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Saint-André : "On est à notre niveau…"

Philippe Saint-André

Philippe Saint-André - AFP

La voix est chevrotante, les émotions à fleur de peau. Interrogé sur RMC quelques minutes après l’humiliation infligée par les All Blacks au XV de France (62-13), ce samedi en quart de la Coupe du monde, Philippe Saint-André n’a pas caché sa déception. Le sélectionneur reconnaît l’échec et ne nie pas sa part de responsabilités.

Philippe Saint-André, 62-13, neuf essais encaissés, est-ce une humiliation ?

C’est plus que difficile. Aujourd’hui, on voulait faire douter les Néo-Zélandais. Il fallait coller au score, leur mettre le doute. Mais à chaque fois qu’on a eu de positions positives, on a perdu les ballons et on s’est fait punir. On les connaît, ils ont de la réactivité, de la vitesse, ils sont très forts dans les duels. C’est une grosse désillusion.

Quelle part prenez-vous dans cet échec ?

J’en prends une partie, une grosse partie. Et je l’assume. Je voulais quand même remercier les joueurs et le staff, qui ont travaillé comme des fous depuis le 5 juillet. S’il y a des regrets, c’est plus sur la seconde période contre l’Irlande la semaine dernière. Aujourd’hui, il faut accepter que la Nouvelle-Zélande était un, deux, voire trois tons au-dessus de nous dans la technique comme dans les duels. Au rugby, quand vous perdez 80% des duels, c’est compliqué de gagner un match. Après, on a des jeunes qui ont énormément appris et qui sont l’avenir du rugby français. Je suis sûr qu’ils vont reconstruire après une défaite pareille.

« Je ne vais pas dire que le bilan est bon »

Votre mandat de sélectionneur est-il un échec ?

Oui, bien sûr. Je ne vais pas dire que le bilan est bon. On perd en quart de finale de la Coupe du monde. On est à notre niveau, entre la cinquième et la huitième nation mondiale. C’est notre place depuis trois ans et sur cette Coupe du monde, on est resté à notre place.

Que faut-il changer derrière un tel échec ?

J’en ai parlé beaucoup au début de mon mandat. Ce n’est désormais plus à moi d’en parler. On a travaillé comme des fous, les joueurs se sont investis comme des fous mais on peut voir que même en travaillant trois mois, c’est compliqué. Surtout contre des Néo-Zélandais qui, dès qu’ils mènent largement au score, sont les magiciens du rugby mondial.

la rédaction avec W.T. à Cardiff