"Ma sœur a 37 médailles": l'ultime défi de Florent Manaudou, lancé à la poursuite de son aînée Laure

Florent Manaudou a décroché trois médailles aux championnats d'Europe de natation en petit bassin. En argent sur le 50m nage libre, le champion olympique de la distance (JO de Londres, en 2012) a décroché le bronze avec le relais 4x50m nage libre mixte et l'argent à nouveau dimanche avec le 4x50m 4 nages mixte. Ce qui porte à 34 le nombre de médailles internationales figurant au palmarès du frère cadet de Laure Manaudou. Selon son propre décompte.
"J'ai commencé à regarder il y a deux ou trois jours et j'ai vu que ma sœur en avait trente-sept, raconte le champion olympique de 2012. Pour la rattraper, il faut que j'aille à Doha (ndlr, championnats du monde en grand bassin en février 2024), ou que je continue... Je ne sais pas, il faudra peut-être aller jusqu'aux championnats du monde en petit bassin (ndlr, décembre 2024). Je ne sais pas franchement. J'aimerais bien arrêter avec un bilan identique à celui de ma sœur. Il me faudrait encore deux titres et une autre médaille."
Paris 2024 dans le viseur
De quoi lui donner des idées pour les Jeux à Paris? "Oui, mais aux Jeux, sachant que je nage deux épreuves, ça va être compliqué, sourit le Marseillais. Ou alors il faut gagner le 4x100m nage libre, le 4x100m 4 nages et le 50m nage libre. Mais si je fais ça, 'je peux mourir tranquille', pour paraphraser quelqu'un."
Florent Manaudou était arrivé sans préparation sur ces championnats d'Europe de natation et quitte Bucarest avec le plein de confiance pour le début de sa saison olympique: "Ça fait du bien. Je n'ai pas eu beaucoup de médailles depuis mon retour, ça fait plaisir de faire partie de la fête, d'être sur la photo des médaillés avec les copains. Même si je n'ai pas eu de Marseillaise, il y en a d'autres qui s'en sont chargés donc c'est cool."
Le capitaine Manaudou a été séduit par cette jeune équipe qui a décroché 23 médailles en Roumanie, avec 11 nageurs médaillés sur 19. Avec des nageurs qui ont connu des grandes premières, à l'image de Mewen Tomac vainqueur pour la première fois à l'international sur 50m et 100m dos.
Direction l'Australie, "pour bosser dur"
"C'est super important. Ce sont des nageurs comme eux, à qui on ne pensait pas forcément il y a trois ou quatre ans et qui explose à six mois des Jeux, ce qui est super bon signe. Pour l'énergie générale de l'équipe, c'est super. Ce sont des jeunes, ils sont hargneux et l'équipe vit beaucoup mieux ensemble qu'il y a quelques années. Tout le monde parle avec tout le monde dans les moments d'équipes et je trouve ça très agréable. Il n'y a pas de clans comme on en a eu il y a une dizaine d'années. Antibes, Marseille, Nice etc... On était beaucoup entre nous et c'était aussi de notre faute. Mais là tout le monde est avec tout le monde et l'énergie est incroyable."
Le triple médaillé olympique consécutif sur 50m nage libre se tourne désormais vers le début de sa préparation pour ce qui pourrait être l'ultime défi de sa carrière à Paris. Avec un départ le cinq janvier, pour six semaines en Australie. "J'y vais pour travailler dur, pour, je l'espère en tout cas, être nul au départ, ce qui voudra dire que je travaille bien. Et revenir en France avec une base d'entraînement très solide. J'ai envie de bosser dur, j'ai envie d'être fatigué. Et surtout je vais avoir mes week-end où je ne vais rien faire. Je vais être avec Dorian (Gandin, ancien nageur et ami qui entraîne en Australie), et j'ai d'autres amis Australiens donc je vais un peu en profiter. Mais je n'aurai pas forcément de tentations."
Florent Manaudou posera ses valises à Brisbane, au soleil: "Je vais pouvoir travailler mes départs ce que l'on peut moins faire, même sur la Côte d’Azur, en janvier quand il fait cinq degrés. Je pars faire un gros bloc de travail pour essayer de nager plutôt vite au Giant Open après quatre semaines d'acclimatation en France." Il pourrait aussi partager quelques séances avec des nageurs locaux dont le champion du monde du 50m Cameron McEvoy. "J'y vais pour bosser dur!"