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Agbegnenou, une championne dans la tourmente

Clarisse Agbegnenou

Clarisse Agbegnenou - -

Grande favorite pour le titre européen qu’elle dispute ce vendredi à Budapest, Clarisse Agbegnenou a défrayé la chronique il y a une quinzaine de jours. Une double actualité dont se serait bien passée l’actuelle numéro 2 mondiale des -63 kg.

Ce vendredi, tous les projecteurs seront braqués sur elle. Elle, c’est Clarisse Agbegnenou, 20 ans, grande favorite pour le titre européen des -63 kg. L’an passé, la judoka avait dû se contenter du bronze continental. Mais depuis janvier, changement de dimension. La sociétaire du Judo Club Escales d'Argenteuil s’est offert un succès de prestige au Tournoi de Paris puis en Allemagne. Deux victoires qui l’ont brièvement fait goûter à la première place mondiale, avant que sa rivale Gévrise Emane ne retrouve son rang. Temporairement, puisque cette dernière glisse lentement vers la retraite, dégageant progressivement l’horizon de sa cadette, redevenue n°2 mondiale.

Mais si Agbegnenou sera scrutée ce vendredi plus que d’ordinaire, ce n’est pas uniquement pour des raisons sportives. Le 12 avril, son nom défraye la chronique. Pour une histoire de garçon, une bagarre éclate entre l’intéressée et Anne Fatou M’Bairo, troisième des derniers championnats de France en +78kg, dans la chambre de l’Insep de cette dernière. Clarisse est flanquée de Priscilla Gneto (médaillée de bronze olympique en -52kg) et Fanny Postive (-70kg). La chamaillerie vire donc au de comptes.

Goudjil : « Elle a été sonnée »

Victime de nausées, M’Bairo porte plainte devant un commissariat. De son côté, la Fédération française a saisi la commission de discipline, qui devrait statuer la semaine prochaine, laissant la jeune judokate participer aux actuels Championnats d’Europe.

« Le directeur de l’internat aurait dû les convoquer directement, regrette Ahcène Goudjil, le coach d’Agbegnenou. On n’a pas à se battre, quelle que soit la raison. Mais de là à en faire tant d’articles dans la presse… C’est une histoire privée, entre la jeune fille en question et Clarisse ». Si aucune sanction n’a encore été prononcée, la native de Rennes a été suspendue d’entraînement à l’Insep, l’obligeant à s’entraîner seule à l’Inef, le centre d’entraînement des jeunes espoirs du judo français. « Elle a été sonnée, c’est certain », admet Goudjil.

Blanchie en cas de sacre ?

« Dans la nuit de samedi à dimanche (quand les faits ont été rendus publics, ndlr), elle a très peu dormi. On la sollicitait tout le temps, j’ai dû couper son téléphone pour qu’elle essaye de se concentrer. Il faut se souvenir qu’elle n’a que 20 ans… ». Mais l’entraîneur a confiance en la force de Clarisse : « Elle a su évacuer pour se concentrer sur son entraînement, ne pas se laisser déstabiliser, rester sur du positif ».

Après les « Europe », Agbegnenou se prépare à « prendre cher » (selon ses propres termes) devant la commission de discipline. Dans ce contexte, l’enjeu de cette compétition revêt un caractère autrement plus important. En cas de sacre, la commission pourrait en effet être tentée voire contrainte de ne pas exclure pour plusieurs mois une judokate potentiellement médaillable aux prochains Mondiaux qui auront lieu en août prochain au Brésil...

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