Natation: "Ce moment était très puissant pour moi", les souvenirs émus de Zazie Gardeau après le câlin de son "frère" Léon Marchand aux JO 2024 de Paris

Ce soir-là, Léon Marchand avait marqué un temps d’arrêt dans son tour d’honneur à la Paris Défense Arsena. Le nageur français, vainqueur de deux titres olympiques en quelques heures (sur 200m papillon et 200m brasse) ce 31 juillet 2024, avait aperçu Zazie Gardeau et son frère Antoine en bas des tribunes et s’était précipité vers eux pour leur faire un câlin. "C’est pour toi ma Zazie", lui avait-il lancé. Photo souvenir en main, les yeux de Zazie s'illuminent près d’un an après cet instant capté par une caméra de France Télévisions.
"Je trouvais ça génial qu'il ait porté mon rêve olympique à travers sa course"
"Il me dit, Zazie, c'est pour toi que j'ai fait ça", se souvient-elle dans la série d’été de RMC. "J’avais l’impression d'être sur un petit nuage. Sa chaleur, les mots qu'il m'a dits, tellement forts. C’était très puissant pour moi à ce moment-là." Elle ajoute: "Je le considère un peu comme mon frère, on a grandi ensemble, nos parents ont fait les JO ensemble, on partait en vacances ensemble. Entendre ‘Léon, Léon’, dans les tribunes, je me suis dit, mon frère, il a percé."
Ces Jeux auraient aussi pu être les siens. Mais Zazie Gardeau, grand espoir de l’équitation française, a vu se briser son rêve d'y participer avec Léon Marchand après une chute, en juin 2023 lors du concours complet de Bicton (Angleterre). Elle avait été plongée dans le coma et placée en soins intensifs. Elle est engagée, depuis, dans une bataille quotidienne de la rééducation. Alors ce câlin olympique, ces mots, résonnent très fort en elle.
"Je me suis dit que mon rêve sportif avait été un peu transporté parce que le pauvre (son rêve à elle) a pris un petit coup", sourit-elle. "Je trouvais ça génial qu'il ait porté mon rêve olympique à travers sa course, j’étais touchée de voir qu’il pensait à moi alors que je pense qu’il avait plein d’autres choses à penser."
Elle est, depuis, présente à chaque course de Léon Marchand avec une pancarte maison à la main. "Il m’a impressionnée par sa performance et le côté mental de tenir la pression, ne rien lâcher jusqu’au bout. Il est couvert d’or mais il est resté le même, aussi tourné vers les autres, aussi humble."
Un an après les exploits de son pote, elle s’accroche à sa force de caractère dans son quotidien estival du centre de rééducation des Embruns à Bidart dans le Pays basque. "Il faut faire preuve de beaucoup de volonté, de persévérance, même quand ça ne marche pas. Parfois, je me dis Léon se serait battu, donc je me bats."