Natation: les confidences de l'entraîneur Bob Bowman sur la nouvelle vie de Léon Marchand

Présent aux championnats du monde de natation en petit bassin à Budapest pour superviser les nageurs de son groupe d'entraînement, Bob Bowman s'est exprimé pour la première fois depuis la fin des JO de Paris sur son élève Léon Marchand. Devant plusieurs médias, dont RMC Sport, l'ancien mentor de Michael Phelps s'est notamment exprimé sur la décision du quadruple champion olympique de zapper ces Mondiaux, sur la gestion de sa nouvelle notoriété et son retour aux États-Unis qu'il espère "pour le mois de janvier".

Comment avez-vous ressenti la décision de Léon Marchand de ne pas disputer ces Championnats du monde en petit bassin?

Je l'ai soutenu dans cette décision. Il a eu un goût de ce à quoi va ressembler sa nouvelle vie maintenant. Et c'est difficile n'est-ce pas? C'est très stressant, premièrement de préparer et nager les Jeux olympiques, y faire des grosses performances. Ensuite il y a toutes les choses qui vont avec, même si elles sont magnifiques, qui vous tombent dessus. Il faut qu'il prenne le temps de se recentrer mentalement et de retourner à l'entraînement pour que l'on puisse commencer dès le premier jour de l'année à travailler pour cet été.

Avez-vous été surpris de voir à quel point gérer cette nouvelle vie est difficile pour lui?

Non, je sais exactement ce que c'est et je lui ai dit à Paris. Je lui ai dit: "Demain je vais prendre l'avion et je sais exactement à quoi ça va ressembler pour toi maintenant, et tu n'en as pas du tout idée. Et j'espère que tu vas garder la tête sur les épaules, que tu seras patient et que tu ne seras pas frustré avec toute cette attention parce que c'est beaucoup". Et ça l'a été. Je peux l'aider à gérer, mais à la fin il doit juste apprendre à l'incorporer dans sa vie. Et c'est difficile. D'une certaine manière c'est triste, et c'était un peu la même chose avec Michael (Phelps). Quand vous gravissez les échelons, vous ressentez parfois un besoin d'intimité. Et il n'aura pas celà jusqu'à ce qu'il soit à la maison quelque part. Quand il sort en France, tout le monde le reconnait. C'est merveilleux mais ça implique une responsabilité et il apprendra à la gérer.

Est-ce que vous parlez avec lui?

Oui, tous les jours. On s'envoie des messages tous les jours.

Comment s'entraîne-t-il en ce moment?

Ah! C'est secret!

Est-ce que ce sera plus facile pour lui à Austin?

Ce sera plus facile pour Léon oui. Il aura beaucoup moins d'attention sur lui tous les jours. Le Texan moyen ne pense pas à la natation, il est concentré sur le football. Moi aussi! (rires)

"Il peut s'améliorer"

Est-ce que ça peut devenir un souci dans la perspective des Jeux à Los Angeles que Léon s'entraîne avec vous?

Non, je pense que c'est pareil et ça ne changera pas. Je vais avoir un peu plus de nageurs américains. Je dirais qu'il y a de très fortes chances que je sois avec l'équipe des États-Unis à Los Angeles, et Léon sait tout ça. Il y a des choses techniques sur lesquelles il faudra travailler, mais vous savez j'ai des nageurs internationaux dans mon groupe et tous les grands groupes d'entraînements aux États-Unis font la même chose et ça fait fait partie du jeu.

Quand sera-t-il de retour à Austin?

On est encore en train de fixer ça. Mais le premier jour de l'année, il sera de retour je pense. Notre plan c'est ça: le mois de janvier.

Peut-il encore s'améliorer?

Oh oui, il peut clairement s'améliorer. Il y a de nombreux domaines dans lesquels il peut s'améliorer.

Quel sera le programme de Léon aux Jeux olympiques de Los Angeles?

Je ne sais pas. C'est secret! Il ne fera pas de dos! (rires)

Et à Singapour pour les Championnats du monde en juillet 2025?

À Singapour, qui sait... On va peut-être essayer des choses. Déjà, on va voir comment ça ira quand il va revenir. Vous savez, pour lui cette année ce sera une sorte de réinitialisation, de s'habituer à une nouvelle dynamique, il déménage à Austin. Donc c'est plus une année d'ajustements et on verra ce qu'il fera à la fin.

Julien Richard