Australie, Texas, objectifs... Quelle année 2025 pour Léon Marchand?

Son année 2025 est désormais balisée. Après les fêtes et quelques jours de vacances à La Réunion, Léon Marchand va prendre la direction de l'Australie "pour deux ou trois mois".
Un changement de cap "pour respirer et voir autre chose" a-t-il expliqué, en concertation avec son entraîneur Bob Bowman. "Il m'a dit que c'était bien de voir une autre façon de s'entraîner, détaille le quadruple champion olympique de Paris. C'est le bon moment, j'ai quatre ans pour préparer Los Angeles donc j'ai le temps. Je vais pouvoir surfer et profiter de l'Australie. Ça va me changer un peu."
Une année de transition
Le Toulousain sera basé à Brisbane et s'entraînera au St Peter's Western Swimming Club. Il rejoint le groupe d'entraînement dirigé par Dean Boxall qui a notamment sous son aile la star de la natation australienne Ariarne Titmus, quadruple médaillée d'or olympique (200m et 400m à Tokyo, 400m et relais 4x200m à Paris). Un groupe qui compte dix des 44 nageurs australiens sélectionnés pour les Jeux 2024 de Paris.
"C'est le bon moment pour lui d'essayer quelque chose de différent, a assuré Bob Bowman invité du podcast du site américain spécialisé Swimswam. On en a beaucoup discuté, c'est un environnement complètement différent. Ils aiment la natation en Australie, Dean est un entraîneur incroyable et il va lui apprendre des choses, je vais apprendre des choses. Ce sera une stimulation différente de celle qu'il aura à Austin. Il est avec moi depuis trois ans et les trois prochaines années seront un peu les mêmes. Donc je n'ai aucun problème à ce qu'il mixe un peu les expériences. Son séjour en Australie est une façon parfaite d'entrer dans cette période de transition après les JO et j'espère que l'on retrouvera une personne fraîche physiquement, mentalement, émotionnellement pour repartir"
L'idée de partir à l'autre bout de la planète a germée pendant la Coupe du monde en petit bassin en Asie. Léon Marchand a échangé avec Thomas Ceccon le champion olympique italien du 100m dos qui a déjà pris la direction de l'Australie après les Jeux.
Après son expérience "Down Under", le Toulousain rentrera aux États-Unis pour rejoindre Bob Bowman qui a déménagé à Austin au Texas. "Il faut qu'il prenne le temps de se recentrer mentalement", expliquait l'ancien mentor de Michael Phelps à Budapest. "Quand il rentrera on fera des choses différentes, on essayera comme toujours de rendre les séries à l'entraînement intéressantes. Mais la réalité, c'est qu'il sait dans quoi il ira quand il reviendra et il en aura besoin pour passer à autre chose." Et de citer l'exemple de son autre nageuse star, l'américaine Regan Smith quintuple médaillée olympique à Paris qui "fait un peu la même chose puisqu'elle va naviguer entre Tempe où elle a ses amis et Austin. Je veux qu'ils aient cette période de transition qui les aidera sur le long terme et qui les aide aussi sur le court terme."
Retour à Austin
Bob Bowman lançait en plaisantant à notre micro qu'à Austin, "le Texan moyen ne pense pas à la natation, il est concentré sur le football" et retrouvera donc un certain anonymat. "Ce sera plus facile pour Léon, oui. Il aura beaucoup moins d'attention sur lui tous les jours..."
Un retour vers le mois de mars avec dans le viseur les championnats du monde en grand bassin qui se dérouleront à Singapour du 27 juillet au 3 aout. Mais sur quelles épreuves? "A Singapour, qui sait...", lâchait, mystérieux, le coach à Budapest. On va peut-être essayer des choses. Déjà on va voir comment ça ira quand il va revenir. Vous savez pour lui cette année ce sera une sorte de réinitialisation, de s'habituer à une nouvelle dynamique, il déménage à Austin. Donc c'est plus une année d'adaptation et on verra ce qu'il fera à la fin." Il ajoute dans un sourire quand on lui demande le programme à Los Angeles : "Je ne sais pas. C'est secret ! Il ne fera pas de dos (rire)..."
Quelles distances et quelles nages?
A La Réunion, Léon Marchand glissait simplement qu'il comptait "essayer de changer de nage, de disciplines. Je vais faire un peu plus de crawl peut-être". "Il peut élargir sa palette, complète le DTN Julien Issoulié. On l'a vu nager vite lors des finales universitaires NCAA sur un 100 yards nage libre (25 yards = 22m86). Lui qui dit qu'il n'est pas un sprinteur il a quand même la deuxième performance de tous les temps aux finales NCAA, ce n'est pas anodin. Il a aussi gagné le 500 yards (avec le record NCAA) donc sa palette est très, très large."
En grand bassin cela pourrait certainement se concrétiser donc sur le 100m nage libre dans un éventuel relais, mais surtout en individuel le 200m, voire le 400m nage libre. Avec une préférence affichée depuis quelques temps déjà pour le 200m. A Austin, Léon Marchand s'entraînera notamment avec le nouveau recordman du monde du 200m nage libre en petit bassin, Luke Hobson. Entre le quatre-nages, le papillon, la brasse et donc le crawl, Marchand aura de nouveau des choix de riche à effectuer.
Léon Marchand devra avant cela décrocher son billet pour ces championnats du monde. Car même avec ses exploits parisiens, il n'est pas automatiquement qualifié. La fédération française de natation a fixé exactement les mêmes critères de sélection que pour les JO. La même grille de minimas et un passage obligatoire par les championnats de France qui se dérouleront à Montpellier du 14 au 19 juin. Il devrait donc faire son retour dans un bassin français pour ces sélections, à moins que les règles ne s'assouplissent et que des aménagements pour les nageurs évoluant aux États Unis ne soient mises en place.