JO 2022: le drôle de site du Big Air, au milieu d'une ancienne usine

Et soudain, au milieu des anciennes tours de refroidissement, un tremplin géant. Les anneaux olympiques, des tribunes montées sur des échafaudages, des enceintes qui crachent de la techno. Et des skieurs qui s’envolent, puis retombent sur la piste.
La piste de Big Air des JO 2022 n’est pas installée en altitude mais bien à l’ouest de Pékin, au cœur d’une ancienne zone industrielle, fondée en 1919. Et plus précisément d’une ancienne aciérie, énorme, qui fut, un temps, le premier site de production du pays. Sur l’une des tours grisâtres semblable à des réacteurs, de 70 mètres d’envergure, on peut lire "Beijing 2022". Sur la route en arrivant, d’anciens conduits couleurs briques semblent un peu abandonnés. De l’autre côté, des hauts fourneaux nous ramènent cinquante ans en arrière, une industrialisation d’un autre temps. Le complexe, qui a accueilli des dizaines de milliers d’ouvriers, a fermé ses portes en 2010, après avoir fortement freiné son activité lors des JO 2008.

Ledeux "préférerait être dans la montagne" mais salue "un boulot de dingue"
Le Comité international olympique a choisi d’installer le Big Air à cet endroit stratégiquement, dans une dynamique de réutilisation : "Les tours de refroidissement sont métamorphosées en sites olympiques, les hauts fourneaux en centres d'entraînement, et une tour de stockage du minerai de fer est même devenue le siège du comité d'organisation des Jeux Olympiques de Beijing 2022", peut-on lire sur le site du CIO.
Pourquoi pas, même si certains athlètes, ne se sentent pas forcément… au ski. "Je ne vous cache pas que je préférerais être dans la montagne, avoue la française Tess Ledeux. C’est mon élément et c’est un peu plus naturel. Après, c’est une expérience d’être en centre-ville de Pékin, mais ce n’est pas ce que je préfère pour être honnête. On a vue sur des usines et sur Pékin."
Le concept de mettre des installations de Big Air en ville n’est toutefois pas une nouveauté. "Il nous arrive de plus en plus, depuis quatre, de faire des Coupe du monde en ville, dans beaucoup de villes dans le monde, souligne l’entraîneur de Big Air des Bleus, Grégory Guenet. Donc une de plus, ça ne me choque pas plus que ça. Je trouve ça pas si mal. C’est atypique certes, mais pourquoi pas vivre un truc atypique pendant les Jeux."
D’autant que, de l’avis de tous, la piste en elle-même est exceptionnelle. "Le tremplin est comme ça", sourit le skieur français Antoine Adelisse en levant les deux pouces. "Je suis émerveillé par la structure, ajoute Grégory Guenet. Le premier jour j’en étais même ému d’arriver ici. Elle est belle, elle a de la gueule, elle est énorme, ils ne se sont pas foutus de la gueule des athlètes." Autre point esthétique: le tremplin s’illumine la nuit ! Sur les skis, Tess Ledeux adore aussi: "C’est vraiment le top à skier pour nous, c’est vraiment agréable […] Je ne peux pas dire que la structure n’est pas belle et que ce n’est pas impressionnant car c’est vraiment dingue. Ils ont fait un boulot de dingue. Je n’ai jamais vu ça de toute ma vie, j’étais un peu comme dans un rêve, je ne pensais pas qu’on pouvait construire une structure comme ça !" Un bel outil où se battre pour l’or olympique.