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Coupe d’Europe: vers une cascade de forfaits pour les clubs français ?

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La deuxième journée de Champions Cup et de Challenge Cup devrait être sérieusement remise en cause samedi et dimanche en raison du contexte sanitaire. Avec potentiellement plusieurs forfaits chez les clubs français qui doivent se rendre dans les îles britanniques s’ils n’obtiennent pas de dérogations… Réponse vendredi matin.

A quoi va ressembler ce week-end européen de la saison ? Le Covid et les nouvelles mesures sanitaires adoptées ces dernières heures par les pouvoirs publics vont-ils mettre mal le calendrier sportif ? La possibilité est plus que réelle. L’épais brouillard demeure et les réunions se poursuivent en vue de la 2eme journée de Champions Cup et de Challenge européen ce week-end déjà marquée par l’annulation du match entre le MHR et le Leinster, mais aussi du forfait des Saracens à Pau (victoires sur tapis vert des deux français).

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Selon des sources proches du dossier, chaque club pourrait faire ce qu’il veut en assumant les risques sanitaires et le spectre de potentiels joueurs immobilisés dans les îles britanniques. Avec le danger de passer Noël là-bas… Les réunions de ce jeudi soir ont traîné en longueur. Il pourrait donc y avoir des clubs forfaits, ou des équipes qui enverront des équipes bis. Ce serait du cas par cas. Selon nos informations, on en saura plus vendredi matin, possiblement vers 10h. "Si on nous dit de ne pas y aller, on n’ira pas, raconte un président dont l’avion doit décoller vendredi. Imaginez que certains de nos joueurs restent bloqués en Angleterre pour les fêtes de fin d’année…"

Les clubs français qui jouent à domicile samedi et dimanche seront forcément dans une position bien plus confortable (Toulouse, le Racing, le Stade Français), en attendant de connaître la décision de leurs adversaires. Surtout que certains d’entre eux, comme les Ospreys qui doivent se rendre à Paris La Défense Arena samedi, ont été touchés par plusieurs cas de Covid cette semaine…

Ceux qui doivent évoluer à l’extérieur (La Rochelle, Clermont, Castres, Bordeaux-Bègles qui jouent respectivement à Bath, Sale, Munster et Llanelli) s’interrogent fortement en pesant le pour le contre et pourraient même purement et simplement renoncer aux déplacements du week-end. Un forfait (et donc une défaite 28-0 sur tapis vert) aurait bien sûr de fortes conséquences sportives pour la suite de cette compétition dévaluée. C’est pourquoi certains pourraient malgré tout tenter le coup en s’envolant avec le minium de staff. Quant aux formations en lice dans le Challenge européen, le doute est encore plus permis. Lyon, Biarritz, Brive peuvent-ils prendre le risque de voyager pour cette deuxième compétition européenne ? C’est peu probable si la situation reste figée. Le LOU, dont le match est programmé vendredi soir à Newport, est en stand-by.

Le gouvernement français a annoncé ce jeudi rétablir, dès samedi, l'obligation de "motifs impérieux" pour les voyageurs en provenance et à destination du Royaume-Uni face à "la diffusion extrêmement rapide du variant Omicron". "A compter de ce samedi matin 0 heure", il y aura "obligation de disposer d'un motif impérieux pour se rendre ou venir du Royaume-Uni, pour les personnes non-vaccinées comme les personnes vaccinées" mais ces motifs "ne permettront pas de se déplacer pour raisons touristiques ou professionnelles".

En l’état, l’organisateur n’a aucune solution, ni les différentes ligues française, anglaise et de United Rugby Championship. La situation peut-elle encore évoluer ? C’est là toute la question. Les demandes d’exemption posent un vrai souci puisqu’en l’état, le sport n’est pas considéré comme un motif impérieux. "On dépend du gouvernement qui n’a pas encore confirmé les dérogations", selon un patron de club joint ce jeudi soir à 22h. Les heures passent et l’inquiétude grandit. La Coupe d’Europe est déjà sur la sellette. Certains militent d’ailleurs pour geler entièrement cette deuxième journée, qu’elle soit tout simplement annulée sans la rejouer plus tard. L’option existe. Les dirigeants de l’EPCR, en board exceptionnel ce jeudi soir, n’ont pas fini de se creuser les méninges…

Jean-François Paturaud