophie des Jeux olympiques et de ces compétitions où la performance ultime est recherchée. L’épreuve de street, où les concurrents s’élancent pour réaliser des "runs" puis des "tricks", a couronné de très jeunes athlètes et donné lieu à des scènes très étranges, avec une nonchalance poussée à l’extrême, parfois loin des attentes placées dans un athlète visant l’olympe.
Douillet: "Les athlètes vont avoir faim des Jeux olympiques"
Lors de la première épreuve féminine de skateboard de l’histoire des Jeux olympiques, la performance d’Alana Smith a interpellé bon nombre de suiveurs et de téléspectateurs. La jeune femme, pourtant très attendue car considérée comme une prodige de son sport, a réalisé une prestation proche du néant, exécutant la même figure sans véritable prise de risque, mais avec un très large sourire qui ne l’aura presque jamais quitté, même après sa chute. Déroutant. La note récoltée, un score ridicule en cumulé, fut à la hauteur de la performance réalisée, décevante.
"Je suis fan parce qu’on a besoin de disciplines nouvelles, elles ont besoin de s’habituer aux Jeux olympiques, de se rendre compte de ce que sont les Jeux olympiques, veut croire le double médaillé d'or David Douillet sur RMC. Tout ça va monter en spectacle, en qualité technique, je suis sûr de mon fait. Et les athlètes, au fil du temps, vont comprendre, vouloir et avoir faim des Jeux olympiques. Tout ça va se mettre en place." Extrêmement technique, s’adressant à des spécialistes, ayant lui aussi existé le plus souvent à la marge, le surf a de son côté souffert des conditions difficiles et d’un spot qui a totalement desservi la compétition.
"Je n’ai pas trouvé ça très télégénique, constate Stephen Brun. Les surfeurs attendent la meilleure vague pour faire le meilleur tube, mais je trouve que le spot n’a pas été bien choisi, ça manque de vagues. Je pense que nos surfeurs français ont été pénalisés par ce manque de vagues. J’ai toujours un problème avec ces sports de notation, de juges. Je ne suis pas spécialiste, donc je ne vois pas énormément de différences entre les mecs qui prennent une vague et un autre. Je ne suis pas convaincu. Pour l’instant, le skateboard et le surf, je trouve ça décevant."