Triathlon: comment les Français ont écrasé les championnats d’Europe

Ce week-end tricolore a été conclu par le titre sur le relais mixte composé de Léo Bergère, Emma Lombardi, Dorian Coninx et Cassandre Beaugrand, ce dimanche, lors des championnats d'Europe de triathlon. Pas une surprise, tant les Français étaient archi-favoris, médaillés de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo, multiple champions du monde et d’Europe.
"On a des athlètes parmi les meilleurs mondiaux, donc on fait partie des équipes avec le niveau le plus dense, explique le directeur technique national Benjamin Maze. C’est aussi parce que dès le plus jeune âge, on oriente ces sportifs sur des registres de vitesse, et sur cette capacité à sortir sur l’avant de la course dès la partie natation. Il y a une certaine alchimie qui s’est créée. L’envie est venue avec les médailles qu’on a déjà décrochées et les jeunes qui arrivent en équipe de France ont aussi envie de faire partie de cette équipe."
Une très grosse densité
Un relais composé d’individualités fortes, à commencer par Léo Bergère. A 26 ans, le Français, deuxième du circuit mondial, vit sa meilleure saison et a signé sa première grande victoire individuelle sur ces championnats d’Europe. Il est monté sur la plus haute marche d’un podium 100% bleu-blanc-rouge, complété par Pierre Le Corre et Dorian Coninx. La densité est énorme: Léo Bergère succède à Coninx, champion d’Europe en titre, et Le Corre, titré en 2018.
"Léo et Dorian c’est vraiment des potes, c’est incroyable! On se connaît depuis longtemps. Maintenant, on a tous eu notre titre européen, donc pas de jaloux, souriait après la course Pierre Le Corre. C’est super de la partager avec les gars." Un résultat acquis grâce à un travail d’équipe, que soulignait Léo Bergère samedi: "Tout s’est déroulé comme on le souhaitait… C’est une vraie célébration collective après avoir travaillé tous les trois ensemble."
"Très satisfait par la course mais surtout par la stratégie, mise en place depuis le début de l’Olympiade, qui est de se projeter sur l’avant de la course dès le début, appuyait Benjamin Maze. C’est de bon augure pour la suite." Les Français ont effectivement mis sous pression rapidement leurs plus féroces concurrents comme le Belge Jelle Geens, appuyant fort sur les pédales lors du vélo pour creuser les écarts. Le tout en sachant que Vincent Luis, cadre de l’équipe depuis des années, avait fait l’impasse…
Un gros niveau aussi chez les femmes
Chez les femmes aussi, le niveau est élevé. Emma Lombardi, 20 ans, a remporté sa première médaille pour sa première année chez les seniors. Une troisième place prometteuse, alors qu’elle est déjà championne du monde U23. Cassandre Beaugrand, favorite, a été victime d’un jour sans mais signe quand même un top 5.
Les résultats sont donc très bons et valident, en partie au moins, une préparation effectuée en altitude, à Font-Romeu, dans les Pyrénées. "L’idée était vraiment de tester la préparation pour les Jeux de Paris 2024. C’est vraiment la compétition qu’on a dans le viseur pour pouvoir capitaliser le plus d’expérience, détaille Benjamin Maze. Pour les sports d’endurance, aller se préparer en altitude c’est un lieu commun, très important. On a voulu être ça au centre de la préparation pour 2024. Avoir un accompagnement, scientifique, calibrer les choses. Donc c’était important dès 2022 de se mettre dans ces configurations-là, tester des choses." Vu les premiers résultats, ça promet.