Judo, Riner Cup: les champions du monde ont gagné chez Teddy Riner

Audrey Tcheuméo - Icon
Il n’y a pas beaucoup de tournois qui, pour leur première édition, peuvent se targuer d’avoir trois champions du monde vainqueurs et un Japonais pour compléter le tableau. La deuxième journée de la Riner Cup, celle pour les juniors-senior s’ouvre avec un joli palmarès. "Il y avait du niveau, de bons combattants, rien à dire", affirme Audrey Tcheuméo, victorieuse du jour en plus de 77 kilos puis de la super finale face à Juliette Diollot.
Sur la photo des gagnants de ces super finales entre gagnants de catégories, "Tchoumi" a posé avec la Néerlandaise Joanne Van Lieshout (-65kg), championne du monde en titre des moins de 63 kilos, et le Cubain Andy Granda (+86kg), champion du monde 2022 des plus de 100 kilos. Le troisième larron est l’étudiant de l’université de Tenri, le Japonais Reiji Obata (-76kg) avec son joli uchi-mata. Tous les quatre ont empoché la coquette somme de 4500 euros, deux trophées et un bouquet de fleurs. Tcheuméo n’était plus sortie en compétition depuis le tournoi de Paris début février (3e).
"Je ne voulais pas perdre chez Teddy"
A trois semaines de son entrée en lice aux championnats d’Europe au Monténégro, elle a vu des avantages à s’engager sur ce drôle de tournoi: "Je devais participer au tournoi de Croatie avant les Europe mais ça ne s’est pas fait. Être ici ça me fait plaisir. J’ai pu essayer des choses, c’est un bon exercice puisque c’est aussi un rappel de stress. C’est pareil qu’à l’Euro. Je ne voulais pas perdre devant Teddy. J’étais obligée de gagner." La judoka coachée par Nacer Dahli a sorti Océane Zatchi Bi aux pénalités en demi-finale puis la colossale Grace Esther Mienandi-Lahou, récente championne de France junior et déjà médaillée sur le circuit international senior, en finale des plus de 77 kilos. Un poil plus active, la championne du monde 2011 des moins de 78 kilos a battu sa cadette avant de l’emporter face à Diollot grâce à un retournement puissant et une immobilisation bien ficelée.
Van Lieshout aussi était venue s’offrir un galop d’essai avant Podgorica. Sous les yeux de Luka Mkheudze, Joan-Benjamin Gaba, Maxime-Gaël Ngayap-Hambou, Sarah-Léonie Cysique et Romane Dicko, la Néerlandaise au visage adolescent a battu Astride Gneto dans sa super finale: "C’était une belle journée, un beau tournoi une belle atmosphère, je suis contente d’être venue a-t-elle confié. C’était un très bon niveau. J’ai pu essayer les choses sur lesquelles je travaille depuis plusieurs mois. C’est une préparation parfaite pour l’Euro."
C’est un peu incongru de retrouver une judoka de son pedigree dans une compétition d’un bon niveau national. C’est Riner qui l’a appâtée: "Teddy m’a envoyé un message sur Instagram. Je me suis dit ‘whaouh j’ai un message de Teddy’. C’est impossible de refuser. Quand j’ai lu le message je me suis dit que je devais venir."
Le Cubain Andy Granda, l’un des grands adversaires du Français chez les lourds, prépare ses championnats panaméricains au Chili. Riner l’a invité et le petit chèque devrait faire du bien à l’athlète de La Havane. Son ko-soto sur Cédric Ollivar dans la finale des plus de 86 kilos restera dans les mémoires. Une après-midi où le Guadeloupéen a reçu un gâteau d’anniversaire presque aussi grand que lui, un cadre avec un judogi original et une photo de l’Arc de Triomphe éclairé par son visage lors de la fête des champions en septembre. Un "joyeux anniversaire" repris par le public et un clapping avant qu’il ne s’envole dès demain pour l’université de Tenri dans le Kansai.
Dans cet après-midi sans fausse note, le dernier champion du monde invité par le Guadeloupéen, l’Espagnol Fran Garrigos, également médaillé olympique, n’a pas eu sa coupe dorée. Il a été stoppé par le local Roland Antonin Elion Gambou en quart de finale et n’a pu remonter que jusqu’à la place de meilleur troisième. Le vrai juge de paix sera au Monténégro à partir du 23 avril.