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F. Manaudou : « Avec Laure, c’était un rêve »

Florent Manaudou

Florent Manaudou - -

Vice-champion de France du 50m NL, Florent Manaudou était l’invité du Moscato Show mardi sur RMC. Le plaisir d’accompagner sa sœur aux JO de Londres a été fortement atténué par l’échec de Fred Bousquet, son beau-frère.

Florent, comment avez-vous gérer votre qualification olympique et l’élimination de votre beau-frère, Fred Bousquet ?

C’était un peu compliqué de voir que Fred n’était pas qualifié pour les Jeux. C’est difficile de me dire que je vais aux JO. Je n’ai pas pu exploser, montrer ma joie, parce que j’étais déçu pour Fred. Dans la compétition, c’est un adversaire comme tous les autres. Dans la vie de tous les jours, on est très proches. On s’écrit des messages.

Dans le même temps, c’est un rêve qui se réalise avec votre sœur…

Avec Laure, c’est un rêve qu’on a fait ensemble il y a 8 ans, quand elle a fait ses premiers JO à Athènes. J’avais 13 ans. C’était une idée un peu floue parce qu’à cet âge, on ne sait pas si on va continuer à nager ou faire des études. En 2004, j’étais au plus bas dans ma jeune carrière. Ça faisait déjà 10 ans que je nageais. C’est à ce moment que mon frère(Nicolas, ndlr) m’a repris, m’a conseillé pendant 6 ans.

Sa présence à vos côtés à Londres peut-elle vous motiver encore plus ?

Déjà, je pense que le but de tout sportif est de remporter un titre ou une médaille. Etre avec ma sœur, ça va encore plus me motiver. Et sachant que ça risque de ne pas se reproduire en 2016 parce que ma sœur sera un peu plus vieille.

Comment vivez-vous sa grande médiatisation ?

J’ai toujours vécu avec. Depuis que j’ai 13 ans, quand je me balade avec ma sœur, on la reconnait. Déjà à l’époque, ce n’était pas quelque chose qui me gênait. C’était marrant.

« Je me suis fait contrôler trois fois avant les championnats de France »

Allez-vous lui dire de faire attention après ces deux contrôles antidopage manqués ? Au troisième, elle serait suspendue pour les JO…

Ce serait le monde à l’envers que je donne des conseils à ma sœur. C’est vrai que c’est assez contraignant comme système. Mais tous les sportifs le fond et ça permet d’avoir un sport propre. C’est dur. On peut être contrôlé tous les jours. Il faut leur dire chaque jour une heure pendant laquelle ils peuvent nous trouver. La semaine avant les championnats de France, je me suis fait contrôler trois fois. Ils étaient à l’heure, à 6h pile !

Avez-vous trouvé au Cercle des Nageurs de Marseille un cadre plus professionnel ?

C’est la chose qui me manquait. A Marseille, il y a trois kinés, un préparateur mental. J’ai été pris en charge. J’ai eu un appart. Je ne suis pas encore payé par le Cercle. Mais j’ai un contrat avec l’armée de Terre depuis trois ans. J’ai un engagement de cinq ans. Après, j’ai des sponsors. Mais ça ne tombe pas tous les mois.

Avez-vous recours au préparateur mental ?

Oui. Quand je suis arrivé à Marseille, des collègues de mon âge m’ont dit d’aller le voir. Je n’en ressentais pas le besoin. Mais j’ai eu un manque quand j’ai décidé de mettre sur des courses où il y a beaucoup de concurrence comme le 50m. Je suis allé le voir. J’ai fait quelques séances. Ça m’a convaincu que je pouvais faire quelque chose. C’est difficile quand on est jeune, qu’on monte, qu’il y a des vieux, donc certains sont médaillés olympiques. On travaille sur le ressenti, sur tout ce qui se passe dans la tête. On visualise.