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JO 2030: budget, Val-d’Isère, sports additionnels... les dossiers prioritaires d’Edgar Grospiron

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Officiellement nommé à la tête du comité d'organisation des Jeux olympiques d'hiver 2030 dans les Alpes françaises, Edgar Grospiron va rapidement devoir se pencher sur plusieurs dossiers chauds. Explications.

Il reste à peine cinq ans, voire quatre si on prend en compte les dates des premiers test event qui auront lieu sur les futurs sites de compétitions. Il y a donc presque urgence pour le désormais comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques des Alpes françaises 2030, officiellement présidé par Edgar Grospiron depuis ce mercredi.

L’ancien champion olympique de ski de bosses d’Albertville (1992) va devoir traiter rapidement des dossiers prioritaires pour l’avenir du projet Alpes 2030. Revenu dans le dossier il y a quelques semaines à la demande du Premier ministre, Michel Barnier est inquiet.

"Le souci que j'ai est celui du temps qui passe et qui est très court, beaucoup plus court que dans des Jeux normaux. On a moins de cinq ans parce que les épreuves tests qui auront lieu en plein air un an avant, indoor dans les mois qui précèdent, donc on a un temps contraint", a estimé l'ancien chef du gouvernement. "Ça va contraindre sans doute de faire des rétro plannings extrêmement rigoureux. Objectif, tenant compte d'aléas possibles, il faudra une loi olympique pour faciliter certaines démarches et on va devoir peut-être faire des adaptations en fonction de ce rétro-planning. Avant la fin de l'été, tous les choix devront être faits, tous."

Statuer sur la carte des sites avec la contrainte budgétaire

Le premier dossier et pas le moins épineux sur le futur bureau lyonnais d’Edgar Grospiron sera la carte de sites. Il faut la valider une fois pour toutes. Même si du travail a été effectué sur ce sujet ces derniers mois par le comité de candidature, les deux régions en tête qui voulaient "avoir le même nombre de médailles au nord et au sud", selon Renaud Muselier, président de la région Sud, certains cas posent problème.

En premier lieu Val-d’Isère. Un temps présente, sur l’actuel plan des sites la station savoyarde ne possède plus de disciplines officiellement. Ce qui a créé une vaste polémique il y a quelques mois. Dans la version actuelle transmise aux médias lors du lancement officiel à Lyon ce mardi 18 février, Val-d’Isère apparait. Il se murmure que les épreuves techniques de ski alpin pourraient y rebasculer à terme. Un interlocuteur du dossier concède qu’il serait "improbable de faire sans Val-d’Isère, une station qui accueille régulièrement la Coupe du monde".

C’est clair pour Fabrice Pannekoucke, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes: "J’ai eu au téléphone Jean-Claude Killy ce matin (ndlr: mardi) à qui j’ai confirmé mon intérêt pour que Val d’Isère soit sur la liste des épreuves". Conséquence: toute réorganisation des futurs sites olympiques aura une conséquence budgétaire. Il faudra aussi que cela rentre dans les clous. "On entre dans ce moment des investissements. J’aime beaucoup l’image du tamis, il faut qu’on passe la totalité de ces investissements attendus au tamis pour voir ce que l’on garde avec cet objectif de sobriété mais aussi de ne jamais perdre de vue l’héritage", ajoute Fabrice Pannekoucke.

Réflexions sur les sports additionnels

Dans cette réflexion budgétaire sera certainement aussi un élément du choix des sports additionnels. Récemment le CIO a défini les critères d’admission pour qu’une discipline intègre le programme olympique. Le Comité d’organisation des Jeux olympiques en propose trois au CIO en amont de l’édition. Pour rappel, il y a déjà sept sports qui figurent au programme: le biathlon, le bobsleigh, le curling, le hockey sur glace, la luge, le patinage et le ski.

Pour les disciplines nouvelles, le CIO rappelle qu’il faut "donner la priorité à la réduction du coût, engager les meilleurs athlètes et les sports qui accordent la priorité à la santé et la sécurité des athlètes, l’attrait mondial pour les fans du monde entier et l’intérêt du pays hôte, donner la priorité à l’égalité des sexes, maintenir l’intégrité et l’équité, soutenir la durabilité environnementale".

Le cri du cœur : Edgar Grospiron, patron des JO Alpes Françaises 2030, invité du SMS - 19/02
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Certains sports ont déjà fait part des leurs envies comme le cyclo-cross ou le cross-country. Des discussions ont déjà eu lieu avec les représentants de ces disciplines car il y aurait le souhait d’avoir une épreuve "pas forcément sur neige lors des Jeux des Alpes françaises, mais qui représenterait la montagne dans son ensemble", souffle-t-on à RMC Sport. Mais il faudra sur ce point négocier avec le CIO car ce n’est pas autorisé dans les statuts.

"On peut imaginer, et c'est un souhait de la Fédération de cyclisme, que le cyclo-cross soit un sport de démonstration, a confié l'ancien Premier ministre, Michel Barnier, à L'Equipe. L'idée que Tom Pidcock, par exemple, soit médaillé d'été et d'hiver serait belle. J'ai été très frappé du succès populaire du cyclo-cross. Les Jeux doivent être populaires. Il y a aussi le freeride et l'escalade sur glace."

D’après les informations de RMC Sport, le hockey 3x3, le ski-alpinisme (introduit aux JO 2026 de Milan-Cortina), ou encore l’escalade sur glace font aussi partie des disciplines ciblées. Ce dernier sport, encore méconnu, vient d’accueillir une étape de la Coupe du monde à Champagny-en-Vanoise (Savoie). Le COJOP devra statuer d’ici au 20 mars, date de la prochaine échéance devant le Comité internationale olympique.

Anthony Rech et Nicolas Pelletier