Judo: avec la Riner Cup, Teddy Riner a lancé son tournoi avec des débuts prometteurs

Djibril Cissé en DJ pendant un échauffement d’une compétition de judo. Jigoro Kano, le fondateur de l’art martial, se serait probablement étouffé avec son judogi. L’idée est venue de Teddy Riner lorsqu’il a rencontré l’ancien joueur de l’AJ Auxerre sur une chaîne de télé récemment. Une originalité à l’image du Guadeloupéen, légère, pour changer de l’ambiance habituelle des tournois de judo. "Merci à tous ceux qui ont travaillé sur cet événement, matin, midi et … nuit", a-t-il lancé après être entré dans le dojo qui porte son nom à Asnières-sur-Seine (92) au son de la Marseillaise.
Ce samedi, les cadets et les cadettes s’écharpent pour remporter des trottinettes en plus des habituels trophées. Comme Martin Fourcade ou Renaud Lavillenie, Riner a décidé de créer un événement dans son sport. Cette première édition de la Riner Cup a bien rempli les tribunes et les tableaux avec autour de 600 engagés. "Il y a de la fierté", pose le Guadeloupéen. "Je suis hyper content de voir les sourires. Ce qui m’excite grave c’est quand je vais leur remettre leurs cadeaux sur le podium. Quand je vais tirer les cadeaux pour le public. Le public mérite car ils sont tout le temps là pour nous soutenir."
En une poignée de secondes Grace-Divine Kitutele du JC Villiers-le-Bel a plié la finale des moins de 63 kilos. Une belle consolation après une septième place aux championnats de France: "Ça fait plaisir de gagner la première édition. C’était bien je suis surtout contente d’avoir gagné le cadeau. Ca m’a un peu rappelé les France , sauf que là je gagne ça fait plaisir." Même sentiment pour Gianni Fiston vainqueur des moins de 60 kilos: "Gagner ça fait chaud au cœur sachant que c’est Teddy qui organise, vu que c’est les première édition c’est encore mieux. Sur le podium, j’ai proposé à Teddy de faire une photo avec mes frères et notamment mon grand frère qui est sur la chaise de coach."
Du très beau monde
La trottinette au vainqueur, la tablette au deuxième et un chèque de 150 euros aux troisièmes. Des sourires chez les vainqueurs belle coupe dorée en main, de la colère aussi chez les perdants qui ratent l’occasion de se montrer dans ce tournoi d’un bon niveau national. Riner a avoué avoir été surpris par le bon niveau affiché. Assis au bord de l’escalier dans son survêtement floqué Cuba, Andy Granda regarde les cadets se bagarrer sans être dérangé. Personne ne reconnait ce personnage du judo mondial. Le Cubain, champion du monde 2022 en plus de 100 kilos, a été invité par Teddy Riner pour la compétition senior prévue dimanche. Il remercie le Français de l’avoir sollicité. Une petite sortie pour dérouiller la machine avant les prochains championnats panaméricains au Chili. Dimanche, il chassera le chèque de 1.500 euros promis au vainqueur des plus de 86 kilos et celui de 3.000 euros destiné à celui qui vaincra le gagnant d’une autre catégorie.
Riner a également convaincu Francisco Garrigos, médaillé olympique, champion d’Europe et du monde des moins de 60 kilos de faire le voyage depuis l’Espagne. "C’est cool", abonde Riner. "Ça veut dire que c’est une événement qui plait. Je remercie toutes les personnes qui ont contribué. La famille du sport a répondu présent, ça veut dire que l’impact des Jeux a servi à quelque chose et que le public y croit." Ses coéquipiers en équipe de France, Maxime-Gaël Ngayap-Hambou et Madeleine Malonga sont également au rendez-vous. Avec leur leader, ils esquissent quelques pas de danse au son de la musique de DJ Cissé.
"C’est génial", s’enthousiasme la moins de 78 kilos. "Il y a beaucoup de monde, ça fait plaisir. C’était important pour moi de soutenir l’événement pour cette première édition. C’était normal de soutenir Teddy et de rendre la pareil à ceux qui nous ont soutenus pendant les JO. Il fallait venir pour encourager les jeunes." Le moins de 90 kilos, licencié à Asnières, expliquait plus tôt dans la semaine qu’il avait été plus jeune il n’aurait manqué de s’inscrire à ce tournoi pour aucun prétexte.
Riner en superstar
Teddy Riner a pu mesurer que sa côte de popularité reste intacte. Les autographes et les selfies s’enchainent, même lorsqu’il se trouve dans le cocon du salon VIP avec ses proches. Dans la moiteur de la salle asniéroise le crâne du champion transpire à petites gouttes mais il ne se réserve pas. Dans trois semaines, il sera de retour ici même pour dispenser ses conseils techniques au cours d’un camp d’entraînement. Là aussi, il invitera des champions français et étrangers.
La deuxième édition est déjà dans un coin de sa tête. Elle devrait se dérouler en octobre de cette année et concernera les minimes et les cadets. Il envisage aussi de changer de lieu et d’aller un peu partout dans l’Hexagone, voire en Outre-Mer dans un futur plus lointain. La prochaine étape devrait être l’inscription de la Riner Cup au calendrier de la fédération française. La marque Riner continue de se diversifier. Elle semble avoir encore de beaux jours devant elle. Avant ça, la deuxième journée dimanche puis un départ au Japon pour un stage dans l’université de Tenri. Après la vie d’entrepreneur, la vie de judoka reprend.