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JO 2022: en pleurs, une sportive belge décrit "l'enfer" du protocole sanitaire

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Ses pleurs ont fait réagir les réseaux sociaux et les instances sportives: la Belge Kim Meylemans, placée à l'isolement après un test positif au Covid-19 à son arrivée à Pékin, estime avoir vécu "l'enfer" en raison du protocole sanitaire très strict des JO 2022.

Elle s'était filmée en larmes, et sa vidéo a été visionnée plus de 30.000 fois. Au coeur d'un imbroglio, Kim Meylemans a témoigné de "l'enfer" vécu à son arrivée à Pékin pour les Jeux olympiques d'hiver 2022 (4-20 février). En cause: le protocole sanitaire drastique mis en place, qui lui a fait craindre de ne pas pouvoir prendre part à l'épreuve féminine de skeleton.

La Belge a malgré tout fini par intégrer dans la nuit de mercredi à jeudi le village olympique de Yanqing, l'un des trois sites de compétition. "À 23h25 hier soir, on a frappé à ma porte, on m'a escortée jusqu'au Village olympique, je suis encore à l'isolement, mais au moins je suis au Village olympique et je suis en position de mieux m'entraîner", a-t-elle déclaré jeudi.

Positive après douze tests négatifs

La veille, elle avait fait part de son désarroi sur son compte Instagram en expliquant qu'elle était forcée d'observer une quarantaine de sept jours dans un hôtel, "sans aucun contact extérieur, sans avoir la certitude de pouvoir aller au village olympique". "C'est très dur pour moi, je ne suis pas sûre que je puisse gérer les 14 jours des JO en étant à l'isolement", expliquait-elle alors.

Meylemans, qui avait contracté le Covid-19 début janvier, a expliqué dans un autre message avoir réalisé douze tests PCR, tous négatifs, avant son départ pour la Chine. Mais elle a été déclarée positive à son arrivée à Pékin et placée à l'isolement pendant trois jours. Malgré trois tests négatifs consécutifs, elle est restée à l'isolement, ce qui l'a incitée à publier sa vidéo.

"Le CIO néglige les droits des sportifs"

Le protocole sanitaire des JO 2022 prévoit qu'en cas de test positif à l'arrivée, un sportif sera transporté dans un hôtel pour isolement et pourra le quitter après deux tests PCR négatifs, séparés d'au moins 24 heures. Rob Koehler, directeur de Global Athlete, une association qui défend les droits des sportifs, s'est alors ému de son sort: "Elle n'aurait jamais dû vivre ça, ". Le comité olympique belge a lui aussi regretté le traitement de sa représentante, dont la compétition débute le 11 février.

"Nous comprenons que les mesures Covid soient nécessaires pour préserver la sécurité et la santé des participants aux Jeux olympiques, mais nous pensons que dans cette approche, l'athlète doit rester central", a indiqué l'instance belge.

Sans commenter ce cas précis, le président du Comité international olympique Thomas Bach a reconnu dans la soirée "la situation extrêmement difficile mentalement" des sportifs arrivés en Chine après avoir franchi qualifications et péripéties logistiques, mais qui restent sous la menace d'une contamination susceptible de "détruire, ou au moins compromettre (leur) rêve olympique".

JA avec AFP