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JO de Paris 2024: "Ça va être un moment extraordinaire", Anne Hidalgo confiante à un an de la cérémonie d'ouverture

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Invitée de BFMTV et RMC ce mardi, Anne Hidalgo a fait le point sur plusieurs dossiers à un an du début des Jeux olympiques de Paris, qui auront accéléré plusieurs projets au sein de la capitale.

La sécurité est l'un des enjeux des Jeux olympiques. Combien de personnes seront sur les quais pour la cérémonie d'ouverture ?

Plusieurs centaines de milliers de personnes. On va être très nombreux. Ce débat autour du chiffre est peu intéressant. Il faut que l'on puisse mettre le plus grand nombre de personnes sur les quais. La nouveauté est que plusieurs centaines de milliers de personnes vont pouvoir assister gratuitement à la cérémonie d'ouverture, ce qui n'est jamais arrivé. Sur les ponts, sur les quais hauts, on va pouvoir assister à un spectacle extraordinaire. Il faut qu'il y ait un confort et une sécurité pour toutes les personnes qui pourront accéder à la zone. Lorsqu'on a fait nuit blanche le 5 juin dernier, on avait 3 millions de personnes qui étaient sur le secteur des quais de Seine. Cela s'est très bien passé, sans aucun incident. On n'a pas encore le chiffre sur la fréquentation pour le 14 juillet, mais c'était plusieurs millions de personnes.

Concernant la sécurité, les compagnies privées peinent à recruter.

Il y a un travail très sérieux qui est fait et auquel je participe aux côtés de Gérald Darmanin et du préfet de police. C'est sous leur autorité. Ils ont aussi mis en mouvement tous les recrutements nécessaires vis-à-vis de la sécurité privé. On sera prêt. Pour les Jeux, pour que la fête soit belle et pas gâchée, il faut se prémunir contre ceux qui voudraient venir gâcher la fête. Il y en aura évidemment. Aujourd'hui, j'ai vraiment confiance dans la nature du travail qui est engagé. Au-delà de cette question de sécurité, les Jeux sont aussi un moment très fédérateur, très enthousiasmant. Pour une ville comme la mienne qui va accueillir les Jeux, bien sûr que c'est beaucoup de travail. C'est des années de travail mais ça va être un moment extraordinaire.

Ces JO seront-ils populaires ?

Oui. D'abord, des Jeux écologiques. Grâce aux JO, j'aurais pu faire en cinq ans ce que normalement j'aurais pu mettre 15-20 ans à faire. Par exemple, nettoyer la Seine pour qu'elle soit baignable. En 2025, il y aura trois bassins. On nagera dans la Seine, ce qui n'est pas rien. Ce n'est pas un gadget. Quand on regarde l'adaptation des villes au changement climatique, ça fait très longtemps que je me suis engagée, parfois pas toujours très accompagnée. Les Parisiens oui, mais on nous a souvent raillé sur le fait qu'on faisait souvent baisser la pollution, réduire la place de la voiture et qu'on était en train de nettoyer la Seine. Tout ça fait partie d'un projet pensé en lien avec le changement climatique. Les Jeux auront accéléré cela.

Faudra-t-il renoncer à la voiture pendant les JO en raison des aménagements réalisés pour l'occasion ?

Si on peut utiliser ses jambes 365 jours par an, c'est mieux pour ceux qui peuvent le faire. Si on peut utiliser les transports en commun, c'est beaucoup mieux parce que c'est moins polluant. J'espère qu'ils retrouveront le niveau qui doit être celui d'un service public. Ce n'est pas encore le cas aujourd'hui. C'est l'affaire de la région. Par ailleurs, faire du vélo aussi. Il y a des gens qui ne peuvent pas faire autrement que de prendre la voiture. Je pense aux personnes à mobilité réduite, les urgences, les personnes âgées, les personnes qu'on doit transporter. Les commerçants aussi, évidemment. L'activité économique et l'activité tout court ne va pas s'arrêter. Pour tous les autres, ce sera plus raisonnable, pendant les Jeux, comme avant et après, parce qu'il y a un certain nombre d'aménagements qui vont rester. Quand je dis que les Jeux vont accélérer la transition écologique de Paris, c'est aussi en termes de mobilité. Je pense qu'on peut être fiers aujourd'hui. Notre ville est regardée comme une ville historique, patrimoniale, capable de s'adapter. Beaucoup de mes collègues maires étrangers me disent: 'si tu as pu le faire à Paris, on peut le faire ailleurs'.

Organiser des JO, est-ce que ça rapporte de l'argent ?

Non, ça ne rapporte pas d'argent. La marque 'Paris 2024', le fonctionnement, le financement des Jeux, notamment la partie que préside Tony Estanguet, est auto-financée par le sponsoring, la billetterie, des financements privés. La partie publique, ce sont des investissements. La ville de Paris, sur huit ans environ, aura investi plus de 300 millions d'euros en lien avec les Jeux mais sur des investissements pérennes, par exemple une grande salle de sports Porte de la Chapelle. C'est de l'héritage, c'est très important de le dire. C'est une question qu'on a posé avec Valérie Pécresse. La taxe de séjour, qui est une recette, ne représente rien. C'est ridicule comme montant. Vous prenez par exemple un hôtel cinq étoiles, ça existe des nuits à 28.000 euros. Ça rapporte 4 euros à la ville. Vous avez des pays et des villes, par exemple à Berlin c'est 5% du prix de la chambre d'hôtel, à Amsterdam, c'est 7%, à New-York jusqu'à 15%.

Nous demandons que l'investissement que nous faisons, le fait que le secteur touristique, le secteur des hôtels et des restaurants vont très bien s'en sortir pendant cette période des Jeux parce qu'il va y avoir de la fréquentation. Il faut qu'il y ait un retour pour les collectivités, la ville, la région, qui ont investi massivement. Ça ne doit pas être porté essentiellement et intégralement par les Parisiens. Il y a peut-être un point sur lequel nous ne sommes pas prêts, c'est la place des personnes sans domicile fixe. J'ai proposé au Président de la République la semaine dernière que dans l'année qui vient, nous puissions travailler ensemble pour créer un héritage de solidarité, que nous mettions en place des systèmes plus pérennes sur l'hébergement d'urgence des personnes à la rue. Il faut trouver des solutions. On ne va pas les trouver dans l'urgence. Il faut vraiment que notre pays prenne le sujet à bras-le-corps. J'y suis prête et j'espère que le Gouvernement suivra.

Propos recueillis par BFMTV-RMC