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JO de Paris 2024: pourquoi l’alcool sera autorisé dans les loges VIP, et pas dans le reste des tribunes

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Les organisateurs des Jeux olympiques de Paris 2024 ont décidé de ne pas autoriser l’alcool sur l’ensemble des sites de compétition. Un espace sera toutefois exempté: les loges VIP. Explications.

Des JO 2024 sans alcool. Ou presque. Comme révélé ce lundi, le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) a décidé de ne pas autoriser les boissons alcoolisées sur l'ensemble des sites de compétition. Une décision prise pour se conformer à la loi Evin de 1991 (relative à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme)… mais contournable à quelques exceptions.

Dans un peu plus d’un an, aucune goutte d'alcool ne sera vendue dans les tribunes des différents sites de compétition. Ce qui n’empêchera pas quelques "chanceux" de pouvoir trinquer dans les loges. Comme le prévoit la loi Evin, les espaces VIP ne sont pas concernés par cette réglementation et, comme c’est le cas toute l’année dans les différents stades de football - où la vente d’alcool est également interdite à l’intérieur des enceintes - le champagne et la bière pourront couler à flot dans les loges.

Une licence de restaurant qui change tout

Cette exception est perçue comme hypocrite voire injuste par beaucoup. Elle s'explique par le simple fait que ces espaces VIP ne sont pas soumis aux réglementations de la loi Evin. Dans ces cas-là, c’est une loi sur la restauration qui entre en compte: les autorités peuvent en effet donner par exemple une "licence de restaurant" aux clubs de football.

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Cette licence permet la distribution d'alcool tant qu’elle est accompagnée de nourriture. "Quand les boissons alcoolisées accompagnent les repas, le restaurateur doit être titulaire d'une licence de restaurant (pour tous les alcools) ou d'une petite licence restaurant (pour seulement les vins, cidres et bières)", détaille le ministère de l’Intérieur sur son site officiel.

"La différence d’encadrement de la vente d’alcool dans le stade et dans les espaces d’hospitalité n’est pas le fait de Paris 2024, se défend de son côté l'organisation des JO. C’est l’application stricte de la loi française qui autorise les prestations de restauration incluant le service d’alcool dans les espaces d’hospitalités régis par la loi sur la restauration. Il ne revient pas à Paris 2024 de commenter cette différence de régime mais au législateur en dernier ressort de définir le cadre pertinent pour les organisateurs d’événements."

En 2019, Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, s’était exprimée sur cette différence de traitement entre les loges VIP et le reste des tribunes. La ministre avait tranché dans le vif. "Si une question doit se poser, c'est plutôt celle-là, celle de supprimer l'alcool dans les loges VIP", avait clamé Agnès Buzyn en réponse à une proposition de loi qui suggérait notamment "d'assouplir de manière encadrée" la loi Evin en étendant l'octroi d'autorisations temporaires de vente d'alcool aux sociétés sportives. Quatre ans plus tard, ce passe-droit existe toujours. Et il devrait créer un certain sentiment d’injustice à l’été 2024.

F.Ga