JO 2022: c'est quoi ces bandes sur le visage des athlètes?

Elles sont devenues banales sur les cuisses, le dos ou les épaules endoloris des sportifs. Les bandes adhésives apparaissent désormais sur le visage des athlètes lors des Jeux olympiques d’hiver de Pékin 2022. Plusieurs fondeurs ou biathlètes en portent sur les pommettes, le front ou les joues sur le site de Zhangjiakou, balayé par le froid et le vent glacial. Le thermomètre penche régulièrement vers les moins 20 degrés. De quoi geler les rêves de podium olympique en quelques secondes.
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"On les met en général quand il fait vraiment froid ou quand il y a du vent, confie Hugo Lapalus engagé sur le skiathlon (il a abandonné dimanche) sur France Télévisions. Ça permet de nous protéger et c'est vraiment très efficace. On les place sur les zones sensibles comme le front, le nez ou les pommettes. Cela nous permet de rester un peu plus au chaud et de ne pas trop subir le froid."
Atelier couture pour Anaïs Chevalier-Bouchet
Ce ne sont pas les seules parties du corps mises à rudes épreuves depuis le début de ces Jeux. Pourtant habitués au grand froid tout au long de la saison, les athlètes rencontrent des conditions particulièrement extrêmes. "La grosse difficulté, c’est sur les extrémités, confiait Quentin Fillon-Maillet avant le début des épreuves. Par ce froid, avec la vitesse en skis, on peut vite se geler les doigts. Les conditions sont les mêmes pour tout le monde donc il faut juste être plus fort dans la tête que les autres."
Il l’a été ce mardi puisque l’actuel leader de la Coupe du monde de biathlon a décroché l’or sur l’individuel, trois jours après l’argent du relais mixte. Une médaille partagée avec Anaïs Chevalier-Bouchet, également argentée en individuel femmes, lundi. La Française s’est, elle, mise à la couture pour dompter les éléments, en plus d'être emmitouflée sous un long tour de cou (certains privilégient la cagoule intégrale) et le bonnet indispensable.

"Je me suis cousue des surgants, nous confiait-elle avant les JO. J’ai découpé une paire de moufles que j’ai recousue sur des gants. Au tir, j’aime bien avoir la sensation de la détente sur le doigt. Donc, je ne peux pas tirer avec des gants très épais. Je n’aime pas ça, je ne me sens pas à l’aise avec ça." Elle a visiblement trouvé l’ajustement parfait.
Les skieurs de fond, eux, ont fait appel à des experts de l’armée pour se préparer au froid. "C’est dangereux pour les bronches, explique Maurice Manificat. Ça fait de la cryothérapie naturelle! On est un sport d’endurance, on a une ventilation importante. Je suis vraiment fragile à ce niveau-là et ça peut être dangereux pour moi." Dimanche, il a pris la 23e place du skiathlon dans un froid polaire. Celui-ci se rapproche parfois dangereusement de la limite autorisée pour disputer les épreuves (-23 degrés). Au-delà, le CIO estime que la santé des athlètes est mise en danger. Même avec des straps sur le visage et des gants rafistolés.