Natation: quand Léon Marchand dévorait une semaine de repas de Chris Paul en moins de trois jours

Un ogre des bassins, mais un ogre tout court également. Invité du youtubeur Squeezie, le quadruple champion olympique de natation Léon Marchand s'est confié sur ses habitudes alimentaires, lui qui vit aux États-Unis depuis plus de trois ans.
Et c'est peu dire que celui qui s'entraîne entre trois et quatre heures par jour a un bon coup de fourchette. "Je ne contrôle pas trop mon poids parce que par le passé, je n'ai jamais pris trop de poids. Et comme je brûle beaucoup de calories, en fait je mange ce que je veux", confie-t-il. Une insouciance en forme de récompense pour ce forçat des bassins.
"C'est tellement dur ce qu'on fait dans l'eau qu'on a besoin d'être récompensé", explique le champion olympique.
Mais cette liberté ne tient toutefois pas à l'approche des compétitions. Pendant cette phase dite "d'affûtage", le plan alimentaire de Léon Marchand devient alors plus strict. Et le fait de vivre aux États-Unis ne lui facilite pas la tâche. "C'est compliqué en tant que sportif. C'est même terrifiant parce que nous, c'est notre carburant. Donc si tu commences à manger des frites et un McDo avant d'aller t'entraîner, tu n'auras pas les mêmes performances que si tu manges des pâtes et du poulet. Et en fait, aux États-Unis, c'est difficile de trouver des ingrédients sains. Tout est sucré, tout est plus gras, tout est frit. Je me rappelle que la première année, j'étais à la cantine avec les étudiants normaux, c'était hyper dur. Je n'avais pas de cuisine, rien. En fait, t'as pas trop le choix donc tu manges tes frites et ton sandwich. Mais c'est dur pour les sportifs de haut niveau".
Le chef de Chris Paul a dû s'adapter
Alors comme beaucoup d'autres athlètes, Léon Marchand a fini par opter pour un chef à domicile, chargé de lui préparer des repas parfaitement adaptés à sa pratique sportive. Mais cette collaboration a eu besoin d'un temps de calibrage, comme il l'explique avec humour.
"J'avais pris un chef pendant les mois difficiles où je m'entraînais vraiment fort. C'est un confort incroyable. Mon chef, c'était le mec qui s'occupait de Chris Paul en NBA, qui était aux Suns à l'époque quand j'étais aussi à Phoenix. Il m'a fait un peu le même menu que Chris Paul pendant la première semaine, pour tester. Il m'avait donné des repas pour toute la semaine. Mais en fait, au bout de deux jours et demi, j'avais tout fini. On brûle tellement qu'il nous faut beaucoup de féculents, beaucoup de protéines bien plus qu'un basketteur. Eux, ils ont besoin d'être légers, d'être affûtés. Nous, en période de charge, il faut qu'on mange."
Manger, c'est même l'une des activités principales du quintuple médaillé olympique, ce qui s'avère parfois assez contraignant. "Je fais cinq repas. C'est chiant parce que t'as pas faim, mais tu dois manger. On te le dit aux États-Unis quand tu arrives, et c'est pour ça que c'est tous des golgoths là-bas. En université, on te force à manger. Moi, j'ai entraînement le matin à 6h, et à 5h t'as pas envie de manger mais je suis obligé de manger. Donc je prends des flocons d'avoine avant l'entraînement, après je m'entraîne, après je remange, je fais une sieste, je vais en cours, après je remange... C'est cinq fois par jour, c'est pas facile."