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Mondiaux de natation (petit bassin): Gastaldello poursuit sa moisson, Kirpichnikova au pied du podium

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Béryl Gastaldello, déjà double médaillée d'argent aux Mondiaux de natation en petit bassin de Budapest, a ajouté le bronze à sa collection, vendredi en terminant troisième du 100 m quatre nages.

Béryl Gastaldello a décroché la médaille de bronze du 100m 4n aux championnats du monde en petit bassin en améliorant son record de France en 56s67c. C'est la troisième médaille en trois courses pour la néo-Montpelliéraine après l'argent sur 50m papillon et 100m nl. Et le troisième record de France en trois courses également. "Je savais que j'allai monter sur le podium ce soir, lâche-t-elle dans un grand sourire. Parce que je suis une combattante et j'aime quand il y a du défi, du chalenge. J'ai juste une petite déception sur le virage entre le dos et la brasse qui ne s'est pas bien passé du tout. Mais je n'ai rien lâché en brasse. Ce n'est pas comme à Abu Dhabi ou Melbourne sur le 100 4n (où elle avait décroché à chaque fois la médaille d'argent de la distance), il y a du sacré monde donc je suis satisfaite, je préfère être derrière des filles comme ça."

Pour la troisième fois en trois courses, elle est devancée par le phénomène de ces mondiaux en petit bassin, l'Américaine Gretchen Walsh une nouvelle fois stratosphérique. La nageuse de 21 ans a battu deux records du monde dans la même soirée sur 100m 4n (55s11c contre 55s71c, son propre record établi hier en demi-finales) quelques minutes après avoir explosé pour la deuxième fois dans la journée celui du 100m papillon (52s87 en demi-finale alors qu'elle avait déjà été la première à passer sous les 54s en séries en 53s24c). "Faire 55s11 juste après un 100m papillon à moins de 53s, c'est une extraterrestre, jugeait Gastaldello. Et je suis vraiment contente pour elle. On ne peut pas tous être comme ça, je suis déjà à un énorme niveau et je prends ce qu'l y a à prendre. Je vais m'entraîner pour aller la battre."

"J'ai beaucoup été dans la souffrance"

Gretchen Walsh qui se disait "au septième ciel" en descendant du podium aux côtés de Gastaldello. "Il y a un peu de surprise dans les chronos pour moi, assurait quand même l'étudiante de l'université de Virginie qui découvre les compétitions en bassin de 25m. Je ne maîtrise pas encore ça, c'est dur pour moi de savoir où je vais aller parce que j'ai beaucoup d'expérience en grand bassin et en bassin de 25 yards (22m86) et je sais où j'en suis pendant la course. Mais je suis clairement choquée et surprise de ce que j'ai fait ce soir. Je suis au septième ciel surtout sur le 100m 4n je ne m'attendais pas du tout à un tel chrono."

Béryl Gastaldello, elle, pouvait se sentir "en vacances" avec le sentiment du devoir accompli après sa semaine hongroise avec trois médailles en trois courses et trois records de France. "J'ai vécu beaucoup d'années difficiles et je commence à avoir de la paix et de la stabilité. Ça arrive à 29 ans et je prends. C'est ce qui me permet d'être plus sereine, on ne va pas revenir sur ça mais j'ai beaucoup été dans la souffrance. J'aborde les choses différemment et je n'ai pas du tout l'impression d'avoir 29 ans. C'est sur la carte d'identité mais que ce soit dans la tête ou dans le corps, j'espère que ça se voit (rire), je ne me sens pas du tout 29 ans j'ai plus l'impression d'avoir 20 ou 22 ans. C'est vraiment le mental qui compte donc si j'ai l'impression d'être plus jeune, je le suis." 

La médaillée d'argent des Jeux de Paris sur le 1500m n'est pas passée loin de monter elle aussi sur le podium. Mais Anastasiia Kirpichnikova a connu le même sort que son coéquipier Damien Joly un peu plus tôt dans la semaine. Troisième de la série rapide du 1500m, derrière l'Allemande Isabel Gose et l'Italienne Simona Quadarella, la Française termine quatrième au classement car l'Américaine Jilian Cox avait nagé plus rapidement lors des séries matinales (15mn41s29c), cette épreuve se déroulant uniquement sur une seule course sèche, sans finale. "C'est dommage, soufflait l'élève de Philippe Lucas qui tenait à relativiser après à peine un mois et demi d'entraînement. Ce n'était pas une compétition importante pour moi et mi-octobre j'ai nagé presque une minute plus lentement aux championnats de France. C'est un peu triste je voulais une médaille, mais une quatrième place ça va. Je la prendrai à Singapour !" Anastasiia Kirpichnikova va repartir en vacances au moins jusqu'à début février avant de retourner à l'entraînement à Martigues pour préparer donc les mondiaux en grand bassin de Singapour fin juillet.

Fortunes diverses pour les autres Tricolores 

En début de soirée, Analia Pigrée a pris la 5e place de la finale du 50m dos en 25s94c. La nageuse de Canet-en-Roussillon améliore son propre record de France battu lors des mondiaux en petit bassin d'Abu Dhabi en 2021 où elle avait pris la 4e place. 

Maxime Grousset avait lui retrouvé le sourire après sa demi-finale du 100m papillon. Déçu après une sixième place sur le 100m nl hier, le nageur de l'INSEP a réalisé le deuxième temps des demi-finales en 48s99c, à 5c seulement de son record personnel. "Ça me fait du bien psychologiquement ce petit centième qui me fait descendre sous les 49s, avouait le champion du monde en grand bassin sur la distance. C'est une barrière psychologique que j'ai cassée ce soir et demain en finale, il faudra que je la brise."

Grousset est devancé par le Suisse Noé Ponti (48s89), très en forme dans ces mondiaux où il a battu deux fois le record du monde du 50m papillon. "Il est très en forme, confirme le Français. Il part avec le statut de favoris mais à moi de l'égaler, de le battre ou d'être le plus proche de lui. Mais c'est sur qu'il va nager plus vite demain." L'autre français en demi-finale de ce 100m papillon Clément Secchi a été éliminé avec le 16e chrono en 50s13c, un centième moins rapide que son temps en séries ce matin.

La pluie de record continue à Budapest

La soirée du vendredi a été conclue par le record du monde du relais 4x200m nl américain (6mn40s51c) avec au départ de ce relais le record du monde de Luke Hobson (1mn38s91c) qui a fait tomber le vieux record de l'époque polyuréthane de l'Allemand Paul Biedermann en 2009 (1mn39s37c).

Conclusion d'une nouvelle journée record pour la natation mondiale, avec sept records du monde battus ce vendredi dont les trois atomisés par Gretchen Walsh sur 100m papillon par deux fois et sur 100m 4n. Les Américains qui électrisent la piscine avec également Regan Smith sur 50m dos (25s23c) et Kate Douglas qui améliore son record sur le 200m brasse en 2mn12s50c. La Duna Arena a déjà vu 18 records du monde tomber depuis le début de la compétition. 

Julien Richard à Budapest